Le nouveau Suez récupère l'activité gestion des déchets dangereux de Veolia

Cette dernière cession d'actifs, après l'OPA historique de Veolia l'an passé, doit éviter à ce dernier de se trouver dans une situation de monopole en France. Au global, les actifs français dans les déchets dangereux "représentent une valeur d'entreprise de 690 millions d'euros", ont précisé les deux groupes.
(Crédits : Charles Platiau)

Après avoir été le premier important mouvement capitalistique entre deux fleurons français, Veolia et Suez poursuivent leurs discussions. Tandis que le rachat des actifs de Suez par son ex rival Veolia a été finalisé en début d'année, donnant naissance à un "nouveau Suez", les deux groupes spécialistes de l'eau et des déchets ont annoncé le rachat par Suez des actifs déchets dangereux de Veolia en France, une "preuve" de la volonté du nouveau groupe de continuer à se développer et investir, selon sa dirigeante.

Ce mouvement était toutefois prévisible. La Commission européenne, qui veille sur la concurrence dans l'Union européenne, avait en effet exigé du groupe Veolia, lors de son OPA sur Suez, qu'il cède "une partie" de ses activités dans le traitement des déchets dangereux pour pouvoir absorber l'essentiel de son rival Suez, pour éviter une position trop dominante.

Au total, les actifs français dans les déchets dangereux "représentent une valeur d'entreprise de 690 millions d'euros", ont précisé les deux entreprises dans un communiqué.

Formé suite à l'OPA de Veolia, le nouveau Suez pèse 7 milliards d'euros de chiffre d'affaires, soit moins de la moitié du groupe Suez historique. Pour s'emparer de son ancien rival, Veolia avait déboursé environ 13 milliards d'euros.

"L'ambition du groupe est de continuer à se développer et d'investir (...) C'est une partie intégrale de notre stratégie" et ce rachat en constitue la "preuve", a fait valoir la directrice générale de Suez, Sabrina Soussan, choisie à la place de Bertrand Camus en novembre dernier, dans un entretien à l'AFP. Le nouveau Suez, qui correspond aux actifs du groupe qui n'avaient pas été rachetés par Veolia au terme de son OPA, n'avait plus d'activité dans les déchets dangereux en France.

Une activité stratégique, une goutte d'eau pour Veolia

Les déchets dangereux, chimiques par exemple, doivent être traités différemment des déchets conventionnels.

"Cette activité déchets dangereux en France va nous permettre de consolider notre position sur les déchets dangereux en général mais aussi notre position en France. On aura en France un portefeuille d'activités complet", a-t-elle souligné.

L'activité de gestion des déchets est aussi particulièrement stratégique pour Veolia et a tiré ses résultats vers le haut en 2021. En Europe, elle a progressé de près de 30% l'an dernier.

Veolia a publié en 2021 des résultats records, avec un chiffre d'affaires de 2,5 milliards d'euros et un bénéfice multiplié par plus de deux par rapport à 2020 avant même l'intégration de Suez. Ceux de 2022 devraient ainsi être plus massifs encore, puisqu'ils intègreront 60% de l'ancien Suez.

Le rapprochement a renforcé Veolia en le faisant passer de 180.000 à 230.000 salariés et a donné naissance à un nouveau Suez, recentré sur ses actifs hexagonaux.

(Avec AFP)

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