Les prix du gaz naturel ne cessent de grimper, la faute à la baisse de la production norvégienne

Poussés depuis début juin par la baisse de l'approvisionnement en provenance de Norvège, les prix du gaz naturel ont grimpé jeudi, de près de 15%, franchissant la barre des 40 euros. Ce, alors qu’ils étaient encore à leur plus bas niveau depuis deux ans quelques jours auparavant. Pas de quoi s’alarmer pour autant selon les analystes étant donné que « les marchés gaziers européens sont en surabondance compte tenu de la faiblesse de la demande ».
Début juin, le prix du TTF avait chuté jusqu'à 22,885 euros le MWh, son prix le plus bas depuis mai 2021.
Début juin, le prix du TTF avait chuté jusqu'à 22,885 euros le MWh, son prix le plus bas depuis mai 2021. (Crédits : Reuters)

Alors qu'ils étaient à leur plus bas niveau depuis deux ans il y a encore tout juste deux semaines, les prix du gaz naturel ne cessent d'augmenter. Vers 09h55 GMT (11h55 à Paris) ce jeudi, le contrat à terme du TTF néerlandais, considéré comme la référence européenne, grimpait de plus de 14% à 43,85 euros le mégawattheure (MWh), peu après avoir touché les 44,75 euros le MWh, un plus haut prix depuis début avril.

« Plusieurs interruptions de la production norvégienne, combinées (...) ont entraîné une augmentation de plus de 50% (des cours) des contrats à terme les plus échangés » sur le marché européen, commentent les analystes d'Energi Danmark.

Lire aussiGaz : le bond des livraisons à l'Europe remplit les caisses de la Norvège

Dans le sillage de la guerre en Ukraine, la Norvège est devenue le principal fournisseur de gaz naturel du continent européen. Mais fin mai, « une fuite de gaz à l'usine GNL d'Equinor à Hammerfest l'a obligée à fermer », notent ainsi les analystes de DNB, dopant depuis les prix.

Résultat : selon Lu Ming Pang, de Rystad Energy, les flux via gazoducs norvégiens vers l'Europe continentale et le Royaume-Uni ont reculé à 244 millions de mètres cubes par jour au 5 juin, contre 300 millions de m3 par jour observés l'année dernière.

Pas d'inquiétude

Début juin, le prix du TTF avait chuté jusqu'à 22,885 euros le MWh, son prix le plus bas depuis mai 2021. Les niveaux de stockage élevés en Europe combinés à une demande moindre en raison de températures douces au printemps pesaient alors sur les cours. Mais depuis ce plus bas en plus de deux ans, le prix du TTF s'est envolé de plus de 90%.

Lire aussiLes prix du gaz naturel européen au plus bas depuis deux ans

Cette forte hausse reste tout de même modérée par rapport aux envolées que le TTF, très volatil, a déjà connu. Pour DNB, la montée des prix n'est « pas dramatique pour les marchés gaziers européens, qui sont actuellement en surabondance compte tenu de la faiblesse de la demande ».

Les importations de GNL en recul

Cette remontée des prix du gaz en Europe « est intervenue alors que les importations de GNL (ndlr : gaz naturel liquéfié) ont commencé à ralentir sous l'effet conjugué d'une maintenance lourde des installations d'approvisionnement en GNL et d'une demande asiatique plus élevée », indiquent les analystes d'Energy Aspects dans leur rapport hebdomadaire distribué par UniCredit.

Les diminutions d'approvisionnement en gaz naturel liquéfié étaient attendues par les analystes, mais « le marché a pris la preuve physique de ce ralentissement comme une occasion de se désengager de certaines des positions courtes qui s'étaient accumulées sur le marché du gaz », poursuivent-ils.

Le GNL constituait 32% de l'approvisionnement européen en gaz en 2022, contre 19% en 2021 et 2020.

Lire aussiGaz naturel liquéfié (GNL) : pourquoi les prix chutent, contre toute attente

Légère hausse pour le pétrole

Côté pétrole, le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en août, prenait 1,15% à 74,04 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en juillet, gagnait 1,11% à 69,03 dollars.

Les cours profitaient de la pause des hausses de taux de la banque centrale américaine (Fed) annoncée ce mercredi, une première depuis mars 2022 après dix hausses consécutives. L'institution monétaire a toutefois prévenu entrevoir deux nouveaux relèvements d'ici la fin de l'année. Ce statu-quoi devrait en tout cas permettre à la première économie mondiale de souffler un moment, ce qui pourrait soutenir la demande de brut.

(Avec AFP)

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 2
à écrit le 15/06/2023 à 20:59
Signaler
Faux , la faute aux sanctions débiles

le 16/06/2023 à 10:23
Signaler
"la faute à la baisse de la production norvégienne" si un producteur majeur ferme sa production suite à une fuite ça n'a aucun effet, en juin 2023, sur le prix de marché mondial ? Ah bon... ? La moutarde n'a pas été concernée quand la production au C...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.