Une course aux vaccins en 2020... pour une fin de la pandémie en 2021 ?

Par Laurent Lequien  |   |  1337  mots
(Crédits : DR)
Cela fait déjà une semaine que la France a lancé sa campagne de vaccination à partir du vaccin ARN de Pfizer/BioNTech, une première mondiale. En cette fin d'année, le rythme de la vaccination est devenu un thème politique pour l'opposition alors que ceux-ci critiquaient la semaine dernière une proposition de loi sur la mise en place d'un passeport sanitaire. Retour sur une course aux vaccins des laboratoires en 2020 qui est devenue une course à la vaccination pour les États début 2021.

LES LABOS EN PREMIERE LIGNE

Mobilisation générale dans les labos pour trouver le « Covid-killer »

Depuis les premières contaminations, les laboratoires pharmaceutiques du monde entier sont en effervescence. Un médicament en développement ou déjà sur le marché serait-il capable de guérir les malades ? Quand peut-on espérer disposer d'un vaccin ? Une bataille sanitaire et économique majeure, seul espoir d'éradiquer vraiment la contagion du Covid...

Lire l'intégralité : Mobilisation générale dans les labos pour trouver le « Covid-killer »

Les quatre technologies gagnantes pour un vaccin

La guerre des vaccins s'accélère. Six mois après la découverte du virus SARS-CoV-2 à Wuhan, pas moins de dix essais de vaccins ont déjà débuté sur l'homme. Et au moins dix autres sont prêts à être lancés début juillet. Du jamais-vu. En trois phases, ces essais contrôleront que le vaccin est bien toléré par l'organisme humain, qu'il convient aux différents profils de patients et qu'il se montre efficace en cas de contamination. Et pour mettre au point leur précieux cocktail, les laboratoires ont le choix entre quatre technologies différentes, de celle que l'on utilise depuis longtemps jusqu'à une toute nouvelle, séduisante, mais pas encore homologuée pour des vaccins humains...

Lire l'intégralité : Les quatre technologies gagnantes pour un vaccin

Vaccins : les huit questions à surveiller

Avec des annonces de réussite à 90%, 94% et dernièrement 95%, les résultats préliminaires des premiers candidats vaccins contre la Covid-19 sont très encourageants. Quand on compte dix-huit fois moins de personnes contaminées dans le groupe des vaccinés que dans celui ayant reçu un placebo, le cocktail Pfizer/BioNTech - comme celui de Moderna - laisse espérer un retour à la vie normale en 2021. A condition, évidemment, qu'un nombre suffisant de personnes se vaccine. Mais si les premières doses pourraient être distribuées en Europe avant la fin janvier 2021, ces vaccins seront-ils vraiment sûrs ? Lequel choisir parmi les différents candidats autorisés ? Combien de temps protégeront-ils ? Autant de points sur lesquels planchent les bâtisseurs de la future campagne de vaccination...

Lire l'intégralité : Vaccins: les huit questions à surveiller

Les géants pharma britanniques ont chuté en 2020

Le titre d'AstraZeneca profitait cette semaine de l'annonce de l'approbation de son vaccin contre le nouveau coronavirus, développé en partenariat avec l'université d'Oxford, mais le titre restait en baisse sur l'année tout comme celui de son rival GSK malgré la ruée vers les vaccins. L'action du géant pharmaceutique britannique prenait 0,91% à 7.530,00 pence vers 10H45 GMT mercredi mais restait en baisse de plus de 1,04% sur l'année, alors qu'AstraZeneca est l'un des laboratoires qui a développé le plus rapidement un vaccin contre le Covid-19, dont des dizaines de millions de doses sont déjà commandées. L'autre grand groupe pharmaceutique britannique, GlaxoSmithKline (GSK) prenait 0,85% mercredi à 1.377,40 pence mais le titre a chuté de près de 23% depuis début 2020.

Le Royaume-Uni est devenu le premier pays à donner son feu vert mercredi au vaccin AstraZeneca, très attendu car bien moins cher que celui de Pfizer/BioNTech déjà distribué. Il peut aussi être conservé à la température d'un réfrigérateur, soit entre deux et huit degrés Celsius, ce qui facilite une vaccination à grande échelle.

"Le secteur pharmaceutique et des biotechnologies est en baisse de près de 10% sur l'année", remarque Russ Mould, analyste d'AJ Bell.

Le vaccin Sanofi/GSK... fin 2021

GSK et le français Sanofi qui collaborent pour un vaccin anti-Covid ont pour leur part admis que leur sérum ne serait prêt que fin 2021, après des résultats moins bons qu'attendu dans les premiers essais cliniques. En France, la ruée pour les vaccins a surtout profité aux petites biotechs, qui battent des records, tandis que Sanofi est en baisse de 12% sur l'année.

