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La reconversion solaire d’un site pollué en Gironde

À Saint-Loubès, entre Bordeaux et Libourne, la société JP énergie environnement (JPee) a transformé une ancienne décharge communale en centrale solaire. Une façon écologique de revaloriser des sites laissés à l’abandon.
(Crédits : JPEE)

Il aura fallu près de dix ans au producteur indépendant d'énergies renouvelables JPee pour inaugurer sa centrale photovoltaïque à Saint-Loubès. Le projet était en effet plutôt atypique au départ : « Nous avions identifié ce site, avec d'autres, en 2009, comme étant de potentiels terrains propices à l'activité solaire. La mairie a tout de suite montré de l'intérêt, mais il a fallu dépasser quelques contraintes administratives, ce qui a allongé les délais », explique Sylvain Vasseur, responsable développement et construction solaire chez JPee. Veolia, l'ancien exploitant de la déchetterie, garde en effet des obligations en matière de réhabilitation. Surtout : un changement de cadre réglementaire, en 2011, freine temporairement le développement du solaire en France et, par ricochet, celui du projet girondin.

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De l'énergie pour 2 500 foyers

Passée cette zone de turbulences, le projet se déploie, mais il faut entamer un travail minutieux, afin de respecter les contraintes du site. « Sur une décharge, on ne peut pas élaborer de fondations conventionnelles, car il faut s'assurer que les casiers de déchets restent étanches, afin de ne pas contaminer les sols. Pour ces mêmes raisons, on ne peut pas non plus enterrer les câbles », poursuit Sylvain Vasseur. Les techniciens interviennent donc en surface, en installant des blocs de béton pour fixer les panneaux solaires.

Le résultat est une centrale déployée sur quatre hectares, d'une puissance de 2,5 MW, capable de produire l'électricité nécessaire à un peu plus de 2 500 foyers (hors chauffage). L'énergie est ensuite réinjectée dans le réseau et le tout constitue un investissement de deux millions d'euros entièrement pris en charge par JPee qui reste exploitant du site.

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Retombées économiques directes

Pour les collectivités, ce genre d'opération possède un double intérêt : « Comme c'est un terrain communal, il y a des retombées économiques immédiates grâce à la location du terrain. Il ne faut pas oublier non plus que la fiscalité solaire actuelle est tournée vers les collectivités et demeure très avantageuse », poursuit Sylvain Vasseur. JPee loue le terrain à la mairie de Saint-Loubès pour 15 000 euros par an.

Mise en service cette année, la centrale est donc d'ores et déjà un succès pour la commune qui valorise un site pollué et en tire des bénéfices. De son côté, JPee, qui possède une autre centrale de ce type en France, pourrait réaliser encore quelques opérations de réhabilitation avant de se concentrer sur des installations plus classiques : « nous ne sommes pas les seuls à opérer sur d'anciennes décharges, et, pour ces terrains, le foncier a déjà été bien exploité », termine Sylvain Vasseur.

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