Énergie : gaz au Qatar, hydrogène en Inde, TotalEnergies multiplie les contrats pharaoniques

TotalEnergies enchaîne les grosses annonces. Après avoir signé dimanche un contrat colossal avec le Qatar dans le gaz naturel liquéfié, TotalEnergies s'allie cette fois avec le géant indien de l'énergie et des infrastructures Adani pour créer "un géant de l'hydrogène vert" après deux précédents partenariats. Le groupe français de l'énergie poursuit ainsi sa stratégie de diversification dans le renouvelable en se développant dans la filière de l'hydrogène comme d'autres majors pétrolières ou gazières.
(Crédits : Benoit Tessier)

Total Energies multiplient les projets de grande ampleur. Après une acquisition dans le secteur solaire aux Etats-Unis au mois de mai et l'annonce dimanche d'un accord pharaonique avec le Qatar pour exploiter le plus grand gisement de gaz naturel au monde que l'émirat partage avec l'Iran, le géant énergétique a annoncé mardi un accord avec Adani Entreprises Limited (AEL), le plus grand conglomérat privé indien dans le domaine de l'énergie et des infrastructures, afin de "créer un acteur géant de la production d'hydrogène vert. TotalEnergies a conclu un accord avec Adani Enterprises Limited (AEL) pour acquérir une participation de 25% dans Adani New Industries Limited (ANIL)" et "créer un acteur géant de la production d'hydrogène vert", indique un communiqué sans préciser de montant.

"ANIL sera la plateforme exclusive d'AEL et de TotalEnergies pour la production et la commercialisation d'hydrogène vert à grande échelle en Inde. ANIL vise, comme premier jalon, une production d'un million de tonnes d'hydrogène vert par an (Mtpa) d'ici à 2030, en s'appuyant sur de nouvelles capacités de production d'électricité renouvelable d'environ 30 gigawatts (GW)", est-il indiqué.

"Pour commencer, ANIL entend développer un projet visant à produire 1,3 Mtpa d'urée dérivée de l'hydrogène vert pour le marché intérieur indien, en remplacement des importations actuelles d'urée, et investira environ 5 milliards de dollars dans un électrolyseur de 2 GW, alimenté par l'énergie renouvelable d'un parc solaire et éolien de 4 GW", ajoute le communiqué. L'urée est une forme d'engrais fabriquée à partir de l'hydrogène.

TotalEnergies souligne que cet investissement "marque une nouvelle étape clé de l'alliance stratégique entre TotalEnergies et Adani Group, le plus grand conglomérat privé indien dans le domaine de l'énergie et des infrastructures", après deux précédents partenariats en 2018 et 2020.

Intérêt des majors européennes pour l'hydrogène

"Notre prise de participation dans ANIL est une étape majeure de la mise en œuvre de notre stratégie d'hydrogène bas carbone, qui vise à la fois à décarboner l'intégralité de l'hydrogène consommé par nos raffineries européennes d'ici 2030", a souligné Patrick Pouyanné, PDG de TotalEnergies, cité dans le communiqué. Le président du groupe Adani, Gautam Adani, a pour sa part salué un partenariat "en ligne avec notre ambition de devenir le plus grand acteur de l'hydrogène vert au monde".

A l'instar de TotalEnergies, les majors européennes se lancent à leur tour dans la ruée mondiale vers l'hydrogène. Shell et BP étaient d'ailleurs les principaux sponsors du salon de Rotterdam, avec le groupe saoudien Aramco. Tout comme le français Engie sponsorise - avec TotalEnergies - la conférence parisienne Hyvolution, également consacré à l'hydrogène en mai. Engie et TotalEnergies se sont d'ailleurs déjà alliés pour produire de l'hydrogène vert dans la bioraffinerie Total de la Mède près de Marseille.

A l'échelle internationale, TotalEnergies compte atteindre une capacité de production dans les renouvelables de 100 gigawatts à l'horizon 2030,  et vise la « neutralité carbone » d'ici à 2050. Le groupe s'est officiellement engagé à faire décliner la part de l'or noir dans ses activités à partir de 2025, tout en maintenant une croissance forte. En 2021, elle avait ajouté "Energies" à son nom pour illustrer sa diversification au-delà des seuls hydrocarbures dont elle n'anticipe pas de baisse de la demande d'ici à 2030.Toutefois, le pivot de TotalEnergies vers les renouvelables fait l'objet de critiques par une partie de ses actionnaires et de militants climatiques qui juge sa conversion aux énergies vertes trop lente.

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Commentaire 1
à écrit le 14/06/2022 à 12:38
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Très belle entreprise au service de la France, trop souvent vilipendée par des bons à rien et des mauvais en tout

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