Fermeture de Fessenheim : les syndicats agitent la menace d'un coût énorme

L'arrêt définitif centrale nucléaire située en Alsace était une des promesses marquantes de François Hollande.
Le réacteur numéro 2 de Fessenheim est à l'arrêt depuis juin.

Pour le secrétaire CGT du comité centrale d'entreprise (CCE) de Fessenheim, Jean-Luc Magnaval, " la fermeture [de la centrale] serait coûteuse et socialement dangereuse". Le syndicaliste résume le point de vue des représentants du personnel qui dénoncent ce jeudi le coût exorbitant que représenterait selon eux un arrêt des réacteurs.

Pour appuyer leurs dires, ils s'appuient sur trois études commandées par le CCE (technique, financière et sociale). Elles prennent comme hypothèse l'exploitation pendant encore 20 ans - soit 60 ans au total - de Fessenheim, la doyenne du parc nucléaire français.

Gouffre financier et pollution

A partir de ce scénario,  l'étude financière de Secafi estime qu'une fermeture du site alsacien représenterait un manque à gagner compris entre 1,6 et 6 milliards d'euros, suivant le prix de l'électricité. EDF devrait en effet acheter ailleurs les 12 térawatts/heure produits à Fessenheim. Pour l'instant, l'Etat propose 400 millions d'euros de compensation, auxquels pourront s'ajouter une part variable.

Outre problème selon les syndicats : la pollution.  Si EDF, pour compenser l'arrêt de la centrale, devait acheter de l'électricité produite à partir de charbon ou de gaz, cela pourrait conduire à rejeter 7,89 millions de tonnes de CO2 supplémentaires dans l'air chaque année. C'est ce qu'affirme l'étude technique, réalisée par Energie et développement.

Enfin, dernier argument, avancé par l'étude sociale de Syndex : près de 2.000 emplois pourraient être supprimés, en comptant les salariés du site et les sous-traitants.

Fermera, fermera pas ?

Cette forte opposition syndicale trouve un écho chez les politiques. François Fillon, candidat de la droite à l'élection présidentielle, a déjà promis de "stopper la fermeture" de Fessenheim s'il est élu. Pour l'instant, l'arrêt de la centrale est implicitement prévu par la loi de transition énergétique qui fixe un plafond à la production d'électricité issue du nucléaire. Si rien ne change, la mise en service de l'EPR de Flamanville (Manche), programmée pour 2018, pourrait sonner le glas du site alsacien. La direction d'EDF doit se prononcer auparavant sur l'accord conclu avec l'Etat quant à l'indemnisation de son préjudice.

La centrale de Fessenheim est actuellement dans le viseur des écologistes et antinucléaires : le 14 octobre, Greenpeace et six autres associations ont porté plainte contre EDF et Areva. Elles reprochent à l'électricien la mise à l'arrêt tardive - en juin dernier - du réacteur numéro 2 de la centrale suite à la détection d'une anomalie. Ce dernier n'a toujours pas redémarré depuis.

(Avec AFP)

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Commentaires 13
à écrit le 13/01/2017 à 10:10
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"Le temps ne fait rien à l’affaire" " On doit juger une œuvre, non par le temps qu’on a mis à la faire, mais par sa valeur réelle" Pour faire simple : plus on attend et plus ça coûtera.

à écrit le 13/01/2017 à 9:16
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Enfin on se réveille, alors qu'on a voulu nous faire croire aux français que l'EDF avait fait des réserves pour le démantèlement des centrales, alors si on fait des comparaisons internationales, on se rend compte que ces réserves peuvent être caracté...

à écrit le 13/01/2017 à 7:55
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Faire encore fonctionner cette bombe atomique à retardement peut légitimement être qualifié de crime contre l'humanité. A l'instar des autres centrales atomiques françaises (et belges aussi, d'ailleurs), Fessenheim est - depuis sa mise en service et ...

à écrit le 12/01/2017 à 23:20
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12 térawatts.heures et non 12 térawatts/heure !

à écrit le 12/01/2017 à 19:05
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Cette centrale peut fonctionner Parfaitement pendant 40 ans. On Attend que le Président de Gauche MACRON nous donne sa position, c'est lui le Président Quasi-Elu à 99.99% de probabilités.

le 12/01/2017 à 20:51
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ah bon? c est un scoop ça...qui plus est un ex banquier...après les US plus rien ne m étonné c est vrai...

à écrit le 12/01/2017 à 17:48
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Entre un possible Tchernobyl bis et leur emploi, les syndicalistes choisissent ! Rien de plus normal; je dis toujours que chacun défend ses intérêts personnels. Maintenant, c'est aux éventuelles victimes du Tchernobyl bis de défendre les leurs :-)

le 13/01/2017 à 10:29
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Les travailleurs du site sont trop stupides pour comprendre qu'ils seraient les premiers menacés, sans doute.

à écrit le 12/01/2017 à 16:11
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Les syndicats ont raison, le nucléaire est bel et bien une énergie aberrante qui nous coûte super cher surtout en pot de vin pour acheter le silence... des syndicats par exemple.

le 12/01/2017 à 22:31
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Selon le rapport de la Cours des Comptes de 2012, le parc nucléaire historique français, dont fait partie Fessenheim, produit à environ 50€/MWh tout compris. Cette centrale produit donc à moins cher que la quasi totalité des technologies concurrentes...

le 13/01/2017 à 7:59
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Vous rêvez ou vous faites partie du lobby atomique ? Outre le fait qu'elle est criminogène et complètement dépassée, l'énergie atomique - qui ne garantira jamais aucune indépendance énergétique - est la plus chère à produire qui existe. Dans votre av...

le 13/01/2017 à 9:01
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Vous me parlez d'une centrale nucléaire alors que l'on en a 56 en activité et 64 au total. Donc si vous voulez intervenir sans avoir l'air de troller, merci de nous dire combien coûte l'entretien des réacteurs nucléaires qui ne fonctionnent plus,...

le 19/01/2017 à 16:46
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J'espère que tu as un bon vélo d'appartement pour produire l'électricité dont tu auras besoin chez toi si les centrales nucléaires ferment.

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