Après la France, Liberty Steel poursuit sa restructuration en Grande-Bretagne

Comme en France, le ministre britannique est monté mardi au créneau pour tenter de préserver les activités touchées par les déboires financiers de la holding et maison-mère de Liberty Steel. Mais sans accorder de prêt, il s'est, lui, contenté de défendre les actifs de l'entreprise comme "de bons actifs". La filiale de la holding GFG Alliance a également mis en vente les sites français d'Ascoval dans le Nord et l'usine de rails d'Hayange en Moselle.
Pour le ministre britannique, le problème de Liberty réside plus dans les montages financiers, sa structure financière et d'activité opaque qui l'a amené à refuser un prêt de 170 millions de livres à GFG Alliance.
Pour le ministre britannique, le problème de Liberty réside plus dans "les montages financiers", sa structure financière et d'activité opaque qui l'a amené à refuser un prêt de 170 millions de livres à GFG Alliance. (Crédits : PASCAL ROSSIGNOL)

Liberty Steel, qui regroupe les activités d'acier du magnat britannique Sanjeev Gupta, a annoncé une restructuration et la mise en vente d'une usine et d'autres infrastructures au Royaume-Uni à la suite des difficultés rencontrées depuis la faillite de la société financière Greensill.

Depuis la chute de Greensill, l'empire de l'homme d'affaires indo-britannique Sanjeev Gupta cherche désespérément de nouveaux fonds pour éviter des fermetures d'usine chez son bras sidérurgique Liberty Steel.

"Dans le cadre de cette restructuration, Liberty veut vendre ses activités d'alliages spéciaux et d'acier pour l'aérospatial à Stocksbridge" dans le nord de l'Angleterre, "des actifs uniques et de grande qualité" mais considérés comme "non stratégiques", explique le groupe.

"Une vente formelle des (infrastructures) de Stocksbridge" et d'autres à Brinsworth et West Bromwich, également dans le nord de l'Angleterre, "sera bientôt lancée", ajoute-t-il.

Le communiqué annonce "un accord" sur l'activité de métaux primaires de Liberty en Australie "pendant qu'un refinancement se termine et qui permettra de rembourser pleinement Credit Suisse".

Le groupe précise avoir aussi "déjà commencé un processus formel de vente" de Liberty Aluminium Technologies, et Liberty Pressing Solutions, deux autres usines en Angleterre.

> Lire aussi : Le Maire annonce un prêt de 20 millions d'euros pour Ascoval

Credit Suisse exposée à hauteur de 10 milliards

Liberty, filiale du groupe GFG Alliance, explique avoir tenu "des réunions très constructives ce week-end à Dubaï" entre Sanjeev Gupta, son nouveau comité de restructuration et transformation, et Credit Suisse Asset Management.

Credit Suisse était l'un des principaux créditeurs de Greensill, devant le japonais Softbank, et se retourne à présent vers GFG et Liberty, qui devaient des milliards de livres à la société financière en faillite.

La banque helvétique avait une exposition de quelque 10 milliards de dollars par le biais de quatre fonds pour le compte d'investisseurs dans lesquels elle avait placé des titres de dette émis par Greensill.

"De bons actifs", malgré des soupçons de blanchiment

GFG emploie environ 5.000 personnes au Royaume-Uni et 35.000 dans le monde, avec notamment les sites en France d'Ascoval à Saint-Saulve (nord) et l'usine de rails d'Hayange (Moselle), que Liberty Steel cherche désormais à vendre.

Contrairement à la Grande-Bretagne, l'Etat français a décidé d'intervenir directement, au travers d'un prêt de 20 millions d'euros pour les deux sites du sidérurgiste. "Nous garantirons, nous l'Etat français, l'activité d'Ascoval et d'Hayange, avec ou sans Liberty", a promis le ministre de l'Economie.

Côté britannique, le ministre estime que le problème de Liberty réside plus dans "les montages financiers", sa structure financière et d'activité opaque qui l'a amené à refuser un prêt de 170 millions de livres à GFG Alliance.

Outre ses problèmes de financement, GFG Alliance fait en effet l'objet d'une enquête du SFO, l'équivalent du parquet financier, pour soupçons de fraude, commerce frauduleux et blanchiment d'argent chez GFG, en particulier sur ses liens financiers avec Greensill.

Malgré tout, selon le ministre anglais, les actifs de Liberty Steel sont "de bons actifs" qui reçoivent de l'intérêt de la part d'acheteurs potentiels "et je pense qu'ils ont un avenir viable", a affirmé Kwasi Kwarteng.

"M. Gupta a dit qu'il allait refinancer les actifs, il semble qu'il soit en train de réussir à le faire", des "créanciers semblent vouloir donner plus de financements à son groupe" mais il doit en contrepartie "céder certains actifs" de sa holding GFG Alliance, maison mère de Liberty.

"A part ça, il y a de l'intérêt dans ces actifs et je pense qu'ils ont un avenir viable", "il y a de a demande", a-t-il poursuivi, affirmant qu'une nationalisation était "peu probable".

Mi-avril il estimait que les usines de Liberty avaient un risque de fermer, en fonction ou pas de la capacité de M. Gupta à trouver de nouveaux financements après la faillite de Greensill, la société financière qui était son principal prêteur.

Lire aussi 5 mnAcier: la dangereuse dépendance croissante de l'Europe

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Commentaires 4
à écrit le 27/05/2021 à 22:13
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C'est bien triste tout cela Dédé

à écrit le 26/05/2021 à 9:15
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Parce que vous croyez que la Gb a encore une industrie? Lol c est pire que la France et pas l exemple à suivre : les actifs de production sont détenues à 80% par des fonds étrangers dont le but et la seule position est la découpe et vente des actifs ...

à écrit le 25/05/2021 à 17:20
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Comme en France ?? Parce qu'on a encore une industrie sidérurgique en France ? Si l'Etat garantit comme Usinor, Florange, prochainement Eramet-Aubet et Duval, etc., à la place des salariés je paniquerais .

le 27/05/2021 à 22:31
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On ne sait plus rien faire en France,ou plutôt on ne veut plus.faire , le peu que certain(e) savaient faire de part leur polyvalence et...partent en retraite sans être remplacé et bien d'autres restent au placard .... Enfin d''autres préfèrent racc...

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