Dispositifs médicaux : la forte emprise des entreprises étrangères en France

Un tiers des entreprises concevant des appareils médicaux présentes dans l'Hexagone sont sous pavillon étranger ; elles génèrent les deux tiers du chiffre d'affaires du secteur dans l'Hexagone. Une tendance renforcée par la dynamique de rachat d'entreprises françaises par des sociétés américaines, allemandes ou canadiennes.
Jean-Yves Paillé
Le secteur des dispositifs médicaux est composé de 92% de PME en France.

Le secteur des dispositifs médicaux (prothèses, robots médicaux, tests de diagnostic,...) est en bonne santé et créateur d'emploi. C'est du moins le message qu'a souhaité porté le Snitem, un des principaux syndicat professionnel du secteur, lors de la présentation d'un panorama de la filière industrielle, jeudi 20 avril. Les entreprises de l'Hexagone jouissent d'une croissance de 4% à 28 milliards d'euros de chiffre d'affaires annuel. Le rapport  dénombre 1.343 sociétés, soit 214 de plus qu'en 2011. Et, ce malgré 361 entreprises disparues des radars sur cette période, suite à des liquidations ou des fusions . Ainsi, la France se classe numéro 2 européen du secteur et numéro 4 au niveau mondial.

Cette croissance est particulièrement portée par des sociétés sous pavillon étranger basées en France, qui représentent 34% des entités. Elles génèrent deux tiers du chiffre d'affaires annuel, et concentrent 41.000 des 85.000 emplois hexagonaux. "Ce sont des emplois stables, puisqu'ils s'ancrent notamment la R&D et la production", assure Dominique Carlac'h, de la société de conseil D&Consultants, auteur de l'étude pour le Snitem.

Plus de la moitié des rachats d'entreprises françaises sont faites par des sociétés étrangères

La présence des entreprises allemandes, américaines ou encore canadiennes s'est accrue ces dernières années. Entre 2011 et 2017, 58% des rachats d'entreprises françaises ont été réalisés par des sociétés étrangères, souligne le rapport. Si le panorama du Snitem ne détaille pas le nombre de transactions, ni la taille des entreprises rachetées, Stéphane Regnault, président du syndicat professionnel, a le sentiment que "les deals les plus importants seraient réalisés par les sociétés étrangères".

Exemples marquants en 2016 : le finlandais Nokia a mis la main le spécialiste des objets connectés Withings ; ou encore, l'américain Zimmer Biomet a acquis la société Medtech, qui conçoit des robots chirurgicaux.

Les sociétés américaines, très actives dans les acquisitions

Parmi les entreprises étrangères impliquées dans ces rachats, la moitié sont européennes, et un tiers sont américaines. Pourquoi tant de sociétés étrangères, étasuniennes en particulier ? Bertin Nahum, ex-patron de Medtech et fondateur de la société Quantum Surgical, a sa petite idée. Les sociétés concevant des dispositifs médicaux sont souvent sous-valorisée en France par rapport à leur savoir-faire, expliquait-il dans une interview pour La Tribune.

Néanmoins, peu de sociétés cotées sont parties à l'étranger. "Ce ne sont pas les grands mouvements qu'on recense dans le secteur pharmaceutique", précise Eric Le Roy, directeur général du Snitem. Il faut dire que le secteur des dispositifs médicaux est composé de 92% de PME, et seules une vingtaine de medtech françaises sont cotées en Bourse.

Jean-Yves Paillé

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 2
à écrit le 08/08/2017 à 20:55
Signaler
le problème est pourquoi les capitaux français ne sont pas intéressés !

à écrit le 21/04/2017 à 23:50
Signaler
Jean Yves Paillé semble regretter, mais c'est cela l'UE, le néolibéralisme, c'est la jungle, le plus fort mange le plus faible. Fillon, Macron, Hamon veulent que cela continue. Sans doute qu'il y ont intérêt......

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.