
Les travaux préparatoires de la Loi de programmation militaire (LPM) pourraient peut-être enfin s'accélérer cette semaine. Un conseil de défense serait programmé le 22 décembre. Si tel est le cas, sera-t-il décisif pour fixer la trajectoire financière de la future LPM 2024-2030, une donnée cruciale qui est attendue par toutes les armées et les industriels de la défense ? En visite lundi sur le porte-avions Charles de Gaulle voguant quelque part sur la mer Rouge, Emmanuel Macron a promis qu'un projet « pourra être soumis au Conseil des ministres au début de l'année prochaine ». Il doit également s'exprimer sur ce sujet à Mont-de-Marsan lors de son traditionnel déplacement dans les armées en début d'année. Il ne devrait donc pas venir les mains vides...
« Il est logique que la Nation vous donne les moyens d'exécuter vos missions, a expliqué le président à bord du porte-avions Charles de Gaulle. C'est pourquoi notre pays se dote de matériels de pointe pour répondre aux enjeux, pour faire face aux risques, pour servir nos ambitions, pour nous protéger. Et le contexte international nous incite aussi - nous le savons tous ici - à nous remettre en question sans hésitation pour nous assurer que nos choix sont toujours pertinents, en vous confiant les meilleurs équipements et en disposant de ces derniers en nombre suffisant, en continuant d'innover, de nous améliorer. C'est un objectif de nos travaux de programmation ».
Quelle trajectoire financière pour la LPM ?
Il n'est que temps que l'Élysée décide enfin de la trajectoire financière de la future LPM. Car toutes les armées, qui s'entredéchirent pour garder intact ou presque leurs ambitions capacitaires dans le cadre du modèle Armées 2030, sont sur les nerfs. Résultat, les trois armées brassent toutes les hypothèses d'économies possibles, y compris un éventuel report du futur porte-avions de nouvelle génération. Pourquoi ? Parce que la seule trajectoire qui permette d'atteindre le modèle Armées 2030 et en même temps de tenir compte des nouveaux besoins identifiés depuis le conflit russo-ukrainien, s'élève à 430 milliards d'euros (soit plus de 60 milliards par an pendant sept ans contre 43,9 milliards d'euros en 2023). Inatteignable semble-t-il pour les finances publiques françaises comme le soulignait la Cour des comptes.
Et en même temps, la trajectoire financière de la future LPM sera en hausse par rapport à l'actuelle LPM (295 milliards d'euros entre 2019 et 2025). Toutes les trajectoires, y compris celle avancée par Bercy (377 milliards d'euros), sont supérieures à la LPM 2019-2025. Ce qui n'est pas rien dans un contexte budgétaire déprimant. Emmanuel Macron a conscience qu'il est temps de traduire les conclusions de la Revue nationale stratégique « en termes capacitaires et budgétaires ». Le président s'est avancé en assurant qu'il voulait confier aux armées les meilleurs équipements en nombre suffisant. Réponse jeudi ?
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