Michael Hewson, analyste chez CMC Markets, remarque que la "sous-performance" des grands laboratoires pharmaceutiques dans le monde, est "largement due au fait que ces groupes ont promis de ne pas tirer profit du vaccin, même si la technologie utilisée (...) pourrait avoir des utilisations pour d'autres maladies".

En outre, pour M. Mould, avec la perspective de campagnes de vaccination qui vont s'accélérer et l'espoir que le bout du tunnel soit à l'horizon de quelques mois pour la pandémie, "le marché ne privilégie plus les valeurs défensives et s'est positionné en vue de la reprise économique".

Lire aussi : Le vaccin de Sanofi et GSK retardé à fin 2021

Production des vaccins: l'UE "prête à aider" -

Alors que les campagnes de vaccination accusent des retards, l'UE a reconnu samedi une "insuffisance mondiale" des capacités de production de vaccins, tout en se disant "prête à aider" pour les augmenter, selon la commissaire à la Santé.

"Ces difficultés, pour l'heure, ne tiennent pas au volume des commandes mais à l'insuffisance à l'échelle mondiale des capacités de production. Et c'est le cas pour BioNTech", a expliqué la commissaire européenne à la Santé Stella Kyriakides, dans un entretien à l'agence allemande DPA diffusé par ses services.

Lire aussi : Logistique, réglementation...: dernière ligne droite pour l'UE avant les premières vaccinations

UNE VACCINATION EN FRANCE COMPLIQUEE

Une campagne de vaccination "bien trop lente" pour être efficace

"Qui va piano va sano !" : c'est certainement la devise du gouvernement sur le sujet de la vaccination contre le Coronavirus. Outre les mesures sanitaires, le gouvernement essuie des critiques sur sa campagne de vaccination jugée trop lente.

Le lent démarrage de la campagne vaccinale, avec moins de 200 injections depuis dimanche contre des milliers en Allemagne ou en Italie, suscite critiques et incompréhension dans la classe politique et chez certains médecins, mais le gouvernement assume sa stratégie...

Mais les attaques ne faiblissent pas face à une campagne au compte-gouttes qui comprend une visite pré-vaccinale pour déceler d'éventuelles contre-indications et recueillir le consentement des personnes.

"Toute la communauté soignante ne comprend pas pourquoi il y a un tel écart avec l'Allemagne: l'Allemagne vaccine 20.000 personnes par jour, nous sommes à 50", dénonçait samedi le Pr Mehdi Mejdoubi, du centre hospitalier de Valenciennes.

"Que ceux qui ne veulent pas se faire vacciner ne le fassent pas, c'est leur droit, mais en leur nom, allez-vous prétendre empêcher les volontaires de le faire au plus vite?", s'agace-t-elle.

"Pour la première phase, (...) ce sont les vaccins qui se déplacent à nos aînés, pas l'inverse. Les Allemands ont eux un champ plus large en ciblant d'autres populations", a rappelé Gabriel Attal au Parisien.

"Pour la deuxième phase, dès début février, (le ministre de la Santé) Olivier Véran a annoncé des 'centres de vaccination en ville': ce ne seront pas des 'vaccinodromes' géants nécessitant des kilomètres de déplacement mais, à terme, des lieux en grande proximité dans nos communes", a-t-il ajouté.

Le Premier ministre Jean Castex a assuré que "dans les mois qui viennent, à l'arrivée, la situation sera totalement équilibrée en terme de vaccination en Europe".

Lire l'intégralité : Une campagne de vaccination "bien trop lente" pour être efficace

L'opposition s'indigne d'un projet de loi liant liberté de mouvement et vaccination

La possibilité de voir conditionnés certains déplacements à la vaccination, évoquée dans un récent projet de loi, suscite mardi des réactions enflammées de l'opposition qui redoute une restriction des libertés, malgré les propos rassurants de plusieurs ministres.

Un article du projet de loi "instituant un régime pérenne de gestion des urgences sanitaires" en cas de future pandémie, passé lundi en Conseil des ministres puis déposé à l'Assemblée nationale. Il s'agit, a expliqué lundi le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal, de "nous préparer à la fin de l'état d'urgence sanitaire, le 1er avril 2021", et "d'établir un cadre juridique durable face aux crises sanitaires" futures...

Lire l'intégralité : L'opposition s'indigne d'un projet de loi liant liberté de mouvement et vaccination