Air France prévoit de supprimer 149 postes au sol dans le court-courrier

La compagnie aérienne a ouvert la voie à 149 départs car "la direction a projeté une gestion prévisionnelle de l'emploi avec plus de 300 salariés en sureffectif sur le court-courrier en 2024", a indiqué une source syndicale. Les postes sont basés à Orly et dans des aéroports de province.
(Crédits : SARAH MEYSSONNIER)

Air France poursuit sa feuille de route quant à sa restructuration. La compagnie aérienne, qui a cumulé plus de onze milliards d'euros de pertes nettes pendant la crise Covid, a proposé un accord aux syndicats pour supprimer 149 postes au sol dans le court-courrier à Orly et dans des aéroports de province par le biais d'une rupture conventionnelle collective (RCC), a-t-on appris mercredi de sources syndicales.

La RCC prévoit notamment 29 suppression de poste à Orly, 26 à l'aéroport de Marseille ou encore 20 à l'aéroport de Strasbourg, selon un document interne consulté par l'AFP.

Massivement soutenue par l'Etat pour faire face à la crise, le groupe a prévu un plan de transformation impulsé par son PDG Ben Smith à l'été 2020 et qui prévoit la suppression de 7.580 postes d'ici fin 2022 (dont 1.020 dans la compagnie régionale Hop!).

Alors que 97% du plan de départ volontaire (PDV) a été réalisé selon Air France, un sureffectif de 89 postes a été identifié parmi les salariés au sol. Aussi, ces départs doivent réduire les coûts de fonctionnement, tout en resserrant l'offre court-courrier sur sa filiale low cost Transavia.

Pour éviter le recours à un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) et des licenciements secs, la direction a fait le choix de proposer une RCC, qui ouvre des droits à la formation ou à la création d'entreprise pour les salariés qui souhaitent quitter la société en ayant un projet de reconversion professionnelle.

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Conflits sociaux en vue

La décision intervient alors que tout le secteur est confronté à une vague de grèves de personnels navigants pour demander une revalorisation des salaires face à l'inflation et de meilleures conditions de travail. Mi-juillet, la filiale Transavia avait ainsi été contrainte d'annuler un quart de ses vols sur le territoire français et 15% de ses vols.

Le SNPNC (Syndicat national du personnel navigant commercial) a déjà réclamé une revalorisation de l'ensemble des grilles salariales à compter de janvier 2023. Des négociations doivent s'ouvrir en début d'année prochaine sur la question, selon la direction.

En plus, le groupe Air France-KLM est confronté à une pénurie de personnels cet été, après la reprise rapide des voyages suite à la crise Covid. Début juillet, KLM, la branche néerlandaise a ainsi annoncé qu'elle allait supprimer 10 à 20 vols quotidiens vers des destinations européennes dans les prochaines semaines.

Pour rembourser une partie des aides de l'Etat versées pour faire faire au Covid, la compagnie française a également du réaliser une augmentation de capital de 2,6 milliards d'euros fin juin. Le groupe vise la réduction de sa dette nette à environ 2,0 à 2,5 fois l'Ebitda (excédent brut d'exploitation) d'ici 2023.

(Avec AFP et Reuters)

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Commentaire 1
à écrit le 27/07/2022 à 18:10
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Il ne s’agit pas de 149 suppressions d’emplois, mais de transferts d’emploi vers des sous-traitants qui utiliseront des salariés précaires et mal payés. Il ne faut pas croire que jusqu’à maintenant, ces 149 étaient payés à ne rien faire. C’est beau,...

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