Sortie de crise dans les centrales nucléaires : la CGT et FO trouvent un accord avec la direction d'EDF

Un mouvement de grève paralysait le parc nucléaire français depuis le 13 septembre, tandis que des opérations de maintenance urgentes doivent intervenir dans celui-ci et que la guerre en Ukraine menée par la Russie continue de faire flamber les prix de l'énergie. Face à cette inflation, les syndicats des centrales réclamaient des hausses de salaires. La direction d'EDF a proposé 5% d'augmentation pour les bas salaires jusqu'aux agents de maîtrise, a annoncé vendredi le syndicat FO.
Les salariés de la centrale nucléaire de Gravelines (Nord) ont voté vendredi la suspension de leur mouvement de grève.
Les salariés de la centrale nucléaire de Gravelines (Nord) ont voté vendredi la suspension de leur mouvement de grève. (Crédits : PASCAL ROSSIGNOL)

Alors que la détente se confirme sur le front des raffineries, la sortie de crise est également en train de se dessiner sur celui du nucléaire. Plus d'un mois après le début du mouvement social, un accord a été trouvé entre la direction d'EDF et la CGT et FO. De quoi détendre le climat, alors que le contexte de crise énergétique met déjà la production d'électricité à flux tendus.

La direction d'EDF a proposé 5% d'augmentation pour les bas salaires jusqu'aux agents de maîtrise, a indiqué le syndicat FO.

L'encadrement s'est vu proposer 2,5% d'augmentation accompagnés de primes dont le montant reste à finaliser. Ces augmentations générales seront accompagnées d'avancements individuels de 2,45%, selon la même source.

« Cet accord tend à répondre fortement aux revendications qui étaient celles de la CGT » en se rapprochant d'une augmentation pour tous de 120 euros bruts par mois, a souligné pour sa part Julien Lambert, secrétaire fédéral de la FNME-CGT.

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La grève suspendu à Gravelines

Mercredi, le parc nucléaire, d'une capacité théorique de près de 61 Gigawatt (GW), avait une capacité disponible estimée de 45,71% (28 GW) contre 56,20 % (34 GW), tel que le prévoyait précédemment EDF il y a 4 semaines, selon des chiffres du groupe analysés par l'AFP.

A l'annonce de cet accord, qui doit encore être ratifié par les organisations syndicales et être soumis à la consultation du personnel, les salariés de la centrale nucléaire de Gravelines (Nord), la plus puissante d'Europe de l'Ouest, ont voté vendredi la suspension de leur mouvement de grève jusqu'à lundi, estimant que la direction avait répondu aux revendications, a indiqué à l'AFP Franck Redondo, secrétaire FO du CSE de la centrale. La CFDT et la CFE-CGC sont les deux autres syndicats représentatifs.

« Si l'accord est confirmé lundi, pour nous, le dossier est clos, tout le monde se remet au boulot et on mouille la chemise pour raccorder les centrales au réseau pour les Français, en toute sécurité », a indiqué M. Redondo.

A Saint-Laurent-des-Eaux (Loir-et-Cher), la CGT a suspendu le mouvement en attendant l'avis des adhérents.

Au niveau de la centrale mosellane de Cattenom, « le mouvement continue pour l'instant, les salariés veulent maintenir une certaine pression tant que l'accord n'est pas signé », selon une source syndicale.

Un préavis de grève est annoncé à Flamanville (Seine-Maritime) pour 21H00, selon le service communication de la centrale.

La guerre en Ukraine a provoqué non seulement une flambée des prix du gaz et de l'électricité, mais surtout une baisse des livraisons de gaz russe qui inquiète l'Europe.

En plus de cette grève, motivée par la la hausse des salaires en période d'inflation, le parc français (56 réacteurs) ne repose qu'à date que sur 27 réacteurs en raison de problème de corrosion ou d'opérations de maintenance. Le débrayage causait jusqu'ici des retards sur le calendrier de ces travaux dans le parc nucléaire.

Surtout, l'Etat a décidé cet été de renationaliser à 100% EDF (actionnaire à 84% auparavant) pour redresser sa situation financière. L'entreprise publique se trouve aujourd'hui en grande difficulté, minée par une dette colossale de 41 milliards d'euros fin 2021, qui pourrait flamber à plus de 60 milliards d'euros à la fin de l'année.

(Avec AFP)

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Commentaire 1
à écrit le 21/10/2022 à 17:28
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De toute façon dans les métiers en tension (soudeurs etc...) le manque de main d'oeuvre fera que les salaires vont bcp augmenter dans les années qui viennent, mais l'important et que les salaires n'augmentent pas (ou augmentent bcp moins) dans les mé...

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