Barrière se refait une beauté, mais refuse toujours la carte “palace“

Le groupe d’hôtels et de casinos veut investir 75 millions d’euros par an dans la rénovation de ses établissements et le lancement de services numériques. S’il a déjà commencé par changer de nom et de logo, pas question de solliciter officiellement la distinction palace.
Marina Torre
L'actuel propriétaire majoritaire de l'hôtel Normandy à Deauville, entre autres, détient l'usufruit de l'héritage de son épouse Diane Barrière, décédée en 2001. Leurs enfants Alexandre et Joy devraient en obtenir la succession à la mort de leur père.

A l'instar de l'UMP, le Groupe Lucien Barrière change de nom. Pour célébrer son plan de rénovation, il a mis "Lucien" à la porte de son nouveau logo (voir ci-dessous). A quoi ressemble donc cette nouvelle identité visuelle dévoilée le 14 avril par le casinotier et groupe hôtelier? L'illustration a disparu : en lieu et place du précédent portail de château, un grand B majuscule, doré et monogrammé. En dessous, dans une typographie simplifiée, le nom du groupe devient simplement "Barrière", effaçant ainsi la référence au prénom du dirigeant historique de l'entreprise disparu en 1990.

L'ancien logo

Barrière 2

devient:

Barrière nouveau logo

Un programme de 210 millions d'euros

"Nos clients disent 'je vais chez Barrière ou au Majestic', pas 'je vais chez Lucien Barrière' ", s'est justifié Dominique Desseigne, le Pdg du groupe devant des journalistes. Cette nouvelle identité vient surtout marquer un programme de rénovation déjà entamé. Par exemple, le spa du Royal Barrière, à La Baule, redessiné par la décoratrice Chantal Peyrat, vient d'être inauguré.

Le groupe prévoit une dépense totale de 210 millions d'euros échelonnée de 2014 à 2015 pour ces remises à neuf. A Deauville, la réfection de la seule toiture de l'Hotel Normandy coûterait 11 millions d'euros, selon son propriétaire, proche de Nicolas Sarkozy.

A l'ordre du jour également, la "modernisation" de la carte du Fouquet's par Pierre Gagnaire, afin de mieux exporter la marque, la rénovation des thalassos pour en faire des spas et des rajout de salles de bains - "le nerf de la guerre", selon les mots de Dominique Desseigne.

Aucune ambition pour le label "Palace"

De quoi tenter de reprendre du terrain sur la clientèle d'affaires notamment, attirée avec des programme de fidélité, à l'instar des "miles". La proportion des recettes hôtelières réalisées par ce biais serait passée de 40% à 30%, sous le coup notamment des restrictions budgétaires dans les entreprises. "Même les laboratoires ne voulaient plus aller dans les 5 étoiles", s'exclame ainsi le milliardaire.

Pas question pour autant de solliciter la "distinction Palace" qui vise à assurer le rayonnement international des établissements de luxe français. En 2011, déjà suite à la publication de la première liste des établissements cinq étoiles français autorisés à arborer la distinction "palace", Dominique Desseigne a rejeté cette dénomination. Ni le Georges V ni le Ritz n'y figuraient alors.  "On a toujours été considérés comme palace, je n'ai pas besoin de revendiquer cette dénomination", affirme le gendre de Lucien Barrière.

Depuis, de nouveaux établissements, dont le Four Seasons Georges V, ont toutefois obtenu cette distinction. L'arrêté ministériel du 3 octobre 2014 précise que sont ainsi reconnus "les hôtels présentant des caractéristiques exceptionnelles tenant notamment à leur situation géographique, à leur intérêt historique, esthétique ou patrimonial particulier ainsi qu'aux services qui y sont offerts". Le Ritz, quant à lui, est fermé pour rénovation. Budget prévu : 140 millions d'euros.

Enghien joue la Chine

Enfin, comme ses rivaux, Barrière mise sur le numérique. Il lancera fin avril une application mobile incluant des services de conciergerie, comme la réservation de table. Côté casinos (près des trois quart de son chiffre d'affaires), écrans tactiles et autres jeux électroniques se multiplieront à côté des tables de jeux.

En outre pour séduire la clientèle étrangère, notamment chinoise qu'il va chercher sur le réseau WeChat, le propriétaire du Casino d'Enghien a formé ses croupiers au Sic Bo, un jeu de dés sur table pour lequel il a obtenu une autorisation l'an dernier.

Marina Torre

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