L'Arafer ne cautionne pas la trajectoire financière de la SNCF

La trajectoire financière à 10 ans de SNCF Réseau, telle que définie dans son projet de contrat de performance avec l'Etat, est "irréaliste", a estimé jeudi l'autorité de régulation (Arafer) dans un avis non contraignant.
La dette de SNCF Réseau est faramineuse: elle atteignait 44 milliards d'euros fin 2016.

"Irréaliste". Tel est le verdict rendu jeudi par le régulateur du rail et de la route (Arafer) concernant la trajectoire financière à 10 ans de SNCF Réseau, telle que définie dans son projet de contrat de performance avec l'Etat. L'Arafer, dans son avis (non contraignant) sur le texte, a estimé que "les objectifs de la réforme ferroviaire adoptée en 2014 ne sont pas satisfaits". Celle-ci, a rappelé le régulateur, prévoit "une trajectoire financière visant à enrayer la spirale d'endettement du système ferroviaire".

44 milliards d'euros de dettes

Pour rappel, la dette de SNCF Réseau est faramineuse: elle atteignait 44 milliards d'euros fin 2016, et l'Etat a annoncé en septembre qu'il refusait de la reprendre. Notons cependant que lors d'un récent débat entre les candidats à la présidentielle organisé par le think tank TDIE, qui rassemble professionnels et acteurs publics du monde des transports de voyageurs et de marchandises, le 22 mars, le porte parole d'Emmanuel Macron a assuré que ce dernier est pour la reprise de cette dette historique "car c'est une dette d'Etat".

Le gestionnaire de l'infrastructure ferroviaire a pour sa part défendu un texte qui donne de la "visibilité" à long terme pour la modernisation des équipements, son PDG, Patrick Jeantet, s'engageant à des gains de productivité d'1,5% en moyenne par an, un objectif "raisonnable" selon lui. SNCF Réseau (ex-RFF) avait approuvé le 20 décembre son premier projet de contrat de performance qui fixe la trajectoire financière des investissements à horizon 2026, conformément à la réforme ferroviaire promulguée deux ans plus tôt.

Des doutes et une absence de garanties

Mais pour l'Arafer, "la trajectoire financière (de SNCF Réseau) est irréaliste", entre une maîtrise des coûts qui n'est "pas garantie" et des doutes sur les recettes, en particulier l'acceptabilité de la hausse des péages pour les services de passager et encore davantage pour les trains de fret.

Et "à supposer que la trajectoire financière soit respectée, la dette de SNCF Réseau ne serait toujours pas stabilisée à la fin du contrat puisqu'elle continuerait d'augmenter de 400 millions d'euros par an en 2026". Elle atteindrait ainsi 63 milliards d'euros à cette échéance, selon le régulateur.

(Avec AFP)

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