Roche va supprimer un quart de ses visiteurs médicaux en France

Le laboratoire pharmaceutique suisse se concentre sur les hôpitaux. Près de 140 postes sont menacés.
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Coupes claires chez Roche. Le laboratoire suisse envisage de supprimer 137 postes de visiteurs médicaux en France sur un total de 530, selon des sources syndicales. « Nous en sommes à l'information-consultation dans le cadre d'un projet de cessation d'activité de notre division métabolisme, qui regroupe les quelque 140 délégués chargés de la promotion auprès des médecins généralistes. Le processus a été enclenché en décembre, il devrait prendre trois à six mois », détaille à « La Tribune » un porte-parole de la filiale hexagonale, qui n'a pas confirmé le nombre de suppressions de postes.

En cause, la perte en juin prochain du brevet du Bonviva, un traitement contre l'ostéoporose. « Il représente l'essentiel de l'activité de cette division. Nous espérions de nouveaux développements dans le métabolisme mais les choses ont été plus complexes que prévu », indique-t-on chez Roche France.

La filiale a réalisé 1,8 milliard d'euros de chiffre d'affaires en 2009. Elle emploie 1.200 salariés dans sa branche pharmacie et 600 chez Roche Diagnostics (équipements de labos d'analyse et de suivi du diabète). Ces restructurations sont en fait la déclinaison hexagonale du plan « Operational excellence », annoncé en novembre dernier par le laboratoire de Bâle. Il vise à adapter le groupe aux exigences croissantes des autorités et à la pression sur les prix. Il prévoit la suppression de 6 % des effectifs mondiaux, soit 4.800 postes.

Nouvelle restructuration

En Europe, 700 visiteurs médicaux sont concernés. Objectif : générer 1,9 milliards d'euros d'économies annuelles. En France, où une précédente restructuration a touché les fonctions administratives en 2008-2009 (90 postes concernés), la pilule a du mal à passer. « La direction ne veut pas que les visiteurs de ville soient reclassés à l'hôpital », s'inquiète un syndicaliste. « Nous discutons de toutes les possibilités de reclassement interne », assure le porte-parole de Roche, qui confirme que « l'orientation du laboratoire est essentiellement hospitalière ».

Mais le premier médicament du groupe, l'anticancéreux Avastin (4,5 milliards d'euros de ventes en 2009), traverse une passe difficile : en décembre, les autorités américaines ont refusé qu'il continue à être remboursé dans le cancer du sein et l'Europe a recommandé de restreindre son usage. « Le développement se poursuit : nous avons soumis à l'Agence européenne du médicament (EMA) une demande de mise sur le marché de l'Avastin dans le cancer de l'ovaire », explique Roche France, qui assure que les visiteurs médicaux hospitaliers ne seront pas concernés par les restructurations.

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Commentaire 1
à écrit le 01/02/2011 à 12:44
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à qui doit-on faire confiance ? Nos médecins et chirurgiens déclarent aujourd'hui ne pas être au courrant des méfaits des médicaments qu'ils prescrivent. Qui peut savoir sinon eux ?

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