Rhône  : la Vallée de la Chimie est candidate au label « zone industrielle bas carbone »

La Vallée de la Chimie, au sud de Lyon, 5e site le plus émetteur de CO2 en France, est candidate au label « zone industrielle bas carbone » permettant des aides d'Etat pour se verdir.
25% des émissions de gaz à effet de serre de la Métropole de Lyon proviennent de la Vallée de la Chimie déployée sur 14 communes.
25% des émissions de gaz à effet de serre de la Métropole de Lyon proviennent de la Vallée de la Chimie déployée sur 14 communes. (Crédits : DR)

Huit des plus gros émetteurs de gaz à effet de serre de la Vallée de la Chimie, Arkema, Kem One ou Total Energies, ont défendu la semaine dernière devant l'Agence de l'environnement et de maîtrise de l'énergie (Ademe) un dossier qui doit leur permettre d'obtenir des aides d'Etat pour la décarbonation.

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Cette Vallée, 5e site le plus émetteur de CO2 en France, située au sud de Lyon, est candidate au label « zone industrielle bas carbone », indispensable pour obtenir les subventions. Le président écologiste de la Métropole de Lyon, Bruno Bernard, s'est dit « optimiste » sur l'obtention de ce label, qui permet le financement d'études visant à identifier les moyens que pourraient mutualiser les industriels, d'ici « la fin de l'année ». Des projets autour d'une future centrale de biogaz ou du partage de la ressource en eau ont d'ores et déjà été évoqués par les industriels, mais la procédure étant en cours, les détails n'ont pas été fournis. Dunkerque, Fos-Marseille, Le Havre et le port de Nantes-Saint-Nazaire bénéficient déjà de ce dispositif, dit ZIBAC.

Favoriser le dialogue collectivités-industriels

À travers sa structure Mission Vallée de la chimie, créée il y a plus de dix ans, la métropole de Lyon souhaite favoriser le dialogue collectivités-industriels, notamment sur les questions environnementales, alors que 25% des émissions de gaz à effet de serre de son territoire proviennent de ce site déployé sur 14 communes.

La chimie « consomme environ 33% du gaz et 20% de l'électricité utilisée dans l'industrie en France » et « l'approvisionnement en énergie représente un très gros enjeu en termes de compétitivité », a également rappelé devant la presse, à l'occasion du 170e anniversaire de la première implantation d'une usine chimique le long du Rhône, Caroline Prieur, cheffe de projet à la Mission.

« Si on veut être exigeant avec les industriels, il faut trouver des modèles économiques viables sur la durée, ce qui passe » notamment par « le maintien des terrains productifs, sans céder à la pression de les transformer en logements ou bureaux », a aussi insisté le président de la Métropole. Sur cette problématique du foncier, il a annoncé la création à Feyzin d'un « village de l'économie circulaire », dont « le premier lot devrait sortir fin 2026 », destiné à accueillir notamment 18 entreprises du recyclage, pour 750 à 1.000 emplois. Le site avait été initialement retenu par le groupe Safran pour une usine de freins carbone. La Métropole a cependant reconnu qu'elle n'avait pas de « pouvoir de police environnementale », comme le dit sa vice-présidente à l'Economie Emeline Baume qui veut croire à la « redevabilité » des industriels. « On préfère produire les objets du quotidien ici avec nos normes sociales et environnementales plutôt que de les importer de pays sans traçabilité ».

500 entreprises et 10.000 emplois industriels

Dans un entretien accordé à BFM Lyon, en collaboration avec La Tribune, la responsable soulignait, début mai, que la Métropole avait « une responsabilité à baisser l'empreinte matérielle du territoire et donc de le faire avec ces gros porteurs ». Dans sa programmation pluriannuelle d'investissements 2021-2026, la métropole de Lyon a d'ailleurs consacré 17 millions d'euros pour accélérer la transition écologique de la Vallée de la Chimie. Une somme fléchée, par exemple, vers des dispositifs communs de traitement et de filtration de l'eau, vers l'hydogène vert, les matières et matériaux et la mutualisation. Dans le bassin lyonnais, la Vallée de la Chimie, pèse environ 500 entreprises (dont 7 sites Seveso de seuil haut), 10.000 emplois industriels, 2.500 chercheurs et 7 centres de R&D... Le tout réparti sur 13 communes.

(Avec AFP)

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