Taiwan s’arme de nouveaux systèmes antichar américains face à la menace chinoise

Le département d’État américain a donné son feu vert mercredi sur la vente d’un système antichar de 180 millions de dollars à Taïwan. Avec ce nouveau contrat, l'archipel du sud de la Chine envoie, à sa voisine, le message qu’elle ne se laissera pas faire en cas d’attaque.
Taïwan s'arme pour faire face à une éventuelle tentative d'invasion de la Chine
Taïwan s'arme pour faire face à une éventuelle tentative d'invasion de la Chine (Crédits : DADO RUVIC)

Nouvelle dépense militaire pour Taiwan qui veut montrer à la Chine qu'elle a les moyens de se défendre en cas d'attaque de son belliqueux voisin du nord. L'île vient de signer un contrat d'achat de systèmes antichar avec les Etats-Unis, apprend-on dans un communiqué du Pentagone publié ce jeudi. Mercredi, le département d'État américain a approuvé ce dernier contrat en date conclu, en matière d'armement.

Taïwan devrait recevoir des systèmes antichar Volcano, des camions, des munitions ou encore des éléments de soutien logistique, selon un communiqué du Pentagone, en ajoutant que cette vente « sert les intérêts nationaux, économiques et sécuritaires des États-Unis en soutenant les efforts continus de son destinataire à moderniser ses forces armées et à maintenir une capacité de défense cohérente. » Ce nouveau contrat ne « modifiera pas l'équilibre militaire fondamental (de) la région », y est-il précisé.

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Tensions entre Taïwan, la Chine et les USA

Taïwan a décidé de montrer les muscles et de s'armer à toute vitesse pour se protéger d'une éventuelle attaque militaire de la Chine. Pékin considère en effet Taïwan comme une partie de son territoire à reconquérir un jour et est devenu plus menaçant envers l'île sous la présidence de Xi Jinping. Cette année, la Chine a réagi avec colère aux visites à Taïwan de responsables politiques, notamment américains, organisant d'importantes manœuvres militaires. Le géant asiatique protestait notamment contre la venue en août de la présidente de la Chambre américaine des représentants, Nancy Pelosi, faisant grimper les tensions à un niveau inédit depuis plusieurs années.

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La semaine dernière, la situation a encore évolué avec la promulgation d'une loi sur les dépenses en matière de défense qui prévoit notamment une aide militaire de 10 milliards de dollars (9,4 milliards d'euros) à Taïwan. Ce texte permet de fournir jusqu'à 2 milliards de dollars d'aide annuelle à Taïwan de 2023 à 2027. En réponse à l'adoption du texte par la Chambre américaine des représentants, avant sa promulgation, Pékin avait déjà déclaré être « fermement opposé à ce que les États-Unis se servent de la Loi d'autorisation de la Défense nationale pour adopter des dispositions négatives au sujet de la Chine ».

De plus, Taïwan va rallonger le service militaire obligatoire de quatre mois à un an en 2024. « Le service militaire actuel de quatre mois n'est pas suffisant pour répondre à la situation en constante et rapide évolution » a souligné la présidente Tsai Ing-wen.

Le ministère taïwanais de la Défense a affirmé lundi que la Chine avait déployé le week-end dernier 71 avions de combat pour conduire des exercices militaires autour de Taïwan, dans l'une des incursions quotidiennes les plus importantes jamais réalisées dans l'espace aérien contrôlé par Taïwan. L'armée de Pékin a décrit les manœuvres comme étant un « exercice de frappe » conduit en réponse à des « provocations » non précisées et à la « collusion » entre les États-Unis et l'île autonome.

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Pékin a de grandes ambitions sur la mer de Chine

Pékin revendique la quasi-totalité de la voie navigable de mer de Chine, par laquelle transitent chaque année des milliards de dollars d'échanges commerciaux. Dans l'archipel des Spratleys, le pays dirigé par Xi Jinping occupe au moins sept îles et rochers où elle construit des pistes d'atterrissage, des ports et des radars. La Chine a notamment ignoré un jugement prononcé en 2012 par un tribunal soutenu par l'ONU, selon lequel ses revendications sont sans fondements.

Taïwan et des membres de l'Asean (Association des nations d'Asie du Sud-Est) comme les Philippines, le Vietnam, la Malaisie et Brunei revendiquent aussi ces eaux, ce qui favorise créer des tensions entre tous ces pays. La semaine dernière, Manille s'est déclaré « sérieusement préoccupé » et a renforcé sa présence militaire en mer de Chine méridionale après des informations de Bloomberg faisant état de nouveaux aménagements sur les récifs d'Eldad et Whitsun ainsi que sur les bancs de sable Sandy Cay et Lankiam Cay. Le ministère des Affaires étrangères chinois a qualifié ces rapports de « complètement infondés ».

Les Philippines montrent aussi les crocs face à la Chine

Face à ces avancées de l'Empire du milieu dans l'eau, les Philippines ont annoncé, le 22 décembre, le renforcement de leur présence militaire en mer de Chine méridionale, à la suite d'informations selon lesquelles la Chine a commencé à aménager des terres inoccupées autour de l'archipel disputé des Spratleys.

Mais le pays d'Asie du Sud ne souhaite pas en venir aux armes avec son gigantesque voisin. Les Philippines et la Chine vont établir une communication directe entre leurs ministères des Affaires étrangères « pour éviter les erreurs de calcul et de communication en mer des Philippines occidentales, les deux parties sont convenues de signer un accord établissant (...) une communication directe entre les ministères des Affaires étrangères des deux pays à différents niveaux », a fait savoir Neal Imperial, secrétaire adjoint aux affaires asiatiques et pacifiques, se référant aux eaux situées immédiatement à l'ouest des Philippines.

Neal Imperial a souligné que l'accord formaliserait les « procédures » de contact entre les deux pays en cas de différend. L'accord sera signé la semaine prochaine, lors d'une visite prévue du 3 au 5 janvier du président philippin Ferdinand Marcos Jr à Pékin où il rencontrera son homologue chinois Xi Jinping, a annoncé à la presse un responsable du ministère des Affaires étrangères. Lors de ses prochaines rencontres avec le président chinois Xi Jinping et d'autres hauts dirigeants, Ferdinand Marcos Jr « continuera à défendre la souveraineté de notre pays », a affirmé Neal Imperial, ajoutant que « le président veut une situation pacifique et stable dans la mer des Philippines occidentales. »

(Avec AFP)

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Commentaires 3
à écrit le 02/01/2023 à 17:50
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Bonjour, Comme toujours seul les usa ons de courage de se mettent devant la chine... Bien sur ils ne faut pas le dire

à écrit le 31/12/2022 à 10:57
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Bonjour, Malheureusement je crainds que les tention economique , et politique conduis a une confro tation militaire dans plusieurs partis du monde ( mer de chine , centre Europe). La france dois étoffé ses offres mulitaire a l'exportation, drone ...

à écrit le 29/12/2022 à 18:36
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Conseil de lecture : ne manquez pas de lire "Terres rares" de Jean Tuan chez C.L.C. Éditions. Un néo-polar épicurien et érudit qui dévoile certaines menaces que la Chine fait peser sur le monde. Lecture édifiante et distrayante ! Disponible en libr...

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