Servier se défend d'avoir menti depuis des décennies sur le Mediator

Deux anciens chercheurs ayant travaillé pour les laboratoires Servier ont expliqué aux juges chargés du dossier du Mediator que les études sur ce médicament avaient été falsifiées pour le présenter comme un antidiabétique et non comme un coupe-faim, rapportent ce mardi Le Figaro et Libération. Servier dément, mais le laboratoire pourrait être mis prochainement en examen.
Copyright Reuters

Selon Le Figaro, le professeur Jean Charpentier, neurochirurgien ayant travaillé pour Servier dès la fin des années 1960, s'est dit devant les juges "très étonné de voir le Mediator sortir comme antidiabétique car cela n'a rien à voir sur le plan expérimental, ni sur le plan clinique".

Libération ajoute que ce chercheur aujourd'hui à la retraite "a aussi confirmé que son rapport a été modifié pour supprimer toute référence à l'effet coupe-faim du Mediator ainsi que sa parenté chimique avec l'amphétamine". "Le mot amphétamine était à éviter pour présenter un dossier à l'AMM (autorisation de mise sur le marché)", a dit Jean Charpentier, cité par Le Figaro.

Des propos démentis par Me Hervé Temime, avocat de Servier, sur Europe 1 ce mardi matin. "Les laboratoires Servier n'ont pas trompé les autorités en masquant le fait que le Mediator était un coupe-faim, ce qu'il n'était pas", a-t-il dit.

Plus tard dans la journée, l'avocat annonçait pourtant à l'AFP que "des convocations ont été envoyées en vue d'une mise en examen des laboratoires", sans préciser ni la date, ni les chefs de mise en examen.

Le Mediator, prescrit comme antidiabétique à plusieurs centaines de milliers de personnes entre 1976 et 2009, est soupçonné d'avoir causé de 500 à 2.000 décès en France.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.