Les exportations de gaz et de pétrole continuent de soutenir la croissance russe, selon la Banque mondiale

La Banque mondiale vient de revoir à la hausse ses prévisions pour l'économie russe cette année. Elle anticipe désormais une contraction de son PIB de 0,2% contre 3,3% annoncé en janvier, prévoyant toujours une récession mais faible. L’institution l’explique par les exportations de gaz et de pétrole qui se maintiennent, notamment vers l’Inde et la Chine, en dépit de l'embargo mis en place par les Occidentaux.
Cette contraction bien moins forte de l'économie russe désormais attendue, couplée à une croissance chinoise plus forte qu'anticipée, soutient la croissance mondiale selon la Banque mondiale.
Cette contraction bien moins forte de l'économie russe désormais attendue, couplée à une croissance chinoise plus forte qu'anticipée, soutient la croissance mondiale selon la Banque mondiale. (Crédits : Reuters)

L'économie russe résiste malgré une guerre menée depuis 15 mois en Ukraine et des sanctions européennes en réponse à cette offensive. La Russie devrait en effet connaître cette année une faible contraction de son produit intérieur brut (PIB), de l'ordre de 0,2%, selon les dernières prévisions de la Banque mondiale (BM).

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L'institution a publié ce mardi 6 juin une actualisation de son rapport sur les perspectives économiques mondiales. Dans ses précédentes prévisions en janvier, la Banque mondiale anticipait une contraction de 3,3% de l'économie russe. Cela reste cependant inférieur aux dernières prévisions du Fonds monétaire international (FMI), mi-avril, qui anticipe pour sa part sur une légère croissance de l'ordre de 0,7% pour la Russie en 2023.

Le boycott européen largement compensé

Selon la BM, cette amélioration de la situation économique russe est due au « flot continu d'exportation » en gaz et pétrole russes. Le pays a, selon elle, réussi à « réorienter ses exportations de pétrole vers de nouvelles destinations sans impact sur le volume » exporté.

Les exportations à destination de l'Europe ont fortement chuté, selon les données de l'OCDE reprises par la BM. D'après Cedigaz, les exportations par gazoduc vers l'Europe « ont chuté au niveau le plus bas observé depuis le milieu des années 1980, entraînant une perte de 77 milliards de m3, soit l'équivalent de 20% de la consommation de gaz de l'UE en 2021 », détaillait Cedigaz, association internationale pour l'information sur le gaz, début juin.

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Mais cette baisse a été largement compensée par une forte hausse à destination de l'Inde et d'autres régions du monde. Ainsi que, dans une moindre mesure, vers la Chine. Le vice-Premier ministre russe, Alexandre Novak, se réjouissait déjà en février « du potentiel de croissance de l'approvisionnement en gaz de la région Asie-Pacifique ».

Quant à son or noir, la Russie est, là aussi, parvenue à générer du profit. Et ce, malgré les sanctions occidentales et l'embargo mis en place par les membres du G7 et l'Australie. Le pays a augmenté de 7,6% ses exportations de pétrole en 2022, à 242 millions de tonnes. L'Inde et la Chine ont largement augmenté leur demande l'an passé, bénéficiant de rabais importants et de la réorientation de la stratégie russe vers l'Asie, tout comme la Turquie par exemple.

La croissance mondiale en profite

Cette contraction bien moins forte de l'économie russe désormais attendue, couplée à une croissance chinoise plus forte qu'anticipée en janvier - 5,6% désormais attendu contre 4,3% initialement - soutiennent les perspectives de croissance mondiale. La BM l'attend désormais à 2,1%, contre 1,7% prévu en janvier.

C'est toutefois moins que ce que prévoit le FMI. Pour le Fonds, la croissance planétaire du PIB devrait s'élever à 2,8% en 2023 et 3% en 2024, contre respectivement 2,9% et 3% lors de la dernière annonce du FMI en janvier. En 2022, la croissance mondiale avait crû de 3,4%.

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Parmi les économies avancées, les États-Unis semblent être en situation d'éviter une récession cette année selon la BM, avec une croissance attendue de 1,1% (+0,6 point de pourcentage) avant de ralentir en 2024 à 0,8% (-0,8 point de pourcentage). À l'inverse, la zone euro devrait afficher une croissance légère en 2023 de l'ordre de 0,4% alors que la BM s'attendait à la base à une croissance nulle, avant d'accélérer en 2024 à 1,3%.

(Avec AFP)

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Commentaires 5
à écrit le 07/06/2023 à 2:23
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Me......encore rate. Bruno vient nous en aide.

à écrit le 06/06/2023 à 23:06
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Bruno Le Maire se serait donc trompé? C'est impossible! Je soupçonne plutôt La Tribune d'être un quotidien crypto-poutiniste.

à écrit le 06/06/2023 à 21:39
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Il va bien falloir se rendre à l'évidence : les sanctions ne marchent pas. Et M. Zelensky s'est mis dans une position impossible en refusant toute négociation : celle d'être obligé de s'attaquer à plus fort que soi. Parce que les Russes sont éventue...

le 06/06/2023 à 23:44
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Depuis quand on négocie avé du. Revolver sous la tempe du c… je vais «  négocier «  votre baisse de salaire et on verra ce que vous dite … toujours aussi idiot vos commentaires …

à écrit le 06/06/2023 à 18:26
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Avec l'augmentation des énergies fossiles, UE y compris les allemands vont se retrouver avec des économies d'un pays en voie de disparition ou de développement... L'appétit pour le pétrole et gaz (or, diamant etc..) de Russie est sans limite pour l'i...

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