
Emirates a nettement profité en 2014 de la baisse du prix du carburant. La compagnie aérienne de Dubaï, la première du Moyen-Orient, a annoncé jeudi 5 mai avoir réalisé un bénéfice opérationnel en hausse de 38,3%, à 1,42 milliard d'euros alors que son chiffre d'affaires a connu une croissance plus modérée de 7,5%, à 21,41 milliards d'euros, portée par une hausse de trafic de 10,7%, à 49,3 millions de personnes. Le taux de remplissage s'est élevé à 79,6%. Plus du quart du chiffre d'affaires a été réalisé en Europe.
La baisse du prix du pétrole -qui a perdu plus de la moitié de sa valeur entre juin et décembre avant de légèrement remonter en ce début d'année (à 60 dollars le baril contre plus de 100 dollars en juin 2014)- a permis à Emirates de diminuer de 6,5% ses frais de carburant. À 6,93 milliards d'euros, ils représentent plus du tiers (34,6%) des coûts opérationnels totaux, qui se sont établis à 20,03 milliards d'euros, en hausse de 5,8% sur un an. Devant la presse, le président de la compagnie, cheikh Ahmed ben Saïd Al-Maktoum, a qualifié la baisse des prix pétroliers, de "soulagement".
"Lobbying" de la concurrence
Cheikh Ahmed ben Saïd Al-Maktoum a également fait état de la difficile concurrence, alors que l'inquiétude des transporteurs est mondiale face à l'essor des compagnies du Golfe.
"Nos concurrents nous défient chaque jour et certains font du lobbying auprès de leur gouvernement pour nous imposer des restrictions", a-t-il ainsi déclaré.
Les trois majors américaines (Delta, United et American ) demandent en effet à Washington de freiner l'accès des compagnies du Golfe aux États-Unis. Elles les accusent de fausser le marché avec les aides de leur état-actionnaire. Selon les transporteurs américains, les transporteurs du Golfe ont reçu au cours des 10 dernières années des subventions gouvernementales à hauteur de 40 milliards de dollars.
En Europe, désormais premier "marché" d'Emirates, la France et l'Allemagne cherchent à convaincre les autres membres de l'UE de donner un mandat la Commission européenne de négocier avec les pays du Golfe des conditions d'une concurrence équitable.
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