Pompili annonce l'abandon du T4, le colossal projet d'extension de Roissy CDG, les acteurs de l'aérien réagissent

Avec ce "T4", Roissy CDG aurait pu augmenter sa capacité aéroportuaire de 40 millions de passagers par an, mais la ministre de la Transition écologique a demandé au groupe ADP, dont l'Etat est l'actionnaire majoritaire, "d'abandonner son projet", estimant que le "T4" est "un projet obsolète, qui ne correspondait plus à la politique environnementale du gouvernement et aux exigences d'un secteur en pleine mutation, tourné vers l'avion vert de demain". Saisissant la balle au bond, une coalition d'acteurs, dont ADP, lancent un appel pour préparer les infrastructures à l'arrivée de l'avion à hydrogène et relever le défi de la décarbonation du transport aérien.
Ce chantier colossal du T4, destiné à augmenter la capacités aéroportuaires de Roissy CDG de 40 millions de passagers par an et dont le coût était estimé entre 7 et 9 milliards d'euros, était contesté par nombre d'associations de défense de l'environnement et d'élus locaux. Barbara Pompili a annoncé ce jeudi qu'il ne sera donc pas lancé.
Ce chantier colossal du "T4", destiné à augmenter la capacités aéroportuaires de Roissy CDG de 40 millions de passagers par an et dont le coût était estimé entre 7 et 9 milliards d'euros, était contesté par nombre d'associations de défense de l'environnement et d'élus locaux. Barbara Pompili a annoncé ce jeudi qu'il ne sera donc pas lancé. (Crédits : DR)

Le gouvernement a décidé d'abandonner le projet controversé d'extension de l'aéroport parisien de Roissy-Charles de Gaulle, "obsolète" à l'heure de la lutte contre le réchauffement climatique, a annoncé jeudi la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili au journal Le Monde.

Le gouvernement a demandé au gestionnaire des aéroports de Paris, Groupe ADP, dont l'Etat est l'actionnaire majoritaire, "d'abandonner son projet et de lui en présenter un nouveau, plus cohérent avec ses objectifs de lutte contre le changement climatique et de protection de l'environnement", a déclaré Mme Pompili au quotidien.

Alors que ce projet passait par la construction à l'horizon 2037 d'un quatrième terminal pour augmenter la capacité de l'équipement de 40 millions de passagers par an, Mme Pompili a estimé que "c'est un projet obsolète, qui ne correspondait plus à la politique environnementale du gouvernement et aux exigences d'un secteur en pleine mutation, tourné vers l'avion vert de demain".

Lire aussi : Air France fait décaler la mise en service du Terminal 4 de Roissy à 2028

Un chantier colossal et contesté

Ce chantier colossal au coût estimé entre 7 et 9 milliards d'euros, repoussoir de nombre d'associations de défense de l'environnement et d'élus locaux, ne sera donc pas lancé.

Selon Le Monde, "le gouvernement demande désormais à Groupe ADP de proposer un tout autre projet, qui ne sera pas centré sur l'accroissement des capacités de Roissy".

"Nous aurons toujours besoin des avions, mais il s'agit d'être dans une utilisation plus raisonnée de l'aérien, et d'atteindre une baisse des émissions de gaz à effet de serre du secteur", selon Mme Pompili.

Pour autant, le projet ne ferme pas complètement la porte à une augmentation de capacités à moyen terme, si le projet ne dépasse pas l'emprise actuelle de l'aéroport et n'entraîne pas de hausse des émissions de gaz à effet de serre.

Loi climat : le gouvernement critiqué pour son manque d'ambition

Cette annonce intervient au lendemain de la présentation par le gouvernement de son projet de loi "climat et résilience" issu des propositions de la Convention citoyenne pour le climat, un texte vivement critiqué pour son "manque de muscle" par une partie de la gauche et des ONG.

Lire aussi : Loi climat et résilience: le gouvernement présente un texte déjà contesté par la société civile

Le projet du nouveau terminal "T4" avait déjà subi un revers en juillet 2020 lorsque l'Autorité environnementale avait constaté que "l'équation à résoudre" entre l'augmentation des vols, de la circulation routière et le respect des objectifs internationaux de la France en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre n'était "pas décrite ni posée de manière complète".

Le coup de bambou de la crise sanitaire sur le trafic aérien mondial

La crise sanitaire mondiale, qui a réduit le trafic aérien à la portion congrue, a en outre jeté le doute sur la validité des projections sur l'accroissement continu des flux de voyageurs et donc la nécessité d'adapter les infrastructures.

"Les extensions de capacité à Roissy aujourd'hui paraissent être un pari audacieux", avait alors jugé le ministre délégué aux Transports Jean-Baptiste Djebbari.

