Soixante ans après sa création, la marque de cosmétiques Pier Augé veut renaître

CHÂTEAUROUX. Reprise en juillet 2020 par deux jeunes entrepreneurs franco-belges, la marque de cosmétique castelroussine sera accélérée en 2021 via le plan de l'État France relance. Un coup de pouce déterminant pour l’ambitieux plan de développement de Pier Augé.
Sous la houlette de ses deux repreneurs, la PME régionale Pier Augé veut regagner du terrain face aux géants de la cosmétique comme Clarins, Sothys et L’Oréal.
Sous la houlette de ses deux repreneurs, la PME régionale Pier Augé veut regagner du terrain face aux géants de la cosmétique comme Clarins, Sothys et L’Oréal. (Crédits : Reuters)

Comme seize autres entreprises de la région Centre-Val de Loire, le fabricant de cosmétiques Pier Augé bénéficiera en 2021 d'une enveloppe de 300.000 euros au titre du Fonds d'accélération des investissements industriels dans les territoires, l'un des dispositifs intégrés dans « France relance » (le plan du gouvernement de 100 milliards d'euros au total ndlr). Cette somme, qui représente 50% de l'investissement total de son projet, servira à moderniser l'outil industriel vieillissant de la société (cuves, mélangeurs, conditionneurs). Rachetée l'été dernier en redressement judiciaire, la société co-dirigée par Diane de Comte et Charles Dupont s'appuie sur trois axes principaux pour doper sa croissance.

Par ailleurs, Pier Augé financera en partie la construction d'une nouvelle "salle blanche" entièrement stérile. Objectif, développer un petit pôle de recherche au sein de la PME de cosmétique. Ce volet d'aides à l'industrie, cofinancé par l'Etat et les régions à hauteur d'1 milliard d'euros au plan national, répond à plusieurs critères précis. Pour y être éligible, le projet en compétition doit être porteur et avoir un impact positif prioritairement pour la création d'emplois, la formation des personnels et la décarbonation de la production. Dans ce cadre, Pier Augé a coché plusieurs cases. Le recrutement cette année de dix salariés supplémentaires (sur un effectif de vingt-six en 2020), la baisse de l'impact carbone des machines, et le fort développement escompté par les dirigeants, répondent au cahier des charges.

Lustre d'antan

Mais la marque doit aussi créer de la croissance. Pier Augé, dont les recettes espérées atteindront deux millions d'euros en 2021, a d'une part refondu sa gamme. Elle qui a stoppé les produits de maquillage, se concentre désormais sur ses fondamentaux, les soins du visage. Dans ce cadre, la société lancera cette année des crèmes à destination des publics jeunes. Côté distribution, la marque vendue à 90% dans les instituts de beauté, souhaite d'autre part y doubler sa présence d'ici deux ans. Elle table ainsi sur 500 points de ventes dans l'Hexagone.

Enfin, sur le marché international où elle est implantée dans 23 pays, elle mise sur un contrat passé en décembre 2020 avec un nouveau distributeur chinois pour booster ses recettes à l'export. Avec des recettes escomptées de cinq millions d'euros en 2024, Pier Augé retrouverait ainsi une partie de son lustre des années 1970-80. Créée en 1961 par le pharmacien Pierre Jules Augé, l'entreprise employait à Châteauroux 180 salariés et réalisait à l'époque l'équivalent de 45 millions d'euros de chiffre d'affaires.

Près de 20 millions d'euros sur la table en Centre-Val de Loire

Annoncée samedi 13 février par le premier ministre Jean Castex en visite à La Laiterie de Saint-Denis de l'Hôtel (LSDH), poids lourd de l'agro-alimentaire dans le Loiret, cette troisième « promotion » de lauréats porte à 44 au total le nombre d'entreprises aidées en six mois sur le territoire du Centre-Val de Loire.

Chargé de coordonner au plan régional le Fonds d'accélération des investissements industriels, Simon Karleskind, l'un des 30 sous-préfets à la relance, pointe les 18,3 millions d'euros publics apportés au total, avec à la clé la création de 950 emplois. A ce titre, la région présidée par François Bonneau figurerait au 3e ou 4e rang français pour la somme des montants engagés. « Autant de signes de dynamisme et d'innovation portés par les entreprises du territoire », selon Simon Karleskind, qui vient encore de leur faciliter l'accès aux différents dispositifs du plan de France relance grâce à la mise en place d'un guichet unique le 8 février.

Lire aussi : Plan de relance : coup d'envoi de la stratégie d'inclusion numérique dans les territoires

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