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Waga Energy valorise l’énergie issue des déchets stockés

D’après la Banque mondiale, le traitement des déchets est responsable de 5% des émissions de gaz à effet de serre à l’échelle mondiale. Pourtant, ce gaz peut devenir une ressource indispensable à la transition énergétique et une start-up grenobloise a élaboré une technologie afin de le valoriser.
(Crédits : Shutterstock)

Il aura fallu dix ans aux fondateurs de Waga Energy pour mettre au point la technologie qui permet de transformer le gaz émis par les déchets stockés en biométhane. Aujourd'hui, les résultats sont là : « En combinant filtration par membranes et distillation cryogénique, nous parvenons à extraire 90% du méthane contenu dans le biogaz avec un niveau de pureté suffisant pour pouvoir le réinjecter directement dans les réseaux de distribution », explique Mathieu Lefebvre, cofondateur de la start-up grenobloise. Un rendement trois fois supérieur aux systèmes de cogénération existants.

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25 GWh de biométhane par an

Waga Energy propose depuis février 2017 la Wagabox, une petite unité d'épuration (de 200 à 600 mètres carrés) qui s'installe dans les décharges et se branche directement aux tuyaux de collecte de biogaz. Elle distille ensuite progressivement cette ressource très difficile à maîtriser. « Le biogaz généré par les déchets ménagers est particulièrement complexe : il est chargé d'air et d'impuretés, et sa composition comme son débit varient au gré des conditions climatiques. Les technologies utilisées pour la méthanisation des déchets agricoles ou agro-industriels ne suffisent pas à l'épurer », poursuit Mathieu Lefebvre.

Jusqu'à présent ce biogaz était donc principalement brûlé en torchère. Un gaspillage inacceptable pour les fondateurs de Waga Energy, tous très engagés dans la lutte contre le changement climatique : « La quantité de déchets va tripler au niveau mondial d'ici 2050 du fait de la croissance démographique et de l'urbanisation. À côté de cela, l'essentiel de l'énergie consommée vient du pétrole et du gaz. Si nous voulons sortir des énergies fossiles, l'exploitation de ces déchets est indispensable », lance Mathieu Lefebvre. Une Wagabox installée sur un bassin de 100 000 personnes peut injecter dans le réseau 25 GWh de biométhane par an. De quoi alimenter 3 000 foyers en gaz renouvelable, en évitant l'émission de 4 000 tonnes de CO2.

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Gueltas (Morbihan), un site type

L'autre particularité de Waga Energy est de prendre en charge le projet de A à Z. Les équipes de la start-up conçoivent, investissent et exploitent chaque unité dans le cadre de contrats longue durée avec l'exploitant de la décharge. Il faut donc d'abord convaincre les acteurs du secteur : « C'est du gagnant-gagnant. Nous nous engageons sur un très haut niveau de performance. Et, si une collectivité ou d'une société indépendante fait appel à nous, elle perçoit un pourcentage de notre chiffre d'affaires », confirme Mathieu Lefebvre.

La Wagabox a été bien accueillie en France où six sites devraient être opérationnels d'ici la fin de l'année. Dernière en date, l'unité de Gueltas est particulièrement représentative du dispositif type : une installation de stockage des déchets, gérée par Suez, qui a testé, avec succès, la technologie Wagabox dès 2017 sur son site de Saint-Maximin dans l'Oise. Depuis octobre, l'unité alimente en biométhane les bassins de Noyal et Pontivy. Prochaines étapes pour les Grenoblois : une levée de fonds, plusieurs projets en France et les premières Wagabox internationales, du côté de l'Amérique du Nord.

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