Le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, également en charge du tourisme, a estimé que la création de «zones touristiques internationales (ZTI) où les commerces pourront être ouverts le dimanche et le soir jusqu'à minuit est "une très bonne chose".

"Ca va à la fois créer des emplois, apporter un supplément de pouvoir d'achat aux salariés et permettre aux touristes, qu'ils soient français ou étrangers, d'être beaucoup plus nombreux, donc je pense que c'est gagnant", a déclaré Laurent Fabius, invité dimanche du Grand Rendez-vous ITélé/Le Monde/Europe 1.

Volontariat et compensations obligatoires

L'Assemblée nationale a voté vendredi soir, dans le cadre du projet de loi Macron, la création de ces ZTI, où les commerces pourront ouvrir tous les dimanches et également les soirs jusqu'à minuit.

Dans ces ZTI, le volontariat et les compensations seront obligatoires, mais sans plancher. Ces compensations seront décidées par accord de branche, d'entreprise ou territorial. Pour le travail de soirée (21H00-24H00), ont été prévus un doublement du salaire, ainsi que le retour au domicile et les frais de garde des enfants à la charge de l'employeur.

Seront concernés Paris pour les Champs-Elysées, Saint-Germain et Haussmann, mais aussi des quartiers de Nice, Cannes et Deauville.

La délimitation des zones sera décidée par le gouvernement et non par les maires des communes concernées comme le demandaient certains députés, notamment des socialistes frondeurs.

"Recul démocratique" pour Anne Hidalgo

Samedi, la maire de Paris Anne Hidalgo a qualifié cette mesure de "recul démocratique".

Laurent Fabius défend depuis son arrivée au gouvernement un élargissement des horaires d'ouverture des commerces dans les zones très touristiques, afin de développer le secteur du tourisme, notamment face à la concurrence d'autres métropoles européennes.

"Si l'on veut attirer davantage de touristes, et faire fonctionner plus efficacement l'ensemble de vos professions, le bon sens indique qu'il faut nous adapter à leur demande, plutôt que d'exiger que la demande s'adapte à nous", avait-il ainsi plaidé début décembre à Nancy à l'occasion du congrès du principal syndicat du secteur, l'Umih.

Secteur-clé de l'économie française, le tourisme pesait 7,4% du PIB français en 2013 et représentait un solde excédentaire de 10,3 milliards d'euros dans la balance des paiements.

La même année, si la France était le pays accueillant le plus de tourisme internationaux, elle n'était qu'au troisième rang en matière de recettes, derrières les Etats-Unis et l'Espagne.