L'épouse de Carlos Ghosn dénonce les conditions de détention de son mari

Carole Ghosn, la femme de Carlos Ghosn, a écrit une lettre à l'ONG de défense des droits humains Human Rights Watch (HRW) où elle se plaint des "rudes" conditions de détention de l'ex-président de Nissan.
(Crédits : KYODO)

Dans ce courrier de neuf pages que l'AFP a pu consulter dimanche, Mme Ghosn déplore le fait que son mari soit détenu, depuis son arrestation le 19 novembre, dans une cellule éclairée nuit et jour, et qu'il n'ait pas accès à son traitement médical quotidien.

"Pendant des heures chaque jours, les inspecteurs l'interrogent, l'intimident, le sermonnent et l'admonestent, dans l'intention de lui extirper une confession", écrit Carole Ghosn à propos de son époux.

Dans sa lettre, sa femme affirme en outre que les enquêteurs ont mis la pression sur son mari pour qu'il signe des documents en japonais, une langue qu'il ne maîtrise pas, et dont seule une traduction orale lui a été faite, sans la présence de son avocat.

"J'exhorte Human Rights Watch à mettre son cas en lumière (...), à pousser le gouvernement à réformer son système draconien de détention et d'interrogatoire", a demandé Mme Ghosn.

Les conditions de détention de l'ex-patron des constructeurs automobiles japonais Nissan et Mitsubishi Motors ont suscité des critiques.

M. Ghosn n'a eu le droit jusqu'à présent de recevoir que ses conseils et des représentants des pays dont il détient un passeport (Brésil, France et Liban). Mais une décision de justice la semaine dernière l'a autorisé à recevoir dorénavant des visites de famille. L'avocat principal de M. Ghosn, Motonari Otsuru, a nié la semaine dernière que son client ait été contraint de signer des documents écrits en japonais.

"M. Ghosn ne nous a pas dit une seule fois qu'il ait dû signer quoi que ce soit dans une langue qu'il ne comprend pas", avait-il dit à des journalistes.

Il avait aussi précisé que son client avait été transféré dans une cellule plus spacieuse, munie d'un lit à l'occidentale, et assuré que M. Ghosn ne s'était jamais plaint auprès de lui de ses conditions de détention.

7 millions reçus d'une coentreprise, un nouveau chef inculpation

Le parquet japonais envisage de nouvelles accusations de malversations contre Carlos Ghosn, liées à sa rémunération à hauteur de sept millions d'euros par une structure conjointe à Nissan et Mitsubishi aux Pays-Bas, rapporte dimanche le quotidien Les Echos.

L'ancien président de Nissan Carlos Ghosn, détenu depuis le 19 novembre au Japon pour des soupçons de malversations financières à la tête de Nissan, a été inculpé vendredi de deux chefs d'accusation supplémentaires.

Selon les Echos, une nouvelle affaire pourrait éclater autour d'une structure Nissan Mitsubishi BV (NMBV), fondée en juin 2017 aux Pays-Bas par Nissan et Mitsubishi afin notamment de distribuer des bonus aux employés et managers des constructeurs.

Les trois directeurs ne devaient initialement pas recevoir de bonus de la nouvelle entité, mais en février 2018, Carlos Ghosn aurait réussi, sans en informer les autres directeurs, à se faire engager en tant que salarié de NMBV, lui permettant d'être éligible à ses rémunérations.

Lire aussi : Pour Renault, la rémunération de Mouna Sepehri est "conforme"

Par ce biais, il aurait reçu "un bonus d'embauche de 1,46 million d'euros avant de se programmer un salaire annuel de 5,82 millions d'euros", indiquent Les Echos. Le journal précise en outre que le contrat de travail de Carlos Ghosn au sein de NMBV aurait été signé par "l'un de ses lieutenants".

(avec agences)

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 13
à écrit le 15/01/2019 à 17:14
Signaler
Pauvre Mme Ghosn, elle devrait demander le soutien des épouses qu'il a licencié chez Renault.

à écrit le 15/01/2019 à 10:55
Signaler
On pourrait éventuellement lui proposer de tester les prisons des pays qui lui ont délivré un passeport : les geôles brésiliennes ou libanaises... Peut être seraient elles plus accueillantes ?

à écrit le 14/01/2019 à 21:47
Signaler
Je viens de poser directement la question à HRW à propos de la sollicitation de Mme Ghosn envers eux sur la situation de son mari dans la prison japonaise. J'attends impatiemment leur réponse.

à écrit le 14/01/2019 à 15:28
Signaler
Le pauvre, rendez-vous compte, il est en prison ! bah oui, c'est cela de jouer avec le feu

à écrit le 14/01/2019 à 14:30
Signaler
Pauvre petit choux.

à écrit le 14/01/2019 à 13:27
Signaler
On devrait dire à cette dame de venir faire un tour dans les prisons françaises. C'est bien de se réveiller pour son mari mais on s'en fout nous. Ah les femmes des riches...

le 14/01/2019 à 13:54
Signaler
Quand le sage montre la lune, le sot regarde le doigt....

à écrit le 14/01/2019 à 13:26
Signaler
Il serait grand temps i) que Renault convoque une AG et vire tous les fils du ciel, et que le gouvernement français s’agite un peu plus: on ne peut laisser M.Ghosn, quoi qu’il ait fait s’il l’a fait, se faire traiter plus mal qu’un terroriste.

à écrit le 14/01/2019 à 11:56
Signaler
Ca doit le changer de ses 400 m² mini

à écrit le 14/01/2019 à 10:57
Signaler
C'est le régime infligé aux terroristes éclairage jours et nuits interrogatoires à toutes heures !

à écrit le 14/01/2019 à 10:33
Signaler
On ne va pas le soumettre à l'écartelage non plus ?

à écrit le 14/01/2019 à 10:31
Signaler
Même Breivik qui a tué 77 personnes en Finlande a eu un meilleur traitement!

à écrit le 14/01/2019 à 10:29
Signaler
C'est sûr qu'au Japon, un PDG est traité de la même manière qu'un simple citoyen. Et ça choque en France où les puissants bénéficient de traitement de faveur même en matière carcérale. En tout cas plus l'affaire avance, et plus ce cher Carlos appara...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.