La demande de libération sous caution de Carlos Ghosn a été rejetée mardi par le tribunal de district de Tokyo, après son inculpation vendredi dernier pour deux chefs d'accusation supplémentaires au Japon. L'échec de cette nouvelle tentative des avocats du Pdg de Renault est due à la méfiance du tribunal japonais qui estime qu'il y a un risque de destruction de preuves.
En attente de la confirmation d'un deuxième juge
Son principal avocat, Motonari Otsuru, a annoncé dans un communiqué qu'il allait faire appel de ce refus de remise en liberté, mais si la décision de le maintenir en prison est confirmée par un deuxième juge, Carlos Ghosn restera en détention provisoire au moins jusqu'au 10 mars. Cette mesure pourra être étendue sur demande du procureur par période reconductible d'un mois.
L'ancien président de Nissan est détenu depuis le 19 novembre à Tokyo. Il a été inculpé
- 1) pour abus de confiance aggravé - accusation jugée la plus grave-,
- 2) pour avoir provisoirement fait passer en 2008 dans les comptes du constructeur japonais des pertes sur des investissements personnels
- 3) et pour minoration de revenus sur la période 2015-2018.
Carlos Ghosn a nié ces accusations. Mais, au Japon, il est rare qu'un inculpé qui nie les accusations portées contre lui soit libéré sous caution avant son procès.
Carlos Ghosn est toujours Pdg de Renault et de l'alliance automobile Renault-Nissan. Une source gouvernementale a dit lundi que l'Etat français, principal actionnaire de Renault, changerait d'avis sur le maintien de Carlos Ghosn à la tête du groupe automobile s'il "est durablement empêché".
Le DG de Nissan souhaite que Renault ait "accès au dossier, aux faits"
Le directeur général de Nissan Hiroto Saikawa, dans une interview au quotidien Les Echos diffusée lundi soir, a "souhaité que les administrateurs de Renault aient eux aussi accès au dossier complet, aux faits", ajoutant :
"Je pense que, lorsque ce sera le cas, ils tireront la même conclusion que nous."
Renault a déclaré la semaine dernière que son enquête interne n'avait pas mis au jour de fraude sur les exercices 2017 et 2018, et que les investigations se poursuivraient sur les exercices antérieurs.
Encore de nouvelles accusations, notamment sur les 7 millions d'euros
Selon Les Echos, le parquet japonais envisage de nouvelles accusations, liées à une rémunération à hauteur de sept millions d'euros par une structure conjointe cette fois à Nissan et Mitsubishi aux Pays-Bas.
L'épouse de Carlos Ghosn a lancé un appel à l'ONG Human Rights Watch (HRW) pour qu'elle se penche sur le cas de son mari en raison du "traitement sévère" qui serait le sien au Japon.
(Avec Reuters et AFP)
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