Air France poursuit sa feuille de route quant à sa restructuration. La compagnie aérienne, qui a cumulé plus de onze milliards d'euros de pertes nettes pendant la crise Covid, a proposé un accord aux syndicats pour supprimer 149 postes au sol dans le court-courrier à Orly et dans des aéroports de province par le biais d'une rupture conventionnelle collective (RCC), a-t-on appris mercredi de sources syndicales.
La RCC prévoit notamment 29 suppression de poste à Orly, 26 à l'aéroport de Marseille ou encore 20 à l'aéroport de Strasbourg, selon un document interne consulté par l'AFP.
Massivement soutenue par l'Etat pour faire face à la crise, le groupe a prévu un plan de transformation impulsé par son PDG Ben Smith à l'été 2020 et qui prévoit la suppression de 7.580 postes d'ici fin 2022 (dont 1.020 dans la compagnie régionale Hop!).
Alors que 97% du plan de départ volontaire (PDV) a été réalisé selon Air France, un sureffectif de 89 postes a été identifié parmi les salariés au sol. Aussi, ces départs doivent réduire les coûts de fonctionnement, tout en resserrant l'offre court-courrier sur sa filiale low cost Transavia.
Pour éviter le recours à un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) et des licenciements secs, la direction a fait le choix de proposer une RCC, qui ouvre des droits à la formation ou à la création d'entreprise pour les salariés qui souhaitent quitter la société en ayant un projet de reconversion professionnelle.
Conflits sociaux en vue
La décision intervient alors que tout le secteur est confronté à une vague de grèves de personnels navigants pour demander une revalorisation des salaires face à l'inflation et de meilleures conditions de travail. Mi-juillet, la filiale Transavia avait ainsi été contrainte d'annuler un quart de ses vols sur le territoire français et 15% de ses vols.
Le SNPNC (Syndicat national du personnel navigant commercial) a déjà réclamé une revalorisation de l'ensemble des grilles salariales à compter de janvier 2023. Des négociations doivent s'ouvrir en début d'année prochaine sur la question, selon la direction.
En plus, le groupe Air France-KLM est confronté à une pénurie de personnels cet été, après la reprise rapide des voyages suite à la crise Covid. Début juillet, KLM, la branche néerlandaise a ainsi annoncé qu'elle allait supprimer 10 à 20 vols quotidiens vers des destinations européennes dans les prochaines semaines.
Pour rembourser une partie des aides de l'Etat versées pour faire faire au Covid, la compagnie française a également du réaliser une augmentation de capital de 2,6 milliards d'euros fin juin. Le groupe vise la réduction de sa dette nette à environ 2,0 à 2,5 fois l'Ebitda (excédent brut d'exploitation) d'ici 2023.
(Avec AFP et Reuters)
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