La grande distribution est ?d?accord?. Lors d?un déplacement dans le Finistère, le ministre de l?Agriculture a fait part des avancées sur une revalorisation du prix du lait.

Selon "les contacts qu'on a eus, en particulier hier avec la grande distribution - et je le dis ici en Bretagne, en particulier hier soir avec Michel-Edouard Leclerc -, (celle-ci) est d'accord pour mettre en oeuvre cette proposition", a assuré le ministre à des journalistes lors de la visite d'une exploitation laitière et porcine au Drennec. Système U avait annoncé auparavant dans un communiqué répondre favorablement à la proposition d'une revalorisation du prix du lait.

"Prématuré" pour la FCD

Jeudi, le médiateur a fait un point d'étape avec M. Ayrault. Suite aux "discussions menées avec les acteurs de la filière", le médiateur "considère qu'il est possible et souhaitable de revaloriser d'au moins 25 euros les mille litres le prix du lait payé aux producteurs pour les mois d'avril, mai et juin sur l'ensemble des laits produits en France", avait rapporté Matignon, se disant favorable à cette proposition.

Système U assure que "le financement de la revalorisation de 25 euros (...) pourrait se faire au travers d'une hausse technique des tarifs des industriels au produit en fonction de la quantité de lait mise en oeuvre".

Mais les discussions n'aboutissent pas. Vendredi, la Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD - Auchan, Carrefour, Casino, Cora et Monoprix) a jugé les demandes du gouvernement "prématurées". La fédération suggère d'augmenter de deux centimes le prix d'achat du litre pendant trois mois mais uniquement sur le lait de consommation, qui représente qu'une petite partie du lait collecté en France.

Hausse des coûts de production

Le 8 avril, le gouvernement avait réuni tous les acteurs de la filière, des producteurs aux distributeurs, afin d'essayer de trouver une solution pour augmenter dans l'urgence les prix payés aux producteurs. Ces derniers sont confrontés à une hausse de leurs coûts de production, dûe à la hausse des prix des céréales qui a fait flamber le coût de l'alimentation animale.

"On va discuter, mais on souhaite vraiment que, pour la question du prix du lait, dès avril, sur mai et sur juin, sur trois mois, il y ait une revalorisation", a assuré vendredi Stéphane Le Foll. "Il reste maintenant à s'assurer que nos amis transformateurs jouent aussi le jeu et que cette répercussion acceptée par les distributeurs retourne très directement aux producteurs", a réagi le président de la FDSEA du Finistère Thierry Merret.