SmartCity : Lecornu fait d'IssyGrid un modèle de sa feuille de route

A la veille du One Planet Summit, qui doit se tenir mardi à Paris, le secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire a visité IssyGrid, premier site pilote en France de réseau électrique intelligent. Il a salué le financement privé du projet et son objectif de performance énergétique.
Giulietta Gamberini
IssyGrid permet de mutualiser et optimiser la production et la consommation d'énergie de deux quartiers: celui d'affaires d'Issy-les-Moulineaux, qui existait déjà avant le lancement d'IssyGrid, et le nouvel écoquartier du Fort d'Issy, en mettant à profit les différences en termes d'heures de pointe entre plus de 1000 logements et cinq immeubles de bureaux et d'enseignement.

À court terme, il y a le One Planet Summit, organisé le 12 décembre à Paris afin d'identifier les solutions de financement de la lutte contre le changement climatique. À plus long terme, la révision du principal outil de pilotage de la transition énergétique, la "programmation pluriannuelle de l'énergie" (PPE), prévue pour 2018 pour la période 2019-2023. Pour illustrer concrètement par un seul exemple les objectifs poursuivis par le gouvernement via ces deux prochains rendez-vous, Sébastien Lecornu, secrétaire d'État auprès de Nicolas Hulot, a choisi vendredi 8 décembre de visiter le premier modèle français de réseau électrique intelligent: IssyGrid, dans la commune d'Issy-les-Moulineaux.

Lancé en 2012, le projet, à l'époque "visionnaire", est aujourd'hui le premier réseau électrique intelligent en phase d'exploitation en France, a souligné le président du Directoire d'Enedis Philippe Monloubou. Il permet de mutualiser et optimiser la production et la consommation d'énergie de deux quartiers : celui d'affaires d'Issy-les-Moulineaux, qui existait déjà avant le lancement d'IssyGrid, et le nouvel écoquartier du Fort d'Issy, en mettant à profit les différences en termes d'heures de pointe entre plus de 1.000 logements et cinq immeubles de bureaux et d'enseignement. Or, cette performance énergétique "sera justement le préalable à toute réflexion sur une PPE sincère", puisque "la première énergie renouvelable déployée est celle que l'on ne consomme pas", a souligné Lecornu.

Autre immense vertu du projet, aux yeux du gouvernement, le financement du projet par le groupe d'entreprises partenaires, pilotées par Bouygues Immobilier: Bouygues Energies et Services, Bouygues Télécom, EDF, Enedis, General Electric, Microsoft, Schneider Electric, Steria et Total.

"Financer la transition, c'est en effet aussi constater la puissance du privé", a souligné le ministre.

Trois installations photovoltaïques

En réalité, les économies d'énergie engendrées par IssyGrid sont justement ce qui est encore en train d'être mesuré, grâce aux compteurs Linky dont l'ensemble du quartier est équipé. Quant au retour sur investissement pour les partenaires du projet, ils consistent surtout dans l'expertise qu'il leur a permis de développer et afficher.

Afin de pouvoir adapter la production aux besoins, le réseau est en effet complexe. Au-delà des compteurs Linky et d'une pluralité de capteurs, qui permettent de connaître la consommation en temps réel, il comprend trois installations de production d'énergie photovoltaïque, dont une (250 mètres carrés de panneaux sur le toit de l'École de formation du barreau de Paris) en autoconsommation; deux systèmes de stockage, utilisant des batteries de véhicules électriques de Renault auxquelles est ainsi donnée une deuxième vie; un système d'éclairage urbain piloté de façon centrale; et un poste de distribution intelligent de dernière génération.

Une nouvelle filière

"Nous disposons désormais d'une filière française qui a une valeur de marché à l'étranger", a souligné Philippe Monloubou.

Sans compter que les données disponibles permettent désormais de mieux anticiper les besoins en énergie embarquée d'un quartier, et ainsi d'optimiser les investissements, a ajouté Éric Mazoyer, Directeur général Île-de-France de Bouygues Immobilier.

Le projet a également permis, grâce à la coopération de la Commission de régulation de l'énergie (CRE) et de la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) de lever un certain nombre de contraintes réglementaires, notamment en matière de gestion des données. Si d'autres en restent, le gouvernement est résolu à y travailler, a rappelé Lecornu, qui vient de lancer la création d'un groupe de travail national sur le solaire. Et le ministre de souligner la pédagogie vis-à-vis des consommateurs engendrés par une plus grande transparence de la consommation: autre avantage d'IssyGrid qui tient aussi à cœur du gouvernement:

Giulietta Gamberini

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