Lire aussi : ADP va fermer de nouvelles infrastructures à Roissy et Orly et vise une reprise à partir d'avril 2021

Les acteurs de l'aérien rebondissent en anticipant l'avion à hydrogène

Ce même jeudi, saisissant la balle au bond, une alliance d'acteurs, dont ADP, a lancé un appel à manifestation d'intérêt (AMI) inédit pour "explorer les opportunités offertes par l'hydrogène sur les aéroports franciliens". L'appel à candidatures est ouvert dès aujourd'hui 11 février et sera clos le 19 mars 2021. Les projets sont à déposer via le site h2hubairport.com et ceux qui seront retenus seront annoncés fin avril.

Les auteurs de cet AMI sont la Région Île-de-France, Choose Paris Region, le Groupe ADP, Air France-KLM et Airbus, une alliance d'acteurs tous intéressés à contribuer à l'attractivité de la France et particulièrement de la Région Île-de-France.

Leur appel à manifestation d'intérêt s'inscrit dans le contexte de la stratégie de transition énergétique engagée en France et appuyée par la Commission Européenne, qui va se poursuivre avec l'arrivée de l'avion zéro-émission annoncée pour 2035 et qui permettra de "relever le défi de la décarbonation des activités du transport aérien".

L'ambition partagée par ces cinq partenaires est de bâtir "un écosystème aéroportuaire puissant et à fédérer, autour de l'hydrogène, des grands groupes, des ETI/PME, des start-ups, ainsi que le monde académique et celui de la recherche".

Voici les trois grandes thématiques de cet AMI qui vise à transformer les aéroports parisiens en véritables "hubs hydrogène" :

  • le stockage, le transport et la distribution de l'hydrogène (gazeux et liquide) en milieu aéroportuaire (systèmes de stockage, micro-liquéfaction, avitaillement des avions, etc.) ;
  • la diversification des usages de l'hydrogène dans les domaines aéroportuaire et aéronautique (véhicules et engins d'assistance en escale, transports ferrés sur les aéroports, alimentation énergétique de bâtiments ou d'avions lors des opérations en escale, etc.) ;
  • l'économie circulaire autour de l'hydrogène (récupération de l'hydrogène dissipé lors d'un avitaillement en hydrogène liquide, valorisation d'un co-produit d'une réaction en vue de produire de l'hydrogène décarboné, etc.).

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Commentaires 9
à écrit le 14/02/2021 à 4:46
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Le pouvoir et la grande majorité des élus et de la population n'ont pas conscience des dégâts sanitaires conséquents aux survols:aeriens:extrêmement polluants et très bruyants tel un grondement d'orage permanent au dessus de votre tête! Plus de repos...

le 15/02/2021 à 20:26
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Les gens sont venus s’agglutiner autour de l’aéroport parce que les terrains n’étaient pas chers. Maintenant ils braillent parce que les avions font du bruit. L'avion n'est plus un besoin, parler pour vous. Personne n'est obligé d’adhérer à votre fa...

à écrit le 11/02/2021 à 18:32
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la religion de l'ecologisme chasse les souris et ne veut pas voir les éléphants dans le couloir. Ce sont eux qui ont fait fermé la centrale de fesseheim au nom de l'écologie mais la conséquence est qu'on va produire entre 5 et 10 millions de tonnes ...

à écrit le 11/02/2021 à 16:42
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Ces gens la ne savent pas gouverner on ne fait plus marche arriere qui dit plus de carbone mort de l être humain on travaille plus on cultive plus on eleve plus les animaux ect ect mort dd l humanite gouvernement obsolète les ecolos zero

à écrit le 11/02/2021 à 15:05
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notre ministre un peu dans le vague pour le chauffage de l'habitat a une bonne appréciation de la situation pour l'aviation : il faut faire les choses dans l'ordre les moyen-courriers d'abord puis les long-courrier équipés d'un moteur à hydrogène

à écrit le 11/02/2021 à 13:40
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1/ Projet 2037 : Décision TRES court-termiste populiste et démagogique, malthusienne, appauvrissante. 2/ Les avions ne consomment presque plus : 2L au 100KM par passager, bientot 1L au 100 avant l'hybride, puis hydrogène.

le 15/02/2021 à 1:01
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Vous êtes très fort, sur tous les vols intérieurs c'est entre 4 et 7 litres au 100km source DGAC. On commence juste pour certains vols LC à arrivé vers les 2l/100km. Au dela de la consommation il y a les effets de forçage radiatif et autres GES qui...

à écrit le 11/02/2021 à 13:23
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Le malthusianisme s'impose dans les pas du gauchisme triomphant. L'économie administrée est pourtant un naufrage...

le 11/02/2021 à 16:42
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Mais le malthusianisme ne s'impose-t-il pas si on veut vraiment réduire drastiquement les émissions de CO2 avant le désastre annoncé? Et ce serait du malthusianisme si la même doctrine était appliquée dans tous les domaines et pas seulement dans un s...

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