Vers un come-back de la PME Segault en France ?

Bercy et le ministère des Armées souhaitent trouver un actionnariat français à la PME Segault, qui fabrique des robinetteries pour les chaufferies nucléaires embarquées sur la totalité des SNLE français. La classe politique française se mobilise pour empêcher la vente de Segault à l'entreprise texane Flowserve.
Michel Cabirol
« Si l'État n'agit pas, cette société (Segault, ndlr) passera sous contrôle américain au deuxième trimestre de cette année », a averti le député Christophe Plassard.
« Si l'État n'agit pas, cette société (Segault, ndlr) passera sous contrôle américain au deuxième trimestre de cette année », a averti le député Christophe Plassard. (Crédits : Marine nationale)

D'inconnue à incontournable. En passe d'être rachetée par l'américain Flowserve, la PME Segault, le désormais fameux fabricant francilien de robinetteries des chaufferies nucléaires embarquées sur la totalité des sous-marins nucléaires français et du porte-avions Charles de Gaulle, a fait bouger une grande partie de la classe politique : des Républicains au Parti socialiste, en passant par le Rassemblement national. Jusqu'à la Première ministre Élisabeth Borne, sommée de répondre le 28 mars à l'Assemblée nationale, à une question d'Olivier Marleix (LR) qui s'enquérait du sort de Segault, dont le siège social est basé dans l'Essonne. Il s'inquiétait notamment de la réglementation américaine ITAR, qui pourrait empêcher l'exportation de sous-marins français. « Ce projet de rachat n'en est qu'à ses débuts, a expliqué Élisabeth Borne. Je vous confirme que nous serons très vigilants et qu'en tout état de cause cette opération sera soumise au contrôle des investissements étrangers en France ».

Des parlementaires concernés

Selon nos informations, les ministères de l'Économie et des Armées seraient pour une fois sur une position équivalente pour trouver à Segault un actionnariat français. Ce qui n'a pas toujours été le cas au regard des dossiers Photonis et Exxelia où les positions des deux ministères divergeaient. Outre Arnaud Montebourg associé au fonds Otium, plusieurs candidats sont également sur les rangs, dont notamment une PME (25 millions d'euros de chiffre d'affaires) et un pool d'investisseurs, pour arracher Segault de l'appétit de Flowserve. L'Hôtel de Brienne suit le dossier. Et ce d'autant qu'il est bien dans la ligne de mire de plusieurs parlementaires, qui ont posé des questions au gouvernement sur l'avenir de la PME : Jean-Louis Thiériot (LR), Hélène Laporte (RN), Caroline Colombier (RN) à l'Assemblée nationale ainsi que Marie-Noëlle Lienemann (Gauche républicaine et socialiste) au Sénat.

Dans le cadre d'une mission flash sur l'économie de guerre, le député de Charente-Maritime Christophe Plassard (Horizons) a quant à lui alerté sur la situation de Segault, qui pourrait passer sous capitaux américains. « Si l'État n'agit pas, cette société passera sous contrôle américain au deuxième trimestre de cette année », a-t-il averti. Il considère qu'il est de « la responsabilité de l'État de tout mettre en œuvre pour que les entreprises et leurs compétences ne tombent pas sous le contrôle de nos compétiteurs ». Selon Véronique Louwagie (LR), « il s'agit en effet d'un enjeu essentiel à la fois pour notre souveraineté industrielle et notre sécurité ».

Michel Cabirol

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Commentaires 7
à écrit le 16/04/2023 à 16:20
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Souvenez vous de Alstom. Nos turbines nucléaires détruites pas ce "vente" obligée.

à écrit le 13/04/2023 à 11:23
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On recommence tout juste à remplacer les incompétents qui nous ont saoulés pendant des années sur des sujets complètement absurdes anecdotiques par des personnes un peu plus convenables. On ne peut pas avoir des personnes stupides à la tête de l’état...

à écrit le 13/04/2023 à 8:18
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le bon peuple de gauche qui fait la chasse au capital capitaliste qui exploite les cgtistes creves la faim a 6000 euros par mois, explique sans rire que desormais elle va faire de la souverainete juste et tolerante avec retour de l'industrie, comme l...

à écrit le 12/04/2023 à 13:05
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"La legaltech française Doctrine rachetée par le fonds américain Summit Partners" Depuis quelques années, la France défend mieux ses pépites, mais y'a encore trop de trous dans la raquette, et pas que dans le secteur de la défense. De nombreuses st...

à écrit le 12/04/2023 à 12:32
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C’est bien la peine de sanctuariser le territoire français si personne ne fait le moindre effort pour protéger ça langue. Merci pour le come-back.

à écrit le 12/04/2023 à 9:49
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Pendant ce temps : C’est l’histoire d’un potentiel revers à 413 milliards d’euros. Ce mardi 11 avril, l’Assemblée nationale a retoqué l’examen de la Loi de programmation militaire, jugeant que son étude d’impact commandée par le gouvernement était...

à écrit le 12/04/2023 à 9:15
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L'idée de relancer une souveraineté commence ou termine sur ce sujet.. Cette faiblesse de l'état est une catastrophe.. En outre nos amis US voient d'un mauvais œil ce type de sous marins dans les pattes des Français..

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