Hélicoptères Super Puma : le Mexique ne sera pas prêt pour le 14 juillet

La signature d'un contrat de vente de 50 hélicoptères Super Puma (H225M) en faveur du Mexique à l'occasion du 14 juillet, dont le président mexicain Enrique Peña Nieto sera l'invité d'honneur, n'est plus à l'ordre du jour. Paris fait grise mine.
Michel Cabirol
Si le Mexique semble toujours intéressé par une commande de 50 Super Puma, la conclusion de ce contrat semble repoussée à plus long terme.

A quelques jours du 14 juillet, Paris fait plutôt grise mine. Alors que fin mai, début juin, le gouvernement Valls espérait la signature d'un contrat de vente de 50 hélicoptères Super Puma (H225M) en faveur du Mexique à l'occasion du 14 juillet, dont le président mexicain Enrique Peña Nieto sera l'invité d'honneur, ce n'est plus aujourd'hui tout à fait le cas, assurent plusieurs sources concordantes. Si le Mexique semble toujours intéressé par une telle commande, la conclusion du contrat semble repoussée à plus long terme. D'autant que le baril du pétrole, sur lequel repose en partie l'économie mexicaine, vient de subir une nouvelle baisse.

La venue à Marignane le 15 juillet d'Enrique Peña Nieto qui visitera en compagnie de François Hollande les chaines d'Airbus Helicopters, n'aura donc pas la même saveur. Pourtant, l'exécutif français était plutôt optimiste ces dernières semaines. La vente de Super Puma au Mexique "pourrait être conclue dans les semaines ou les mois qui viennent", avait indiqué vendredi 29 mai le Premier ministre Manuel Valls, lors d'une visite au siège d'Airbus Helicopters à Marignane. Puis, le ministre de l'Economie, Emmanuel Macron avait reconnu le 20 juin au salon du Bourget qu'"il y a des discussions en cours qui sont intenses" et qu'"il ne faut pas exclure" une signature à l'occasion du 14 juillet.

Une chaîne d'assemblage au Mexique

Fin mai, selon des sources concordantes avait reconnu que le Mexique pouvait très vite acheter à Airbus Helicopters 50 H225M (ex-EC725), qui serait assemblés localement. Un contrat évalué à 2 milliards d'euros. Initialement, le constructeur de Marignane négociait depuis plusieurs mois avec Mexico une nouvelle commande de six à douze H225M supplémentaires en complément des 15 exemplaires déjà commandés. Mais les discussions se sont accélérées fin mars, début avril et avaient pris une nouvelle tournure.

Le constructeur de Marignane avait inauguré en février 2013 à Queretaro en présence du président mexicain Enrique Peña Nieto une usine qui fabrique des composants métalliques de haute technologie pour structures d'aéronefs. Implantée dans le complexe industriel Aerotech voisin de l'aéroport intercontinental de Queretaro, ce site d'une superficie de 12.000 mètres carrés, est le seul site de production des poutres de queue des hélicoptères AS350 Ecureuil. Il héberge par ailleurs un centre de maintenance de 1.000 mètres carrés. Spécialisé dans les appareils de la famille Ecureuil, ce centre servira les opérateurs du célèbre hélicoptère léger d'Airbus Helicopters dans toute la région.

Des frégates et/ou des corvettes en discussion

Outre les hélicoptères, la France et le Mexique discutent toujours d'une coopération navale, qui pourrait inclure à plus long terme la vente de bâtiments fabriqués par DCNS. "On souhaite que la coopération navale soit à l'ordre du jour des entretiens entre les deux présidents", explique-t-on à Paris. Le Mexique s'intéresse aux frégates multi-missions (FREMM) et/ou à des corvettes Gowind de 2.500 tonnes.

Les échanges commerciaux entre la France et le Mexique sont en hausse constante depuis plusieurs années (4,2 milliards d'euros en 2014), avec une balance commerciale excédentaire. De nombreux projets ont été lancés dans des secteurs stratégiques comme l'aéronautique et les transports au moment de la visite de François Hollande au Mexique le 10 et 11 avril 2014.

Michel Cabirol

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Commentaires 7
à écrit le 11/07/2015 à 6:33
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Le Mexique est un pays où la corruption est reine. Même au plus haut niveau de l état. Il n'est pas possible de faire confiance a de telles crapules. En ce qui concerne le mistral, je pense qu'il faut le leur livrer. Il fallait réfléchir avant de s...

à écrit le 11/07/2015 à 2:30
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Le Mexique fait-il monter ses exigences de compensations? Ou c'est pour faire baisser le prix? J'ai lu que certaines ONG ne souhaitent pas la venue du Mexique. Il veut peut-être manifester son courroux.

à écrit le 10/07/2015 à 15:55
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L'Elysée ne veut pas qu'on en parle car la majorité des Français est plutôt favorable à ce que la France honore ce contrat avec la Russie. Hollande a peur de tomber encore plus bas dans les sondages et il a fait un deal avec les patrons de presse pou...

le 10/07/2015 à 23:12
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"À l'évidence on en parlera dès que ce sera déjà un fait accompli, dans quelques semaines." ce qui n'est pas non plus un mal, les hésitations, revirements, c'est pénible à suivre en direct, minute par minute, ça donne le tournis. On va en faire quoi...

à écrit le 10/07/2015 à 14:56
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Le nouveau look de LT me rend parfois un peu confus. Excusez-moi, j' écris plutôt "Pourquoi aucun journal parisien n'a pipé mot sur….". Désolé.

à écrit le 10/07/2015 à 14:54
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Y a du nouveau concernant l'affaire (pourrie) des Mistral mais, étrangement, aucun journal français n'en parle. La Tribune se tait et laisse ses lecteurs dans une détresse épouvantable…. Des presses de l'Europe du l'est et asiatiques parlent que Le D...

le 14/07/2015 à 11:49
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"La Tribune se tait et laisse ses lecteurs dans une détresse épouvantable" Merci pour l'humour !

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