La filiale Bostik de Total convoitée par le chimiste français Arkema

Le groupe pétrolier a révélé vendredi 19 septembre être entré en négociations exclusives avec son ancien pôle chimie pour lui céder sa filiale spécialisée dans les adhésifs, dans le cadre d'une offre qui valorise cette dernière à 1,74 milliard d'euros.
"On a toujours dit que nos chimies de spécialités n'étaient pas au coeur des activités énergétiques de Total. On est essentiellement dans la transformation de pétrole et de gaz", a expliqué le patron de la branche raffinage-chimie du géant pétrolier, Patrick Pouyanné.

Arkema, qui souhaite devenir l'un des premiers chimistes mondiaux de spécialités, se donne les moyens de ses ambitions. Le géant pétrolier français Total a annoncé vendredi 19 septembre avoir reçu une offre du chimiste français pour lui céder Bostik, sa filiale spécialisée dans la chimie des adhésifs.

Bostik valorisé à 1,74 milliard d'euros

L'offre valorise Bostik à 1,74 milliard d'euros, soit 11 fois l'excédent brut d'exploitation (Ebitda) du numéro trois mondial des adhésifs, a précisé Total.

"Compte tenu de la qualité du projet présenté, Total a accordé une période d'exclusivité à Arkema pour mener à bien son offre, et les procédures d'information et de consultation des instances représentatives du personnel concernées vont être engagées", a ajouté le groupe.

Le choix de Total s'est porté sur Arkema au vu des "engagements" donnés par le chimiste français sur la pérennité de l'activité et le maintien de l'emploi, avec une valorisation "attractive", comparable à celle des leaders du secteur comme Henkel et Sika.

Le rachat sera financé par Arkema par une augmentation de capital d'environ 350 millions d'euros, une émission de titres hybrides comprise entre 600 et 700 millions d'euros et une émission obligataire sénior de 500 à 600 millions d'euros.

Le rachat permettrait à Arkema de gonfler son chiffre d'affaires de 25%

L'opération permettrait à Arkema de pénétrer le marché des adhésifs, dont il était encore absent. Dans un communiqué séparé, le chimiste français, ancien pôle chimie de Total devenu indépendant en s'introduisant en Bourse en 2006, a souligné:

"Conformément à la stratégie menée depuis l'introduction en Bourse, cette opération permettrait à Arkema de se renforcer dans la chimie de spécialités et de poursuivre le développement de son pôle Matériaux haute performance qui représenterait, avec l'acquisition de Bostik, 42% du chiffre d'affaires total".

Le rachat de Bostik lui permettrait notamment de gonfler de 25% son chiffre d'affaires, qui s'est élevé à 6,1 milliards d'euros en 2013, contre 1,5 milliard d'euros pour Bostik, a indiqué le groupe, qui a par la même occasion révisé à la hausse son objectif d'Ebitda pour 2017, à 1,31 milliard d'euros.

Total compte céder entre 15 et 20 milliards de dollars d'actifs en 2012-2014

Quant à Total, l'opération s'inscrit dans le cadre de sa stratégie de désengagement de la chimie de spécialités pour se recentrer sur la pétrochimie. Le patron de la branche raffinage-chimie du géant pétrolier, Patrick Pouyanné, a expliqué à l'AFP:

"On a toujours dit que nos chimies de spécialités n'étaient pas au coeur des activités énergétiques de Total. On est essentiellement dans la transformation de pétrole et de gaz". "Notre discours est que si on a le sentiment que notre stratégie peut devenir un handicap pour elles, on regarde des solutions industrielles pour leur futur", a-t-il ajouté.

Total a prévu de céder entre 15 et 20 milliards de dollars d'actifs sur la période 2012-2014, un objectif que le groupe pense atteindre, voire dépasser, après avoir frôlé la barre des 16 milliards fin mai.

Selon Patrick Pouyanné, la conclusion de la transaction pourrait intervenir au premier trimestre 2015.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.