Plus de 100 entreprises accusées d'avoir caché la présence de bisphénol A dans leurs produits

L'Autorité de la concurrence a épinglé des entreprises et organisations professionnelles de fabrication et de vente alimentaire pour une entente visant à cacher la possible présence de l'un des perturbateurs endocriniens le plus connu en France.
Le bisphénol A est interdit en France depuis 2015 dans les contenants alimentaires, mais aussi depuis 2020 dans les tickets de caisse.

Alors que la composition des produits et contenants est de plus en plus scrutée par les consommateurs, l'Autorité de la concurrence a annoncé mardi avoir épinglé tout un cortège du secteur de l'agroalimentaire, accusé d'avoir caché la présence possible de bisphénol A ou de substituts dans des contenants alimentaires.

"Il est reproché aux entités mises en cause de s'être entendues pour ne pas communiquer sur la présence ou sur la composition de certains matériaux au contact avec des denrées alimentaires, au détriment des consommateurs", a indiqué le gendarme français de la concurrence dans un communiqué.

Le bisphénol A est un produit chimique utilisé notamment dans la fabrication du polycarbonate (un plastique rigide et transparent), classé par l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation (Anses) comme un perturbateur endocrinien, capable d'interférer avec notre système hormonal. Il est interdit en France depuis 2015 dans les contenants alimentaires, mais aussi depuis 2020 dans les tickets de caisse.

Le nom des entreprises et organisations professionnelles mises en cause n'a pas été communiqué. L'Autorité de la concurrence assure les avoir notifiées "il y a quelques jours" de la procédure engagée. Une instruction contradictoire doit encore avoir lieu, pour permettre aux organismes de se défendre: ce sera seulement à l'issue de celle-ci que l'Autorité définira si ses griefs sont fondés. "Une notification de griefs ne préjuge en rien de la culpabilité des entreprises ou organismes visés", rappelle-t-elle.

Nestlé se défend déjà

Toutefois, bien que son nom n'ait pas encore été divulgué, Nestlé prend les devants et monte au créneau contre cette accusation. Le géant suisse de l'agroalimentaire confirme en effet avoir reçu une notification de ces griefs, certaines de ses filiales figurant dans la liste de ces 101 entreprises. "L'entreprise dément de façon catégorique ces allégations et les contestera formellement", a cependant affirmé Nestlé.

Les perturbateurs endocriniens, présents dans de nombreux produits du quotidien, font l'objet de vives controverses depuis plusieurs années. À partir du 1er janvier 2022, les industriels seront sommés de fournir des données précises sur les articles mis sur le marché qui contiennent les molécules en cause.

La future obligation découle de la loi relative à la lutte contre le gaspillage et à l'économie circulaire (Agec) promulguée en 2020. Elle s'appliquera pour les perturbateurs endocriniens avérés, dont certains font déjà l'objet d'une interdiction, mais aussi et surtout pour ceux qui ne sont actuellement que « présumés » ou suspectés ». Pour mieux les identifier, la liste des produits contenant une ou plusieurs des substances « préoccupantes au regard de leur action potentielle de perturbation endocrinienne » devra désormais être relayée « par voie électronique », c'est-à-dire en « open data » sur Internet, précise le décret.

Lire aussi 6 mnPerturbateurs endocriniens : vers plus de transparence pour le consommateur

(Avec AFP)

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 5
à écrit le 14/10/2021 à 8:40
Signaler
Merci beaucoup pour cet article mais si vous commencez à gratter du côté de ce scandale marchand vous aller vite récolter bien plus que vous ne vous y attendiez, rien que le cadmiun, qui cause des cancers du poumon est présent dans le tabac certes ma...

à écrit le 13/10/2021 à 18:05
Signaler
Bonjour la transparence en ne divulgant pas le nom des entreprises. Si elles cachent ce genre de choses, elles en cachent sûrement d'autres guère plus reluisantes.

à écrit le 13/10/2021 à 18:03
Signaler
Le problème n'existerait pas SI "on" avait interdit la fabrication ET l'importation du bisphénol, ainsi ques les produits conditionnés à l'étranger dans des boîtes en contenant .

à écrit le 13/10/2021 à 14:31
Signaler
Le BPA a été détecté ou c'est une crainte ? Si le BPA est interdit, il a été remplacé par le BPS (-SO2- à la place du CH3-C- CH3 central), le BPF, le BPx, dont on ne sait rien. Le remède est-il pire que le mal ? On le saura dans 20 ans. On ne devrai...

à écrit le 13/10/2021 à 13:57
Signaler
Question: Quand un groupe se met d'accords pour influencer , dissimuler ou se mettre d'accord entre eux pour leurs propres bénéfices , c'est pas la définition d'un complot ? A oui ça n'hésite pas !

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.