Renault : les syndicats rejettent le projet de restructuration et ses 15.000 suppressions de postes

Le plan du constructeur automobile français pour sortir du rouge prévoit plus de 2 milliards d’euros d’économies sur trois ans, la fermeture du site de recyclage de Choisy-le-Roi (Val-de-Marne), la fin de l’assemblage de voitures à Flins (Yvelines) et 15.000 suppressions d’emplois dans le monde, dont 4.600 en France. Pour les syndicats, dont l'avis est consultatif, c'est non. La CFDT notamment fustige un plan drastique annoncé "alors que la stratégie de l'entreprise reste basée sur des hypothèses qui évoluent tous les jours".
Photo prise le 6 mai 2020 à l'intérieur de l'usine Renault de Flins (menacée par l'actuel plan de restructuration): un ouvrier avec masque chirurgical travaille sur la chaîne de montage des Renault Zoe, le constructeur automobile ayant relancé sa production après la mise en place de mesures de protection anti-Covid.
Photo prise le 6 mai 2020 à l'intérieur de l'usine Renault de Flins (menacée par l'actuel plan de restructuration): un ouvrier avec masque chirurgical travaille sur la chaîne de montage des Renault Zoe, le constructeur automobile ayant relancé sa production après la mise en place de mesures de protection anti-Covid. (Crédits : Gonzalo Fuentes / Reuters)

Les quatre principaux syndicats de Renault ont rendu mardi matin un avis défavorable sur le plan de restructuration du groupe au losange, a-t-on appris de plusieurs sources syndicales, une décision attendue mais qui risque de compliquer la tâche du tout nouveau directeur général Luca de Meo.

La CFE-CGC, la CFDT, la CGT et Force ouvrière (FO) ont communiqué leur avis lors d'un Comité central social et économique (CCSE) central qui s'est tenu au siège du constructeur, à Boulogne-Billancourt (Haut-de-Seine), ont dit quatre sources.

Un porte-parole du groupe automobile a refusé de faire un commentaire tant que le CCSE était en cours.

15.000 suppressions de postes, dont 4.600 en France

Pour sortir d'urgence du rouge, Renault prévoit plus de deux milliards d'euros d'économies sur trois ans, la fermeture du site de recyclage de Choisy-le-Roi (Val-de-Marne), la fin de l'assemblage de voitures à Flins (Yvelines) et 15.000 suppressions d'emplois dans le monde, dont 4.600 en France.

Si l'avis des syndicats ne revêt qu'un caractère consultatif, il tombe mal pour le nouveau directeur général, bien que celui-ci bénéficie du soutien total de son principal actionnaire, l'Etat français.

La CFDT fustige un plan drastique alors que la stratégie n'est pas fixée

Lorsqu'il a présenté en interne sa "Renaulution", Luca de Meo avait déclaré à l'ensemble des salariés et à leurs représentants qu'il "avait besoin (d'eux) pour réaliser ce virage".

Dans un tract, la CFDT déplore que la restructuration ait été annoncée alors que la stratégie qui doit l'accompagner ne sera pas détaillée avant janvier 2021.

"Faire une telle annonce en pleine crise sanitaire relève pour le moins de l'opportunisme au plus de la provocation", a estimé le syndicat. "Sur la forme, toujours, comment oser annoncer un tel plan alors que la stratégie de l'entreprise reste basée sur des hypothèses qui évoluent tous les jours."

L'expertise préparée par le cabinet Secafi pour le CCSE a conclu que des bouleversements sont nécessaires dans l'organisation et la stratégie de Renault, mais le rapport que Reuters a pu consulter souligne que, "dans la mise en œuvre du projet, sur le terrain, un grand nombre de tensions et de difficultés peuvent surgir."

"En conséquence, il nous paraît essentiel de mettre en place, entre les partenaires sociaux, un dispositif d'alerte précoce basé sur des enquêtes terrain en boucles courtes", a conclu le cabinet.

À moins que l'opposition des syndicats n'augure des conflits à venir dans certaines catégories de salariés ou sur certains sites, un avis négatif n'est toutefois pas de nature à faire dérailler le processus.

En décembre 2012, le plan d'économies de PSA - 8.000 suppressions d'emplois et la fermeture de l'usine d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) - avait lui aussi été rejeté par les syndicats. En revanche, pour les accords de compétitivité qui ont suivi les années suivantes au fil des différents plans stratégiques du constructeur, la direction a toujours veillé à obtenir l'aval d'une majorité des syndicats.

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Commentaires 3
à écrit le 29/09/2020 à 17:57
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Comment fait Toyota pour être rentable à Valenciennes alors que Renault dit avoir des problèmes à Douai ? Le problème de Renault est d'abord dans sa stratégie produits et son marketing. La conséquence des années Goshn plus intéressé par sa gloire qu...

à écrit le 29/09/2020 à 16:00
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Cette info n'est pas un scoop évidemment. Tt PSE est à priori rejeté par les syndicats dt l'utilité essentielle est la préservation de l'emploi, sachant qu'en France ts ces projets st élaborés, à l'abris de tte concertation, contestation ou désaccor...

à écrit le 29/09/2020 à 14:04
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La lutte des classe c'est terminé, vous rendez vous compte que c'est les ouvriers roumains sous payes qui vous permettent de percevoir vos salaires ? Vous me faites penser à ces Diva d'air france , les pilotes

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