Réseau de chaleur de Chalon-sur-Saône : Engie Solutions mise sur la connectivité et la cybersécurité avec le groupe Lacroix

Spécialisé dans la gestion d’écosystèmes de vie intelligents, le groupe Lacroix a été retenu par Engie Solutions pour répondre au projet de développement et de modernisation du réseau de chaleur urbain de Chalon-sur-Saône. Un investissement de 25 millions d’euros qui équipera dans un premier temps 250 sous-stations.
Dans ce projet porté par Engie Solutions, l'investissement dans la digitalisation avec le groupe Lacroix représente 2% de l'enveloppe globale.
Dans ce projet porté par Engie Solutions, l'investissement dans la digitalisation avec le groupe Lacroix représente 2% de l'enveloppe globale. (Crédits : Lacroix)

En novembre dernier, Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire) signait un avenant avec Engie Solutions pour arrêter son système de cogénération de gaz à fort impact CO2 pour passer progressivement, d'ici une décennie, à une meilleure utilisation des ressources renouvelables locales, dont la production de chaleur à partir de bois-énergie. L'ambition de la ville est ainsi de diminuer de plus de 15 % les consommations de gaz du territoire et d'éviter l'émission de près de 30.000 tonnes de CO2 chaque année.

Première étape de ce projet : la digitalisation du réseau Chalon Energie, qui compte parmi les plus importants en France. « Pour réaliser ce projet, Engie Solutions a fait le choix du groupe Lacroix, à la fois pour la modernisation et pour l'extension du réseau de chaleur » se réjouit Frédéric Rode, directeur général adjoint de l'activité Environment du groupe Lacroix (ETI cotée au chiffre d'affaires de 708 millions d'euros en 2022 pour environ 5.000 collaborateurs). « L'extension du réseau représente 11km, soit 3.000 équivalents logements desservis », poursuit-il.

Un projet digitalisé

Le chef d'entreprise peut s'enorgueillir d'avoir remporté ce contrat face à son principal concurrent, leader dans ce domaine en France : DISTek Integration, spécialisé dans le développement de logiciels. Depuis cinq ans, ce marché connait un plein essor : le groupe Lacroix réalise une croissance à deux chiffres par an sur ce segment.

Les solutions proposées par cette entreprise familiale, dont le siège est basé à Saint-Herblain, près de Nantes, sont des équipements, connectés et intelligents, conçus et fabriqués en France, tels que des capteurs, des postes de télégestion, des outils de supervision en temps réel, qui permettent d'optimiser les infrastructures via un pilotage à distance.

La digitalisation du réseau Chalon Energie sera ainsi assurée par ces équipements appelés « Sofrel S4TH » déployés dans un premier temps, dans 250 sous-stations, qui selon Frédéric Rode, sont « les derniers remparts avant l'injection de l'eau chaude dans les réseaux de distribution pour alimenter les logements collectifs ou individuels » - ainsi que par les outils nécessaires à leur supervision. « Nous ne sommes pas le leader incontesté sur ce segment mais nous représentons tout de même 30% de part de marché », souligne Frédéric Rode.

Il y a environ quatre ans, l'ETI a mis au point une nouvelle plateforme produit - nommée S4TH - qui a remplacé l'ancienne version depuis un an. « Cette nouvelle technologie fait la différence aujourd'hui parce qu'elle intègre plus de digitalisation avec un bon niveau de sécurité », précise le dirigeant. L'entreprise propose ainsi une chaîne de valeur complète, depuis le capteur de matériel - qu'il conçoit et fabrique lui-même depuis trois ans - jusqu'au logiciel embarqué. Ce qui permet aux clients de mieux optimiser leur réseau.

Dans le cadre du projet de Chalon-sur-Saône, c'est également la solution de supervision de Lacroix qui remonte les données des équipements. « Notre client peut ainsi mieux administrer son réseau. Il voit ce qui se passe en temps réel. C'est du monitoring : il surveille, après il contrôle, et ensuite il peut donner des ordres, à travers cet équipement », explique Frédéric Rode.

Le point clé : la cybersécurité

L'activité environnement du groupe Lacroix (70 millions d'euros ; 300 collaborateurs) a pris le virage de la cybersécurité en termes de conception dès 2014, pour cette nouvelle plateforme, sortie en 2018. « Nous nous sommes rapprochés très tôt de l'Agence nationale de sécurité systèmes d'information (ANSSI), et en parallèle, nous nous sommes également fait accompagner par un cabinet rennais spécialisé dans la cybersécurité », précise Frédéric Rode. La plateforme S4TH bénéficie des certifications de l'ANSSI obtenues sur la plateforme S4 en 2021, sur le matériel et les équipements, comme le logiciel embarqué, pour résister à la malveillance. Les risques sont multiples : les hackers peuvent donner de mauvais signaux pour élever ou abaisser les températures de manière excessives ou tout simplement couper l'arrivée d'eau chaude dans les bâtiments.

Dans ce projet porté par Engie Solutions, l'investissement dans la digitalisation avec le groupe Lacroix représente 2% de l'enveloppe globale, soit environ 350.000 euros. Toutefois, pour l'ETI, c'est un projet important qui représente 5% de son activité annuelle.

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Commentaire 1
à écrit le 22/03/2023 à 15:51
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Faire confiance à Engie pour réaliser des économies, c'est un peu comme faire confiance au Diable. Encore que le Diable, lui, il annonce la couleur.

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