Léger répit pour l'Europe, le prix du gaz à son plus bas niveau depuis juin

Ce lundi, le contrat à terme du TTF néerlandais, référence du gaz naturel en Europe, a atteint 131,10 euros, son plus bas niveau depuis juin. Il reste toutefois deux fois plus élevé qu'au début de l'année. De son côté, l'Union européenne réfléchit à un moyen de réviser le TTF et ainsi protéger les ménages européens de la spéculation et les inquiétudes des investisseurs qui gonflent « artificiellement » les prix.
L'Union européenne réfléchit depuis plusieurs mois à un mécanisme permettant de contenir la hausse des tarifs du gaz.
L'Union européenne réfléchit depuis plusieurs mois à un mécanisme permettant de contenir la hausse des tarifs du gaz. (Crédits : WOLFGANG RATTAY)

L'Europe peut souffler, le prix du gaz européen reculaient, ce lundi, à son plus bas niveau depuis juin. Le contrat à terme du TTF néerlandais, référence du gaz naturel en Europe, coûtait 137,20 euros le mégawattheure (MWh) vers 12H00 après avoir reculé jusqu'à 131,10 euros.

Si c'est une bonne nouvelle pour les Vingt-Sept dont les ménages subissent de plein fouet la flambée du coût de l'énergie depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, cette accalmie ne saurait masquer la réalité des prix : Bien que celui du mégawattheure a fondu depuis son sommet à près de 350 euros en août, il reste deux fois plus élevé qu'au début de l'année.

Réviser le TTF

L'Union européenne réfléchit depuis plusieurs mois à un mécanisme permettant de contenir la hausse des tarifs. La Commission doit d'ailleurs présenter, mardi, de nouvelles propositions avec notamment l'ambition de réviser le TTF. Selon Bruxelles, son envolée a été alimentée par la spéculation et les inquiétudes des investisseurs, gonflant « artificiellement » les prix. La Commission veut donc créer dans les six mois un indice alternatif, plus représentatif de la réalité des approvisionnements et effectif pour la prochaine saison de remplissage des réserves. D'ici là, Bruxelles préconise « un mécanisme temporaire » pour corriger les prix.

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Des réserves européennes au maximum

Côté réserves, les Etats membres sont finalement parvenus à remplir leurs stocks. « Les réserves de gaz naturel se remplissent plus vite qu'on ne le pensait encore il y a quelques mois », a expliqué à l'AFP Giovanni Staunovo, analyste chez UBS. En Allemagne, le gouvernement a annoncé vendredi avoir atteint plus tôt que prévu son objectif de 95% de remplissage des réserves, soit l'équivalent de deux mois de consommation hivernale. Pour compenser l'arrêt total des livraisons russes, le gouvernement a adopté des mesures d'économie de la ressource, entre recours accru au charbon, diminution de la consommation des bâtiments publics et incitations aux entreprises. Berlin a aussi débloqué des fonds pour acheter du gaz naturel liquéfié (GNL). L'Allemagne peut également compter sur son voisin. La France, qui a annoncé, le 5 octobre, que « la campagne de remplissage des stockages pour l'hiver 2022/2023 se termine avec des stockages remplis à plus de 99% »a, en effet, commencé à lui livrer du gaz jeudi dernier.

Enfin, les analystes gardent un œil sur la météo pour voir à quel moment les Européens seront contraints de mettre le chauffage. « Des températures modérées dernièrement font que la demande n'a pas encore décollé », notent les analystes de Energi Danmark.

Le brut de nouveau en hausse

Du côté du pétrole, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre grappillait 0,32% à 91,92 dollars, et celui de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en novembre 0,20% à 85,78 dollars. Depuis le début du mois, les prix du brut sont passés d'une semaine de hausses marquées, déclenchées par les baisses de production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés (Opep+), à une semaine de baisse. « Les prix pourraient continuer d'être volatils dans le futur proche, car les incertitudes sur l'économie » pèsent sur les cours, a souligné Walid Koudmani, analyste chez XTB.

En réponse à cette nouvelle hausse du prix du pétrole qui entraîne celle des prix du carburant, la Première ministre, Elisabeth Borne, a annoncé, dimanche, que la ristourne financée par l'Etat de 30 centimes, sera prolongée jusqu'à mi-novembre alors qu'elle devait baisser à 10 centimes à partir du 1er novembre. De même, celle appliquée par TotalEnergies, de 20 centimes, va également être prolongée jusqu'à mi-novembre, a confirmé le géant gazier et pétrolier, ce lundi.

(Avec AFP)

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