Les Chinois champions du commerce en ligne

D'ici à 2013, le marché chinois devrait passer du troisième au premier rang mondial. La logistique reste son talon d'Achille.
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L'âge d'or du commerce en ligne chinois ne fait que commencer. En 2009, ce marché pesait 25 milliards d'euros, soit autant que celui de la France. Le marché hexagonal a bondi de 20 % pour l'ensemble de 2010 mais dans le même temps, celui de l'Empire du milieu a plus que doublé à 55 milliards d'euros.

Selon l'Atelier BNP Paribas, la filiale chargée de la veille et de l'analyse technologique de la banque française, cette révolution n'en est qu'à ses balbutiements. D'ici à 2011, la Chine, actuellement troisième marché mondial du commerce de détail en ligne, dépassera le numéro deux japonais. Les États-Unis seront pour leur part relégués au deuxième rang en 2013, avec un marché évalué à 147 milliards d'euros contre 165,2 milliards d'euros pour la Chine. En tenant compte du commerce inter-entreprise (B2B), le Centre de recherche chinois sur l'e-business place déjà la Chine au premier rang mondial, avec un marché estimé à 500 milliards d'euros l'an dernier.

Grâce au développement de l'Internet dans les campagnes et les villes reculées et à l'adoption de la norme mobile 3G, la Chine compte déjà 160 millions d'acheteurs en ligne. "Mais nous considérons qu'à terme, l'essor des téléphones connectés va constituer un moteur encore plus puissant pour l'e-commerce", prévient le directeur général de l'Atelier BNP Paribas pour l'Asie, Patrice Nordey.

Plus économique

Alors que l'« e-shopping » représente 1,9 % du commerce de détail chinois, le groupe Taobao accapare à lui seul 1,4 % de ces ventes (lire ci-contre). "En 2009, son chiffre d'affaires s'est élevé à environ 20 milliards d'euros, soit l'intégralité des ventes de Carrefour et de Wal-Mart sur place, majorée de 30 % !", note Patrice Nordey. À la fin 2010, 25.000 sites de ventes cohabitaient à l'ombre de ce mastodonte, soit 4.300 de plus que six mois plus tôt. "Dans un contexte de haute inflation, l'achat sur Internet permet de faire des économies", note le Centre de recherche chinois sur l'e-business. Plates-formes de vente et magasins en ligne (Laituan, Lashou, Paipai...) prospèrent donc. Il leur reste à renforcer leur logistique, qui demeure défaillante.

Le 11 novembre dernier, Taobao a proposé des promotions exceptionnelles de 50 %. Résultat : 1 milliard de yuans (110 millions d'euros) de ventes ont été réalisées en 24 heures sur la plate-forme... sans que les magasins, qui y sont présents, puissent répondre à cet afflux de commandes. Des géants de la vente en ligne comme 360buy et des sociétés en pleine expansion comme Vancl s'attellent à ce problème, en investissant des centaines de millions d'euros dans leur logistique. "Il s'agit d'un lien crucial pour l'écosystème de notre secteur", estime Jack Ma, le patron du géant de l'Internet Alibaba, (propriétaire de Taobao). Celui-ci vient d'annoncer qu'il allait investir 1 milliard d'euros dans la logistique et lever deux fois plus de fonds auprès d'investisseurs et d'industriels pour aider son pays à résoudre cette crise de croissance.

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