Fausse affaire d'espionnage de Renault : le parquet veut un procès

Quatre personnes pourraient être renvoyées en correctionnelle pour des faits d'escroquerie, de tentatives ou de complicité d'escroquerie, selon les réquisitions du parquet de Paris. Celui-ci s'est saisi de la fausse affaire d'espionnage qui avait secoué Renault en 2011 mettant en cause trois salariés du groupe, alors qu'il s'agissait en réalité d'une affaire montée de toute pièce.
Le juge d'instruction doit désormais statuer sur les réquisitions du parquet d'instruire un procès ou non.

Le parquet de Paris a demandé le renvoi en correctionnelle de quatre personnes soupçonnées à des degrés divers d'être impliquées dans la retentissante fausse affaire d'espionnage qui avait éclaté en 2011 chez Renault sur fond d'escroquerie au renseignement, a appris vendredi l'AFP de source proche du dossier. A l'époque, trois salariés de Renault avaient été accusés à tort de s'être livrés à de l'espionnage industriel avant d'être finalement innocentés.

Quatre personnes visées par le parquet

Le parquet demande un procès pour les quatre personnes mises en examen dont deux ex-cadres de Renault affectés à la sécurité du groupe. Il appartient désormais au juge d'instruction de décider ou non de les renvoyer devant un tribunal correctionnel.

L'enquête judiciaire a révélé que l'affaire avait été montée de toutes pièces sur des "mensonges et fabulations", selon les réquisitions du parquet datées du 21 octobre dont a eu connaissance l'AFP.

L'histoire commence avec une lettre anonyme adressée le 17 août 2010 à Renault dénonçant l'acceptation de pots-de-vins par des salariés occupant des postes-clés. La direction de protection du groupe (DPG) avait alors confié une enquête à deux membres de son équipe, Marc Tixador, ancien policier, et Dominique Gevrey, ancien militaire.

Leurs travaux "mettaient en exergue des flux financiers importants et anormaux sur des comptes ouverts dans des pays étrangers" et transitant par des sociétés-écrans, a relaté une source proche du dossier. Les informations provenaient d'une mystérieuse source en contact avec Dominique Gevrey, personnage-clé du dossier. Cette source n'a jamais existé, aux yeux du parquet.

De l'affaire d'espionnage, à l'affaire d'escroquerie...

Le ministère public reproche à Dominique Gevrey d'avoir "trompé" la société Renault pour lui "soutirer" des fonds pour un montant de 318.640 euros en présentant des factures établies par des faux facturiers en règlement de prestations "inexistantes". Le parquet réclame son renvoi pour "escroqueries" et "tentatives d'escroqueries".

Trois autres personnes se retrouvent également sous la menace d'un procès: un consultant dans la sécurité et ami de Dominique Gevrey, Michel Luc, pour complicité d'escroqueries et de tentatives d'escroqueries, soupçonné d'avoir émis des fausses factures à Renault. Les réquisitions visent également Marc Tixador, soupçonné de complicité et de recel de violations du secret professionnel. Il est reproché à ce dernier d'avoir demandé à un inspecteur des impôts en poste à la police judiciaire, Guy Louvel, de consulter un fichier confidentiel pour identifier les comptes bancaires des auteurs présumés d'espionnage. Le parquet de Paris demande qu'il soit jugé pour violations du secret professionnel.

(Avec AFP)

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Commentaires 2
à écrit le 04/11/2016 à 14:27
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Les dérives de l'économie sécuritaire. La parano il n'y a pas mieux pour vendre.

à écrit le 04/11/2016 à 12:51
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Vous y croyez vous? Un type bien placé et bien payé choisi 3 cadres dans des postes importants et leur colle une accusation abracadabrante qui n'est étayée que par des dires obtenus de façon illégale, et toute la hiérarchie d'un groupe international ...

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