Areva est mort, vive Orano !

Lors de la présentation du nouveau nom de New Areva, l’entité dédiée au cycle du combustible issue du démantèlement du groupe opéré l’été dernier, son directeur général Philippe Knoche a annoncé une stratégie plus axée sur les services et une montée en puissance en Asie.
Dominique Pialot
L'entité dédiée au cycle du combustible Areva NP est rebaptisée Orano. Ce mot, qui vient du latin Uranus, a donné son nom à une planète mais aussi au minerai atomique. Orano est assorti d'un logo jaune fluo qui évoque le soleil, l'énergie et, on y revient, l'uranium baptisé «yellowcake».
L'entité dédiée au cycle du combustible Areva NP est rebaptisée "Orano". Ce mot, qui vient du latin Uranus, a donné son nom à une planète mais aussi au minerai atomique. Orano est assorti d'un logo jaune fluo qui évoque le soleil, l'énergie et, on y revient, l'uranium baptisé «yellowcake». (Crédits : Reuters)

Si Areva NP, spécialisé dans la conception de réacteurs et désormais filiale d'EDF, a opté pour Framatome, son ancien nom d'avant la création d'Areva, pas question pour New Areva, recentré sur les métiers du combustible, de redevenir la Cogema. « Ce n'est pas le même périmètre, insiste le directeur général Philippe Knoche, lors d'une présentation à la presse du nouveau nom, choisi parmi 200 propositions : Orano, décliné du mot latin Uranus qui a donné son nom à une planète mais aussi au minerai atomique, assorti d'un logo jaune fluo évoquant le soleil, l'énergie et, on y revient, l'uranium baptisé «yellowcake». Ni la même organisation. Comparée à New Areva, celle d'Orano est plus « lean », plus proche du terrain, et compte moins d'effectifs.

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Au total, 6.000 salariés ont quitté l'ancien Areva depuis sa scission en trois entités en juillet dernier et sa recapitalisation à hauteur de 5 milliards par l'Etat et le japonais Mitsubishi. Alors que c'est à Framatome que revient de gérer les contentieux mettant en cause l'usine de Creusot Forge pour les défauts observés sur la cuve de l'EPR de Flamanville et à la holding  - qui conserve le nom d'Areva SA -, le délicat dossier de l'EPR finlandais, c'est Orano qui hérite du dossier UraMin.

50% des effectifs affectés aux services (démantèlement, retraitement...)

Mais, si ce changement de nom était impératif aux yeux de la direction, là n'est pas l'essentiel.  Philippe Knoche veut surtout annoncer une nouvelle stratégie, plus centrée sur les services et sur l'Asie. Tout en reconnaissant que les mines d'uranium devront être renouvelées, il admet que les cours actuels du minerai (divisés par deux en 2016), ne permettent pas aujourd'hui d'engager ces investissements. C'est donc essentiellement dans les services, du démantèlement à l'entreposage et au transport puis au traitement de combustible, que devrait s'effectuer la croissance future du chiffre d'affaires, qui s'établit aujourd'hui à 4 milliards d'euro. Ces activités devront, d'ici à 2020, passer de 40% à 50% des 16.000 salariés du groupe, l'autre moitié étant répartie à parts égales entre les usines et les activités minières. 60% des activités du groupe se font aujourd'hui à l'international (Etats-Unis, Europe, Asie).

L'usine chinoise de recyclage à 10 milliards d'euros toujours en suspens

Tablant sur une dynamique qui devrait en faire en 2020 la moitié du marché mondial, le directeur général veut concentrer à cet horizon 30% de ses effectifs dans la région, contre 20% aujourd'hui. Notamment au Japon - qui vient d'autoriser pour la première fois depuis l'accident de Fukushima, le redémarrage des centrales opérées par Tepco - en Inde, en Corée et en Chine. A ce sujet, Philippe Knoche témoigne de multiples échanges ces derniers mois entre ses équipes et celles de CNCC, qui ont permis de « franchir de nouvelles étapes » relatives au projet d'usine de recyclage d'une valeur de 10 milliards d'euros. Un protocole d'accord a même été signé lors de la visite d'Emmanuel Macron en Chine il y a quelques semaines.

Mais Philippe Knoche se garde bien de crier victoire, insistant plutôt sur la diversification en cours, qui doit permettre à Orano de ne pas dépendre d'un seul - et hypothétique- contrat. Cité par Reuters, suite à la visite de la délégation française, le doyen du collège sur l'énergie de l'université de Xiamen, et membre d'un comité d'Etat sur le nucléaire jugeait « assez faible » la probabilité que la Chine signe un contrat formel.

Dans le cadre de son plan « Value 2020 », Orano s'engage également à dégager un cash-flow positif dès 2018. Le groupe va également poursuivre ses réductions de coûts, à un rythme néanmoins plus modéré. De 500 millions par an entre 2015 et 2017, celles-ci doivent passer à 250 millions annuels à compter de 2020. Outre le déménagement du siège social et de ses 900 salariés, programmé pour 2019 « en région parisienne » mais plus à La Défense, c'est sur le lean management, inspiré des méthodes du secteur automobile, que mise Orano.

Dominique Pialot

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Commentaires 11
à écrit le 12/12/2020 à 17:24
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Bonjour, AREVA devient ORANO et magie on fait pschitt sur les scandales comme celui d'uramin mais ce n'est pas un souci le contribuable paiera l'ardoise de la gabegie de l'argent public mais jusqu'à quand après la crise sanitaire.

à écrit le 24/01/2018 à 18:17
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ADIEU AREVA ......................ANNE M'A TUER !!!!!!!

à écrit le 23/01/2018 à 23:09
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Prenez du cabillaud, un peu de sel.. hop.. bonjour la morue :-)

à écrit le 23/01/2018 à 20:08
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Vous rajoutez un M et la ministre de sarcozy à la place d'atomique anne et vous obtenez un nouveau groupe de vainqueurs...

à écrit le 23/01/2018 à 19:11
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Au final c'est toujours le salarié qui paye à la fin...transfert du siège...baisse des effectifs...reconversion forcée, temps de travail....bref...et au fait, que devient la superbe "Atomic Anne" car je crois qu'elle avait ce sobriquet au temps de s...

le 24/01/2018 à 8:49
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elle est chez sigfox (IoT). esperons qu elle reussise pas a les couler ...

à écrit le 23/01/2018 à 18:39
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Orano......Ce nom sonne bizarrement et ne parle qu'aux initiés.En temps qu'ancien salarié d'Areva et de Cogema,il ne me plait pas et me fait penser à un nom de cheval ou de pick-up américain.

le 24/01/2018 à 4:38
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"En tant", sera bien suffisant.

le 24/01/2018 à 10:55
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@ matins calmes Autant pour moi........Vous êtes en forme à une heure aussi matinale!

à écrit le 23/01/2018 à 18:28
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ça va couter combien ? à qui ça va rapporter et bien sur qui va payer ? et tout ça pourquoi ?

à écrit le 23/01/2018 à 18:11
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ca n'annule ni les dettes, ni la situation financiere, ni l'epr, ni le fait que la france sort du nucleaire........... changer de nom dans un tel cas, ca fait sourire.........

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