Journée du 1er mai : un tiers des vols annulés en région

La Direction générale de l'aviation civile (DGAC) a demandé aux compagnies aériennes de renoncer à un tiers de leur programme de vols à Paris-Orly et un quart à Roissy-Charles-de-Gaulle le 1er mai en raison d'une grève des contrôleurs aériens contre la réforme des retraites. 33% des vols devront également être annulés en région.
Les compagnies aériennes devront renoncer à un tiers de leur programme de vols à Paris-Orly et un quart à Roissy-Charles-de-Gaulle.
Les compagnies aériennes devront renoncer à un tiers de leur programme de vols à Paris-Orly et un quart à Roissy-Charles-de-Gaulle. (Crédits : Reuters)

Le 1er mai, c'est la traditionnelle journée de mobilisation. Et elle devrait être d'autant plus suivie cette année. Du moins dans les aéroports parisiens. Ce mercredi, la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) a, en effet, demandé aux compagnies aériennes de renoncer à un tiers de leur programme de vols à Paris-Orly et un quart à Roissy-Charles-de-Gaulle, pour mettre en adéquation le trafic et les effectifs d'aiguilleurs du ciel disponibles, en raison de la participation de contrôleurs à un mouvement de grève.

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« Afin de limiter les perturbations du trafic, la direction générale de l'Aviation civile (DGAC) appliquera les dispositions du service minimum dans les centres en route de la navigation aérienne (CRNA) et dans les services de navigation aérienne des aéroports où les dispositions réglementaires le permettent », a expliqué la DGAC dans un communiqué.

Ces arrêts de travail concerneront également de nombreux aéroports en région : 33% des vols devront être annulés préventivement à Marseille, Lyon, Bordeaux, Nantes et Toulouse, tandis que 25% des mouvements seront supprimés à Nice et Beauvais, a précisé la DGAC dans un communiqué mercredi.

Étant donné la position géographique de la France, ces grèves ont des effets en cascade sur l'ensemble du trafic aérien européen, ce qui hérisse de nombreux transporteurs étrangers contraints d'annuler ou de retarder des vols. « En dépit de ces mesures préventives, des perturbations et des retards sont néanmoins à prévoir », a précisé la DGAC qui « invite les passagers qui le peuvent à reporter leur voyage et à s'informer auprès de leur compagnie aérienne pour connaître l'état de leur vol ».

La plus forte mobilisation contre la réforme

C'est, à nouveau, pour protester contre la réforme des retraites mobilisés promulguée à la mi-avril que « plusieurs syndicats représentatifs des contrôleurs aériens », selon la DGAC, ont appelé à cesser le travail. Cette mobilisation des contrôleurs aériens s'annonce d'ailleurs comme l'une des plus fortes depuis le début de la contestation de la réforme.

Dans une lettre de préavis au directeur général de l'aviation civile, l'Union syndicale de l'aviation Civile-CGT (USAC-CGT) a indiqué qu'elle « continu(ait) de s'inscrire dans la mobilisation décidée par l'ensemble des confédérations syndicales » le jour de la Fête du Travail. Ce préavis concerne « la journée du 1er mai 2023 » et « les nuitées en amont et en aval pour les agents travaillant en horaires décalés », a complété l'USAC-CGT.

L'USAC-CGT est en pointe dans la mobilisation des contrôleurs aériens contre la réforme des retraites, qui s'est traduite par 34 journées de grève rien qu'au premier trimestre, selon la Fédération nationale de l'aviation et de ses métiers (Fnam), porte-voix des compagnies aériennes en France. Un autre syndicat, le SNCTA, qui se revendique majoritaire chez les contrôleurs aériens, n'appelle en revanche pas à la grève contre la réforme.

10 millions de passagers impactés par les grèves

Selon la Fnam, quelque 3.500 vols ont été annulés au premier trimestre à cause de la grève, dont 500 « à chaud », sans que les passagers aient pu être prévenus à l'avance, synonyme de situations difficiles dans les aérogares. De son côté l'organisme de surveillance du trafic aérien européen, Eurocontrol, a évalué à 10 millions le nombre de passagers touchés par la grève entre mars et début avril.

Interrogé par La Tribune fin avril, Johan Lundgren, directeur général d'Easyjet, avait déploré « les perturbations causées par les grèves [qui] ne sont pas utiles et pourraient avoir un effet très négatif sur la demande », se disant « contrarié par les grèves des contrôleurs aériens français ». « Nous ne remettons pas en cause le droit de grève, mais nous demandons au gouvernement et au régulateur d'augmenter le niveau de service fourni pour permettre aux vols d'avoir lieu et protéger les survols », avait-il appelé. Fin mars, la principale organisation de compagnies européennes, Airlines for Europe, avait, elle aussi, demandé à la Commission européenne d'agir pour protéger les survols du territoire français en cas de grève des contrôleurs aériens, comme cela existe déjà en Italie et en Espagne.

Lire aussi« Voyager est la première chose que les gens veulent faire » (Johan Lundgren, DG d'Easyjet)

(Avec AFP)

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