Comme Air France-KLM, Lufthansa retrouve la rentabilité opérationnelle

A l'instar de son concurrent Air France-KLM, Lufthansa va mieux. Le groupe allemand a renoué avec les bénéfices opérationnels cet été et espère continuer sur sa lancée jusqu'à la fin de l'année. Cela ne l'empêchera pas d'être déficitaire sur l'année, malgré une amélioration sensible par rapport à 2020. D'autant qu'il fait face à d'importantes disparités entre ses différentes activités.
Léo Barnier
L'activité passagers de Lufthansa reste déficitaire, au contraire du cargo et de la maintenance.
L'activité passagers de Lufthansa reste déficitaire, au contraire du cargo et de la maintenance. (Crédits : Kai Pfaffenbach)

L'été a fait du bien aux compagnies européennes. Sans parler de fin de crise, avec des niveaux encore loin de ceux de 2019, Lufthansa a publié un résultat opérationnel positif pour le troisième trimestre 2021. Son premier depuis le début de la pandémie, notamment grâce à une reprise forte du trafic. La remontée de l'activité devrait se poursuivre au dernier trimestre et le groupe allemand espère diviser par deux sa perte opérationnelle ajustée sur l'année après avoir perdu plus de 5 milliards d'euros en 2020. Ses indicateurs de performances restent tout de même fragiles, loin de la solidité affichée avant la crise.

Lufthansa a transporté près de 20 millions de passagers entre juillet et septembre, soit plus du double de l'été 2020, avec un taux de remplissage accru de près de 16 points, à 69%. Cela lui a permis de multiplier par deux son chiffre d'affaires à 5,2 milliards d'euros, au troisième trimestre par rapport à la même période l'an dernier.

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Un retour dans le vert encore limité

Avec cette performance, Lufthansa retrouve un bénéfice opérationnel très légèrement positif, avec un Ebit ajusté de 17 millions d'euros au troisième trimestre. Hors ajustements, le bilan est moins flatteur : le groupe reste dans le rouge avec un Ebit reporté de -9 millions d'euros. Il affiche également une perte nette de 72 millions d'euros.

« Avec une demande croissante de voyages d'affaires et un résultat record de Lufthansa Cargo, nous avons franchi une nouvelle étape dans notre sortie de crise : nous revenons à la normale. [...] Il s'agit maintenant de poursuivre sur la voie d'un changement réussi », s'est réjoui Carsten Spohr, PDG du groupe Lufthansa.

L'amélioration reste tout de même sensible par rapport aux derniers bilans. Au troisième trimestre 2020 comme au premier semestre 2021, Lufthansa avait reporté des pertes opérationnelles et nettes plus proches des 2 milliards d'euros à chaque fois.

La dynamique se confirme pour la fin d'année

Le mouvement semble se poursuivre au quatrième trimestre. Carsten Spohr se montre confiant avec des réservations qui ont bondi ces dernières semaines. Dopées par la réouverture annoncée des Etats-Unis, elles ont retrouvé 80% du niveau de 2019. Bien que la saison soit moins favorable que l'été, Lufthansa vise un résultat opérationnel à nouveau positif pour cette fin d'année.

Sur l'année entière, Lufthansa restera tout de même déficitaire. Si le groupe allemand tient son objectif de diviser sa perte opérationnelle ajustée par deux par rapport à 2020, celle-ci devrait se situer entre 2 et 3 milliards d'euros en 2021. Sans doute un peu plus si l'on se réfère aux résultats reportés (perte opérationnelle de 7,4 milliards d'euros en 2020).

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Lufthansa doit encore améliorer la rentabilité de ses compagnies traditionnelles

Malgré ces éléments positifs, Lufthansa se montre prudent. Sa hausse de capacité est restée très limitée au troisième trimestre, à seulement 50% du niveau de 2019. Et la hausse des réservations ne semble pas faire bouger cette ligne. Le groupe ne devrait aligner que 60% de sa capacité d'avant-crise au quatrième trimestre, avant une remontée progressive l'an prochain : de 65% au premier trimestre jusqu'à 80% à partir de l'été.

L'objectif devrait être principalement d'améliorer la rentabilité des compagnies traditionnelles du groupe, Lufthansa Swiss, Austrian Airlines et Brussels Airlines. Celles-ci restent pour l'instant largement déficitaires, avec une perte opérationnelle de plus de 400 millions d'euros, les bénéfices du groupe étant tirés par la filiale à bas coût Eurowings et les activités cargo et maintenance.

La situation pourrait s'améliorer si la reprise des vols long-courriers se confirme. Le retour progressif des voyageurs d'affaires devrait aussi contribuer à faire remonter la recette unitaire mais, en dépit d'une amélioration notable sur cette fin d'année, ils devraient rester loin des niveaux affichés en 2019 : 40% au quatrième trimestre 2021 et 45% au premier trimestre 2022.

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Léo Barnier

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