Investir lourdement pour répondre à une forte demande que ni la crise ni la pression environnementale pour limiter l'utilisation de l'avion n'ont remis en cause. C'est la stratégie de DHL Express qui investit depuis trois ans plus d'un milliard d'euros chaque année dans ses hubs aéroportuaires à travers le monde. Et notamment en France où la filiale de la Deutsche Post DHL spécialisée dans le transport express de colis va considérablement augmenter la taille de ses installations en ouvrant en octobre 2021 un nouveau hub à l'aéroport de Roissy-Charles de Gaulle.
38.000 colis par heure
Passant de 11.000 m2 à 91.000 m2, ce site ultra-moderne permettra de traiter 38.000 colis par heure, 15 fois plus qu'aujourd'hui, et emploiera 500 à 600 personnes contre 324 actuellement. Montant de l'investissement : 170 millions d'euros, quasiment trois fois plus que le montant des investissements cumulés en France au cours des cinq dernières années. Ce hub régional sera relié aux principaux pays européens, et notamment au hub de Leipzig, le hub intercontinental du groupe en Europe.
Cet investissement a pour vocation d'accompagner la croissance de DHL dans l'Hexagone. Après une hausse de 8% du nombre de colis transportés en chaque année en moyenne depuis cinq ans, Philippe Prétat, le PDG de DHL Express en France, table sur une augmentation de plus de 8% par an entre 2021 et 2025. Malgré la crise du Covid, qui a fait baisser les volumes traités de 2,7% entre mars et juin, l'année 2020 sera également en croissance de 5%, grâce à la reconstitution des stocks observés depuis le déconfinement et à l'activité qui s'annonce soutenue pendant les fêtes de fin d'année. Au total 41 millions de colis devraient être transportés cette année.
Les fêtes de fin d'année s'annoncent dynamiques
Surtout, alors qu'il ne représentait « que » 38% des colis traités en France en 2019, le nombre de colis importés provenant d'un achat sur internet explose : de plus de 10% par exemple pendant le confinement, au point de représenter au cours des mois de mars, avril et mai 52% des colis traités par la compagnie dans l'Hexagone.
«Il y a même eu un pic de 61% en avril », précise Philippe Prétat, qui estime que cette part va redescendre à 45% au deuxième semestre.
La fin de l'année s'annonce dynamique.
« Je peux vous garantir qu'elle va être terrible en termes de développement de l'e-commerce. Nous nous attendons à un pic d'activité considérable », fait valoir Philippe Préta, probablement le plus fort jamais observé, précise-t-il.
A ses yeux, aux utilisateurs historiques vont s'ajouter ceux qui ont découvert ou développé la consommation sur internet et tous ceux qui ne voudront pas se rendre dans les magasins en cette période de regain de l'épidémie.
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