Actionnariat salarié : chez Veolia, les salariés deviennent le premier actionnaire avec 6,5% du capital

Suite à une opération d'actionnariat salarié, les employés de Veolia sont devenus son premier actionnaire. Ils détiennent au total 6,5% du capital. Ce type de plan se multiplie, aussi bien dans les grands groupes que les petites entreprises car il permet notamment « un meilleur partage de la valeur créée ». La fédération de promotion de ce dispositif prône son développement et l'objectif de parvenir à 10% du capital détenu par les salariés à l'horizon 2030.
Au total lors de l'opération d'actionnariat salarié de Veolia, quelque 14 millions d'actions ont été émises pour 243 millions d'euros investis.
Au total lors de l'opération d'actionnariat salarié de Veolia, quelque 14 millions d'actions ont été émises pour 243 millions d'euros investis. (Crédits : BENOIT TESSIER)

Le géant des services à l'environnement a désormais pour principal actionnaires ses salariés. L'opération d'actionnariat salarié lancée par Veolia, réservée à ses 179.000 employés répartis dans 45 pays, s'est soldée par un taux de souscription de 42%. Plus de 75.000 salariés y ont ainsi souscris, soit « le plus haut niveau dans l'histoire du groupe » d'après un communiqué publié ce jeudi 12 janvier. Au total, quelque 14 millions d'actions ont été émises pour 243 millions d'euros investis.

« Les salariés de Veolia représentent désormais 6,5% du capital de la société et deviennent ainsi son premier actionnaire », explique l'entreprise qualifiant cette opération de « très grand succès ».

Pour rappel, les autres actionnaires principaux de Veolia sont la Caisse des Dépôts et Consignations et le fonds BlackRock. Les « autres actionnaires institutionnels », issus de diverses sources, restent la part la plus importante. Mais, « c'est la première fois que les actionnaires salariés sont les premiers », souligne toutefois Veolia.

Une opération similaire a été menée au sein du nouveau groupe Suez, né après l'OPA de Veolia sur son concurrent avec les activités non gardées. 40% des salariés éligibles y ont souscrit soit 12.000 collaborateurs, a fait savoir l'entreprise dans un communiqué en date du 11 janvier. Avec plus de 140 millions d'euros collectés, « il s'agit du taux de participation le plus élevé jamais enregistré pour un plan d'actionnariat salarié chez Suez », note-t-il. Le groupe vise 10% d'actionnariat salarié « à horizon de 5 à 7 ans », selon ses engagements fin 2021.

En novembre dernier, c'est Renault qui a lancé son plan d'actionnariat salarié à destination de ses salariés. Son objectif est de multiplier par trois le nombre d'actionnaires salariés à horizon 2030 pour atteindre 10% du capital d'ici 2030, contre environ 3,5% aujourd'hui.

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Un dispositif à développer

Fin 2020, 3,30% du capital des entreprises du CAC 40 était détenu par des salariés, selon les derniers chiffres disponibles auprès de la fédération française des associations d'actionnaires salariés et anciens salariés. La FAS considère que la « généralisation de l'actionnariat salarié devrait figurer au rang des priorités dans le cadre des réformes législatives à venir pour la transformation de la société française ».

Selon elle, ce dispositif permet « un meilleur partage de la valeur créée » pour les salariés « grâce à leur travail », « un renforcement de la responsabilité sociale de l'entreprise (RSE) » et une « meilleure allocation de l'épargne des Français vers des sociétés implantées en France ». Autres arguments avancés : il permet d'associer les salariés à leur capital permet de développer un sentiment d'appartenance à l'entreprise, particulièrement important en période de crise et une motivation collective pour atteindre des objectifs de croissance.

Sécuriser davantage l'actionnariat salarié est aussi ce que préconisent les grands groupes français à ceux qui défendent l'idée d'instaurer un dividende salarié obligatoire. Le gouvernement notamment veut le mettre en place pour permettre un meilleur partage des profits des entreprises en direction des salariés.

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Au-delà des grands groupes, les opérations d'actionnariat salarié séduisent aussi depuis trois ans les entreprises de taille intermédiaire (ETI) cotées et non-cotées. Pour nombre d'acteurs économiques, il faut pousser la dynamique encore plus loin, des études démontrant en outre que les entreprises à fort actionnariat salarié sont plus performantes que la moyenne. La FAS, elle, a publié un plaidoyer à l'automne dans lequel elle liste des mesures pour « faciliter, développer et pérenniser l'actionnariat salarié avec l'objectif de parvenir à 10% du capital détenu par les salariés à l'horizon 2030 ».

(Avec AFP)

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Commentaire 1
à écrit le 12/01/2023 à 16:09
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Très bien mais il ne faudrait pas oublier que la tendance actuelle est à sous traiter et à externaliser de plus en plus de fonctions avec pour effet de concentrer toujours plus la production de la richesse au bénéfice des fonctions support et de la d...

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