Stéphanie Goujou, ADN, des produits de qualité disponibles aux plus pauvres

[PORTRAIT] L’économie sociale et solidaire est la grande révolution copernicienne : même des sociétés anonymes « classiques », respectant les règles de l’économie de marché, cherchent du sens et une utilité sociale dans le qualificatif d’économie sociale et solidaire. Portraits de ces chercheurs de solutions nouvelles qui changent le monde.
Stéphanie Goujon, ADN / DR

Elle avait pourtant une carrière toute tracée dans le monde de la publicité. Stéphanie Goujon a décidé d'opérer un virage à 180 degrés dans sa vie professionnelle après la naissance de sa fille, en 2007, désireuse de lui léguer un monde meilleur.

Cette diplômée de HEC de 39 ans cofonde en 2009 avec un de ses anciens maîtres de stage l'Agence du don en nature (ADN), une plate-forme logistique qui fait la passerelle entre des grandes entreprises (Seb, Carrefour, L'Oréal, Procter & Gamble…) et des associations caritatives (Armée du salut, Secours catholique, Secours islamique, SOS villages d'enfants…) pour redistribuer à ces dernières les stocks invendus de produits non alimentaires.

Le potentiel de cette activité est immense : chaque année, ce sont 400 millions d'euros de produits non alimentaires qui partent à la benne en France. ADN s'est engouffrée dans la brèche et a réussi, en quatre ans, à récolter et à redistribuer pour 34 millions d'euros de produits en s'appuyant sur un réseau de 400 associations. Entre 500.000 et 600.000 personnes qui se situent en dessous du seuil de pauvreté ont pu en bénéficier.

Pour Stéphanie Goujon, la plus grande réussite de son association est d'avoir permis à ces populations d'accéder à des produits de qualité, « ce qui leur redonne fierté et confiance », se réjouit-elle. Derrière cela, ADN s'appuie sur du mécénat financier, ainsi que sur une contribution solidaire des associations d'entre 3 % et 5 % de la valeur des produits qu'elles redistribuent.

Mais pour pérenniser son modèle économique, l'Agence du don en nature, qui ne sollicite pas de subventions publiques, doit élargir son champ d'action. C'est pourquoi Stéphanie Goujon recherche de nouvelles entreprises donatrices non alimentaires pour mener à bien un projet social qui ne manque pas d'ambition.

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