Pour enrayer le recul du trafic sur ses trains classiques, qui a baissé de 2% en 2014, à 31,3 millions de voyageurs, la SNCF, comme elle le fait sur IDTGV, teste des nouveautés tarifaires, spécifiques à cette activité qui représente un milliard d'euros de chiffre d'affaires.
«Avec notre nouvelle offre tarifaire, l'écart de prix avec le covoiturage ne dépassera pas trois euros », affirme Béatrice Chavanel, directrice marketing et commerciale de SNCF proximités.
A partir du 31 mars prochain (et pour des trains circulant à partir de début avril), la SNCF commercialisera une offre de dernière minute, permettant aux voyageurs qui réserveront entre J-5 et J-2 avant le départ de bénéficier d'une réduction de 50% sur l'ensemble du réseau Intercités (177 destinations). Par exemple, l'aller simple Paris-Amiens tombe ainsi à 11 euros l'aller simple en seconde classe. Vendue uniquement sur internet, cette offre, baptisée «Happy Hour», sera valable chaque jour sur au moins deux aller-retours par ligne. Elle va à l'encontre des principes jusqu'ici en vigueur, voulant que les meilleurs tarifs soient disponibles en réservant très tôt son billet.
«Une catégorie de clients se décident tardivement, cela peut expliquer l'essor du covoiturage », fait remarquer Béatrice Chavanel.
Le coefficient d'occupation des trains classiques étant de seulement 50% en moyenne, il y aura donc de la place. La SNCF a prévu de commercialiser 700 000 billets en offre «Happy Hour», d'ici au 31 décembre 2015. Reste à voir quel sera l'impact de cette offre de dernière minute sur les réservations habituellement réalisées en amont ? Autrement dit, est-ce que les gens qui réservaient jusqu'ici très en amont ne vont pas attendre les derniers jours pour le faire ?
"Objectif : ramener du monde dans les trains"
Autre nouveauté tarifaire : à partir d'avril, la SNCF lancera une offre 100% Eco sur la Paris-Bordeaux, comme elle l'a fait entre Paris et Toulouse depuis 2010, la seule ligne qui tutoie l'équilibre, avec peut être Paris-Caen-Cherbourg. Les billets seront compris entre 15 et 35 euros en deuxième classe (et 45 euros en première) le week-end (le lundi sera également concerné en 2016).
D'autres lignes pourraient suivre. «L'objectif, c'est d'être à l'équilibre. C'est de ramener du monde dans les trains. Nous sommes souvent compétitifs en termes de prix, en termes de temps de parcours mais les gens se détournent du mode ferré », explique Jean Ghedira.
Lire dans notre quotidien numérique à 19 heures : La SNCF demande à l'Etat des moyens pour lutter contre les autocars
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