Les syndicats du constructeur automobile suédois Saab, détenu par le grand américain General Motors (GM) sont furieux. Il a été placé ce vendredi en liquidation judiciaire, selon le syndicat IF Metall, dont un représentant est membre du conseil d'administration.
"GM fait ainsi un pas de plus dans le démantèlement de Saab. C'est irresponsable de la part de GM d'avoir tiré dans deux directions différentes, celle d'une vente et celle d'un démantèlement", dénonce le président d'IF Metall, Stefan Löfven, cité dans un communiqué.
Ils sont d'autant plus mécontents que le groupe suédois a fait l'objet de plusieurs approches encore quelques heures avant cette décision. Le néerlandais Spyker a ainsi amélioré son offre de reprise. Et le fonds Genii associé au grand argentier de la F1 Bernie Ecclestone, ont exprimé leur intérêt.
Deux groupes suédois non identifiés auraient également pu faire une offre de reprise de Saab d'ici jeudi soir, selon le secrétaire d'Etat suédois Jöran Hägglund, en charge du dossier automobile. Selon la presse suédoise de ce vendredi, parmi ces groupes figure un groupement dirigé par Haakan Samuelsson, 58 ans, ex-PDG du constructeur allemand de poids lourds Man, qui a quitté ses fonctions en novembre, et Jan Nygren, ancien secrétaire d'Etat social-démocrate et ancien directeur général du groupe de défense Saab. Le projet de ce groupement aurait été de produire de 45.000 à 50.000 voitures par an, sans emprunt auprès de la Banque européenne d'investissement (BEI). En 2008, Saab avait vendu 93.295 voitures.
Mercredi, Ed Whitacre, PDG de General Motors, avait estimé qu'un accord de dernière minute pour sauver Saab était peu probable. "Nous avons fait tout ce qu'il était humainement possible pour sauver Saab", avait-t-il déclaré, ajoutant qu'aucun acheteur potentiel du groupe n'avait "mis de l'argent sur la table" et que le constructeur était "en mode de démantèlement".
Un premier projet de reprise de Saab par le fabricant suédois de voitures de luxe Koenigsegg avait vu le jour cet été avec la participation du chinois BAIC avant d'échouer faute d'entente entre les parties.
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