Livraisons à domicile : l'allemand Gorillas et le français Frichti négocient un rapprochement

Les deux spécialistes de la livraison rapide ont annoncé être entrés en négociations exclusives pour un "rapprochement". Si on ne sait connait les détails de cette fusion, via le rachat éventuel de l'un sur l'autre, l'Allemand semble posséder une plus grande force de frappe capitalistique.
Frichti avait fait face à une polémique quand le quotidien Libération avait écrit en juin 2020 sur les conditions de travail de certains de ses livreurs.

Les dés de la concentration, sur le secteur de la livraison de courses et de repas à domicile, sont lancés. Alors que le secteur a émergé en même temps que l'hyper-densité des métropoles, le nombre d'acteurs a, lui, explosé pendant la crise Covid-19 qui a fermé les restaurants et consacré le télétravail comme habitude de vie. Résultat, comme avec, par analogie, l'explosion des nouvelles mobilités (VTC, trottinette, scooters...), le nombre de startup du secteur risque de ne laisser qu'un duo de leaders. Premier mouvement de taille, Gorillas, le spécialiste allemand de la livraison de courses est ainsi entré en négociations exclusives pour un rapprochement avec son homologue, le français Frichti, ont indiqué les deux entreprises lundi.

Si les contours financiers de l'opération ne sont pas précisés, les intentions sont, elles, évidentes. Pour les deux sociétés, il s'agit de constituer rapidement une base de clients de partenaires commerçants (restaurants et magasins alimentaires), et de bâtir des centres de livraison et ainsi prendre les parts de marché aux concurrents.

Aussi, le besoin en capitaux de ces pure players est colossal et les investisseurs attendent des garanties de croissance mais aussi de fidélisation. En installation l'application de livraison sur le téléphone, tout l'enjeu est de garder le client dans un écosystème de service et éviter le taux d'attrition ou churn (non-renouvellement d'abonnement).

Ces nouveaux acteurs de la livraison sont déjà nombreux dans les villes européennes, entre Cajoo, Flink, Dija,, PicNic, Everli ou encore Getir. L'appétit de conquêtes est exponentiel, à l'image de la levée de fonds de 750 millions de dollars réalisée par l'allemand Flink. En France, c'est la Belle Vie qui a récemment convaincu ses investisseurs avec une levée de 25 millions d'euros.

Selon la banque d'affaires Bryan, Garnier and Co, le montant total des levées de fonds dans ce secteur dans le monde s'établit en 2021 à plus de six milliards d'euros.

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1 milliard de dollars levés par Gorillas

Fondé en juin 2020, Gorillas a connu une croissance extrêmement rapide et revendique aujourd'hui 12.000 salariés dans plus de 60 villes, dont Amsterdam, Londres, Paris, Madrid, New York, Milan et Munich. Lors de sa dernière levée de fonds, en octobre 2021, la société avait collecté près de 1 milliard de dollars, après avoir déjà levé 290 millions de dollars en mars.

De son côté Frichti, lancé en 2015, revendique "plus de 450.000 clients dans 8 villes clés" de France et Belgique. L'entreprise française, qui était dans un premier temps spécialisée dans la livraison de repas avant de diversifier son offre, "a construit un réseau opérationnel robuste et étendu, une marque forte et une communauté de clients très fidèles sur les deux marchés", et est "l'une des premières entreprises de ce jeune secteur à avoir atteint la rentabilité", selon le communiqué des deux entreprises.

Elle compte parmi ses investisseurs les fonds Alven Capital, Idinvest Partners, Verlinvest, Felix Capital, avec d'autres business angels.

La polémique en France

Frichti avait fait face à une polémique quand le quotidien Libération avait écrit en juin 2020 sur les conditions de travail de certains de ses livreurs, entraînant l'annulation de leurs contrats et des craintes sur la régularisation de leur situation, la plupart étant originaires d'Afrique subsaharienne. Soixante-six livreurs sans-papiers ayant travaillé pour Frichti jusqu'en juin 2020 ont saisi les Prud'hommes pour faire reconnaître l'existence d'un contrat de travail entre eux et la plateforme de livraison de repas.

(Avec AFP)

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