Clément Beaune met l'accent sur la qualité de l'accueil aéroportuaire pour Paris 2024

Le ministre des transports ne veut pas passer à côté des Jeux olympiques et paralympiques. Lui qui a fait de la qualité de service et d'accueil dans les transports l'un de ses chevaux de bataille s'est rendu à Roissy-CDG, avec sa collègue au tourisme, Olivia Grégoire, pour passer le futur dispositif en revue.
Léo Barnier
Clément Beaune voit dans l'accueil des visiteurs un des enjeux des Jeux olympiques.
Clément Beaune voit dans l'accueil des visiteurs un des enjeux des Jeux olympiques. (Crédits : BENOIT TESSIER)

Dans un peu plus d'un an, Paris va recevoir pendant deux semaines un afflux de visiteurs avec la tenue des Jeux olympiques d'été de 2024, avant que les Jeux paralympiques ne suivent un mois plus tard. Le volume ne sera pas démesuré pour les infrastructures et services de transport, mais il nécessitera une exemplarité au vu de l'exposition médiatique offerte par les JOP. D'où la nécessité pour le ministre délégué aux transports, Clément Beaune, de se saisir du sujet. Il s'est donc rendu vendredi dernier à Roissy-CDG pour observer la préparation des aéroports parisiens en compagnie d'Olivia Grégoire, ministre déléguée au Tourisme, et d'Augustin de Romanet, PDG du groupe ADP.

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Après avoir présidé le 4e comité stratégique des mobilités JOP Paris 2024 le 13 juin en compagnie de la ministre des sports Amélie Oudea-Castera, afin de faire un point sur les chantiers en cours et présenter les plans de transports des spectateurs, Clément Beaune est resté dans la séquence olympique le lendemain à Roissy-CDG. Escorté par l'état-major du groupe ADP, mais aussi la police aux frontières (PAF), la gendarmerie des transports aériens (GTA), la douane, sans oublier le préfet délégué à la sécurité et à la sûreté des plateformes aéroportuaires parisiennes, le ministre a pu aborder les principaux points de vigilance dans le parcours passagers, la signalétique, l'information aux voyageurs, le passage de frontières... pour les visiteurs, mais aussi pour les athlètes venus concourir.

« Nous sommes là parce que nous avons mis en place un certain nombre d'outils de mobilisation pour les Jeux olympiques et paralympiques qui sont un grand événement dans toutes les dimensions de l'action publique, la sécurité évidemment, mais aussi l'accueil et les transports. [...] Nous sommes obsédés par la qualité de service, la qualité de l'accueil », a expliqué Clément Beaune. Plus d'un millier de volontaires seront ainsi mobilisés dans les aéroports.

Les principaux points de vigilance, selon le ministre, se situent dans les grandes infrastructures : « Ce sont des jeux sobres dans le sens où nous avons fait assez peu de nouvelles infrastructures, sportives ou autres, mais pour les transports nous avons quand même des travaux dans le cadre du Grand Paris qui s'accélèrent et doivent être prêts. Nous réorganisons aussi un certain nombre d'infrastructures, avec des petits travaux ici à Roissy-CDG et plus importants à la gare du Nord. » Il mentionne également les enjeux autour de l'accès des personnes à mobilité réduite, qui sont « un des défauts de nos transports », avec un renforcement non sans difficultés des taxis et des navettes adaptés.

Un héritage mis en avant

Le ministre délégué aux Transports a insisté sur le caractère durable de ces investissements : « C'est une occasion d'améliorer les choses, avec des nouvelles lignes de transports comme (le prolongement de) la ligne 14 du métro, la ligne Eole (RER E), nous avons un héritage. Tout ce que nous allons faire mieux dans nos gares et aéroports, nous voulons que cela reste. » Et Olivia Grégoire d'ajouter que l'héritage ne se limitera pas aux infrastructures en mentionnant la plateforme Aerowork lancée par le groupe ADP pour dynamiser les recrutements.

En revanche, les deux ministres se sont montrés moins diserts au moment de parler des montants d'investissement. Clément Beaune s'est ainsi contenté de rappeler qu'aucune amélioration des infrastructures de transport n'est limitée aux Jeux olympiques, et que les travaux en cours ne sont donc pas intégrés au budget de Paris 2024. « Ce sont des investissements Etat-Région-villes qui sont nécessaires et qui étaient de toute façon programmés dans le cadre du Grand Paris express », conclut-il.

« C'est le plus grand événement de transport pour la France et l'Île-de-France en temps de paix que nous n'avons jamais organisé dans ce pays. Nous avons besoin que dans nos aéroports, dans nos gares, dans nos transports publics, tout fonctionne. Ce sont des infrastructures supplémentaires, des recrutements supplémentaires, des changements d'organisation. Ce sont des milliers de détails qu'il faut mettre bout à bout. Il faut montrer que nous sommes prêts », a affirmé Clément Beaune.

Du côté du groupe ADP, des investissements conséquents ont été consentis en vue des Jeux olympiques et Paralympiques, mais le gestionnaire parisien se refuse à donner un chiffrage pour l'instant. Ce pourrait être le cas dans quelques semaines. Cela concerne essentiellement la mise en place de recrutements supplémentaires, ainsi que de process opérationnels spécifiques. Les points de vigilance se portent ainsi sur la gestion des accès routiers, des bagages hors format et la connaissance des flux de passagers spécifiques à un tel événement. Selon Edward Arkwright, directeur général exécutif d'ADP, ces flux seront différents « non pas en volume, mais en nature ».

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Pas énormément de touristes, mais beaucoup d'athlètes

Selon l'office du tourisme de Paris, les JOP devraient drainer 15 millions de visiteurs, mais assez peu de visiteurs étrangers. Selon les prévisions, ils seront 1,2 million à se rendre dans la capitale à cette occasion, ce qui ne constitue pas une hausse très importante par rapport aux chiffres avant Covid. Sur les visiteurs français, un peu moins de la moitié seront franciliens et ne solliciteront donc pas les aéroports.

La venue des athlètes représente en revanche un ensemble de défis pour les rouages de la machine aéroportuaire, en concentrant sur l'espace de quelques jours un ensemble de situations inusuelles à traiter. Ainsi les délégations devront s'accréditer au moment de leur arrivée à l'aéroport, avec des zones spéciales prévues, mais elles arriveront surtout avec tous leurs équipements dont un bon nombre seront hors gabarit : perches d'athlétisme, vélos de course, fauteuils pour les épreuves paralympiques... Et comme le signale Olivia Grégoire, ce sont des matériels qui ne peuvent souffrir du moindre dommage avant les épreuves. Il y aura aussi un certain nombre d'armes pour les épreuves de tir dont il faudra régulariser l'entrée sur le territoire, tandis que les chevaux arriveront eux à l'aéroport de Liège spécialisé en la matière.

Si les arrivées seront progressives, Renaud Duplay, directeur adjoint de l'aéroport de Roissy-CDG en charge de la préparation aux JOP, prévient que la principale période de tension se situera juste après la cérémonie de clôture avec le départ massif de la plupart des 10.000 athlètes attendus. Sans compter des formalités telles que le dédouanement des médailles olympiques.

Léo Barnier

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