Les salariés d'IMS Health France manifestent contre plus de 200 "licenciements boursiers"

La société américaine de données médicales va supprimer de 20% à 30% de ses effectifs en France, selon les syndicats de la filière française mobilisés, ce mardi, devant le site de Boulogne-Billancourt.
Une partie des emplois seront délocalisés en Inde, Pologne, Espagne et Portugal.

Environ 150 salariés d'IMS Health France, cabinet de conseil dans le secteur de la santé, se sont regroupés mardi devant le site de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) pour dénoncer la suppression de 310 postes, a constaté un journaliste de l'AFP, mardi 10 mai.

Selon les organisations syndicales, CFDT, UNSA et CGT, entre 20% et 30% des effectifs doivent être supprimés et une partie délocalisés en Inde, Pologne, Espagne et Portugal. Le plan se traduira d'après leur estimation, par 220 licenciements, compte tenu des postes déjà vacants et des refus de mutation à prévoir.

"220 licenciements", et "35 millions de dollars" pour le PDG

"Ce sont des licenciements boursiers: c'est du mépris complet, quand on sait que le groupe réalise 3 milliards de dollars de chiffre d'affaires, et dégage 200 millions de dollars de bénéfice", a estimé auprès de l'AFP le délégué UNSA, alors que, selon lui, IMS entend consacrer 8 millions d'euros pour les 220 licenciements.

"Il y a de l'argent : notre PDG a touché 35 millions de dollars pour 2015", a souligné auprès de l'AFP Jean-Maurice L'hotellier, secrétaire du comité d'entreprise et délégué CFDT (majoritaire).

"Les mesures d'accompagnement sont ridicules"

"Les mesures d'accompagnement sont ridicules, la direction propose 4 ou 5 mois de salaires pour des salariés qui ont 20 ans d'ancienneté", a pour sa part dénoncé le délégué syndical CGT, Mourad Rekik.

Les négociations avec les syndicats en vue d'un accord sur les mesures d'accompagnement (indemnités, congés de reclassement, aides formation...) doivent se poursuivre jusqu'à la fin du mois, une prochaine réunion étant prévue pour mercredi.

"C'est la première fois de l'histoire que l'on descend dans la rue", a insisté le délégué UNSA, entouré de salariés des sites de Boulogne et Vélizy (Yvelines). Un troisième site d'IMS Health, à Montargis (Loiret), est également touché. Les trois organisations syndicales ont expliqué protester "contre les licenciements contraints" et vouloir "uniquement des départs de volontaires".

"La direction se vante de faire des négociations, mais, en l'état, elle ne met pas suffisamment d'argent pour proposer un plan acceptable", a-t-il ajouté.

Pour rappel, la naissance de la filiale France d'IMS Health est le résultat de la cession de la division CRM (gestion de la relation client) et données stratégiques de Cegedim, effective depuis le 1er avril 2015 pour près de 400 millions d'euros. Cette dernière comptait alors affecter cette somme au remboursement de sa dette.

(Avec AFP)

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Commentaire 1
à écrit le 10/05/2016 à 18:55
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Ils devraient attendre un peu, avec la loi travail cela sera bien plus facile et moins coûteux de licencier à tout va en mettant en plus la pression aux épargnés pour étouffer toute protestation ! Une belle époque !

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