Solaire : Corsica Sole innove sur des terres dégradées

Dans les Alpes-de-Haute-Provence, le développeur indépendant de projets mixant photovoltaïque et stockage inaugure une centrale de 10 MW sur un site Seveso en activité opéré par le chimiste Arkema.
Dominique Pialot
Corsica Sole a réparti 22.000 panneaux solaires sur 4 parcelles de terrain pour un total de  10 MW
Corsica Sole a réparti 22.000 panneaux solaires sur 4 parcelles de terrain pour un total de 10 MW (Crédits : Corsica Sole)

L'électricité photovoltaïque n'en finit pas d'atteindre des prix de plus en plus bas. Dernier record en date battu : 15 euros/MWh il y a quelques jours au Brésil dans le cadre d'un appel d'offres....

Sans évidemment atteindre ce niveau, la France n'échappe pas à ce phénomène qui a vu le coût d'une centrale au sol divisé par six entre 2007 et 2014, ce qui rend de nouveaux modèles compétitifs.

En revanche, le foncier pourrait poser problème pour atteindre les objectifs ambitieux fixés dans la programmation pluriannuelle de l'énergie. C'est pourquoi le gouvernement a mis en place en 2018, un groupe de travail dédié baptisé « Place au soleil » sous l'égide de Sébastien Lecornu alors secrétaire d'Etat à la transition écologique.

53 GW de gisement potentiel à exploiter

Entre autres recommandations, l'intensification des installations sur des surfaces dites « délaissées », notamment d'anciens sites industriels tels que dépôts d'hydrocarbures, de stockage de déchets et autres sites ayant accueilli des activités de commerce, artisanat et industrie. Dans une étude publiée en avril, l'Ademe évaluait le potentiel de ces sites à un gisement total de 53 GW, largement supérieur aux objectifs, la cible étant fixée entre 35,6 et 44,5 GW en 2028. Cependant, il s'agit de surfaces de faible taille exigeant par ailleurs d'innover pour s'adapter à leurs spécificités.

C'est précisément ce qu'a voulu démontrer Corsica Sole sur le site de Saint-Auban. Situé dans la vallée de la Durance (Alpes-Maritimes), ce site industriel est depuis 2004 la propriété d'Arkema, qui y fabrique essentiellement un solvant chloré, le trichloroéthane, ce qui justifie son classement "Seveso" (comprendre, dont l'activité est liée à la manipulation, la fabrication, l'emploi ou le stockage de substances dangereuses). L'industriel loue à Corsica Sole 10 hectares sur les 51 qu'occupe le site dans son ensemble. Grâce à la modularité du photovoltaïque, le développeur a pu installer 22.000 panneaux SunPower (filiale de Total) à haut rendement sur 4 zones distinctes, pour une puissance de 10 MWc et une production de 19 gigawattheures (GWh) par an.

Autoconsommation dans les faits

Raccordée au réseau électrique via la sous-station d'Arkema, l'électricité produite est quasi-totalement autoconsommée. Cependant, contractuellement, elle est revendue à EDF pour une durée de 20 ans assortie d'un tarif d'obligation d'achat. Le projet a en effet été remporté par Corsica Sole dans le cadre d'un appel d'offres de la CRE, octroyant des tarifs préférentiels selon le degré de dégradation du site occupé.

Michael Coudyser, le directeur général de cette entreprise fondée en Corse il y a 10 ans, met en avant les capacités d'innovation nécessaire pour pouvoir s'adapter à tous types de situations. Ainsi, le sol étant pollué, les panneaux ont dû être posés sur des bacs lestés afin d'éviter tout risque de percement de la membrane.

Objectif : 1 gigawatt en 10 ans

En 2015, Corsica Sole a installé en Corse le prmeière centrale solaire avec stockage , puis inventé en 2016 un produit dédié à la recharge solaire de véhicules électriques pour sa filiale Driv'Eco. Devenu en 201 le premier producteur indépendant d'énergie en Corse, Corsica Sole est également présent à la Réunion.

Aujourd'hui à la tête d'un portefeuille de centrales (solaire et stockage) qui approche les 100 MWc, l'entreprise ambitionne d'atteindre 1 GW dans les 10 prochaines années, à raison de 100 MW supplémentaires installés chaque année.

Michael Coudyser mise notamment sur la vitrine que représente cette installation à Saint-Auban pour convaincre d'autres industriels de nouer ce type de partenariats, qui permettent de tirer le meilleur profit des espaces inutilisés.

Dominique Pialot

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 6
à écrit le 05/07/2019 à 13:50
Signaler
Construire des centrales solaire sur des terrains hautement pollué, c'est bien pour le solaire, par contre on va passer le problème et le coût d'assainissement de ces sites à nos enfants. Sympa notre génération, ils vont apprécier.

à écrit le 04/07/2019 à 19:30
Signaler
heu il me semble (habitant pas loin) que St Auban est dans les Basses Alpes et non dans les Alpes Maritimes (Oui je sais on dit Alpes de Haute Provence, mais pas ici!)

à écrit le 04/07/2019 à 17:50
Signaler
ALors que nous avons tous des toitures qui n'attendent que ça, sans parler de tous les autres bâtiments, les hommes d'affaires se précipitent sur les terrains afin certainement à terme de spéculer dessus et de faire monter encore et toujours les prix...

le 04/07/2019 à 21:48
Signaler
Il parait que d'un point de vue rendement, il vaut mieux une ferme de panneaux que divers toits équipés (ou alors des grands), chacun son petit onduleur c'est pas optimal. Et je crois (faudrait vérifier, ai peut-être mal compris) que couvrir tous les...

le 05/07/2019 à 5:52
Signaler
Citoyen crie son desespoir et sa haine une fois de plus. Mais il se gourre encore de cible. Qu'il lise bien : Il s'agit d'un site SEVESO appartenant a l'usine privee Arkema.

le 05/07/2019 à 14:01
Signaler
Cela fait augmenter mathématiquement la valeur des terrains je veux bien expliquer, une deuxième fois pourquoi, mais ne pas être censuré sinon je perds mon temps donc merci de supprimer mon commentaire de base si je ne peux rien répondre... Comme...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.