
C'est fait. Le ministre des Armées Sébastien Lecornu a été clair mardi en fin d'après-midi à l'Assemblée nationale lors de la discussion du projet de loi de programmation militaire (LPM) sur l'avenir de Segault, cette PME de l'Essonne spécialisée dans les robinetteries des chaufferies nucléaires embarquées sur la totalité des sous-marins nucléaires français et du porte-avions Charles de Gaulle : « le ministère des Armées va mettre un veto sur la perte de contrôle opérationnel de l'entreprise Segault » au titre du dispositif des investissements étrangers en France (IEF). Cette annonce a été saluée dans l'hémicycle, y compris par le député LFI, Aurélien Saintoul.
« Je ne l'avais jamais annoncé (le veto, ndlr) publiquement mais c'est fait. Et donc ça c'est un bon exemple que le dispositif fonctionne bien », a précisé le ministre.
Une reprise par le management de Segault
Selon nos informations, le management de Segault travaille avec l'aide de fonds à la reprise de cette société, fournisseur critique de Naval Group. Le ministère des Armées a été droit dans ses bottes dès le départ. « Nous c'est simple, expliquait-on encore récemment au ministère, on ne veut pas d'un contrôle de Segault par une entreprise américaine ». Pour autant, précisait-il, « Segault aura des liens forts avec Velan et Flowserve ». Basé au Texas, le groupe américain a l'intention de racheter Velan, la maison-mère de Segault (75% du capital). Les 25% restants sont toujours détenus par Frédéric Segault, héritier des fondateurs de la société créée en 1921. La transaction doit être finalisée d'ici à la fin du deuxième trimestre.
Sur 325 dossiers soumis à la Direction générale de Trésor, 194 demandes d'autorisation n'ont pas abouti en 2022 et 131 opérations ont été autorisées. Pour autant, 53 % de ces 131 opérations (soit 70) ont été assorties de conditions de nature à garantir la préservation des intérêts nationaux.
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