Nouveau coup dur pour ITA Airways (ex Alitalia) : le géant du fret maritime MSC retire son offre de reprise

Née l'an dernier sur les cendres d'Alitalia qui pendant plus de 20 ans n'a jamais été bénéficiaire, ITA Airways enchaîne les coups durs. Après l'arrêt des négociations exclusives avec le consortium d'Air France-KLM pour la reprise de la compagnie publique transalpine, la démission de son PDG en conflit avec l'Etat italien et la nécessité de recevoir une aide d'Etat de 400 millions d'euros pour passer l'hiver, ITA Airways est lâchée par un autre prétendant à son rachat, MSC (en partenariat avec Lufthansa). Reste à voir la position de la compagnie allemande qui était jusqu'ici favorable à une privatisation complète d'ITA Airways.
Après une première offre en janvier, MSC et Lufthansa avaient proposé en août de débourser 850 millions d'euros pour 80% d'ITA, ne laissant à l'État italien qu'une part de 20%.
Après une première offre en janvier, MSC et Lufthansa avaient proposé en août de débourser 850 millions d'euros pour 80% d'ITA, ne laissant à l'État italien qu'une part de 20%. (Crédits : REMO CASILLI)

Le nom a changé, les déboires continuent. ITA Airways, ex Alitalia, vient de recevoir un nouvel uppercut. Le géant suisse du transport maritime, MSC, a annoncé lundi soir retirer l'offre qu'il avait formulée en janvier en partenariat avec le groupe allemand Lufthansa. Dans un bref communiqué, le numéro mondial du fret maritime a indiqué avoir « informé les autorités compétentes qu'il n'était plus intéressé à participer à la privatisation d'ITA Airways » - l'Etat italien est actionnaire à 100% -  estimant que la « procédure actuelle » ne réunissait pas les « conditions » nécessaires à un tel rachat.

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Après une première offre en janvier, MSC et Lufthansa avaient proposé en août de débourser 850 millions d'euros pour 80% d'ITA, ne laissant à l'État italien qu'une part de 20%. La part réservée à MSC avait été de 60%. L'armateur comptait sur des synergies dans le fret et le transport de passagers.

Draghi préférait l'offre d'Air France-KLM

L'ancien gouvernement de Mario Draghi avait infligé un revers au tandem MSC-Lufthansa en sélectionnant fin août l'offre concurrente du fonds d'investissement américain Certares, associé à Air France-KLM et Delta Air Lines, en vue de l'ouverture de négociations exclusives. La situation s'est retournée avec l'arrivée du nouveau gouvernement qui, fin octobre, annonçait sa décision de ne pas renouveler l'exclusivité pour les négociations avec le consortium emmené par Certares, ouvrant la voie au retour de Lufthansa et MSC.

Que va faire Lufthansa ?

Reste à voir la réaction de Lufthansa qui  s'était dit début novembre « toujours intéressé par une véritable privatisation de la compagnie aérienne ». Le groupe a toujours dit privilégier une privatisation complète d'ITA Airways alors que le gouvernement de Mario Draghi avait choisi de conserver une importante participation publique. C'est là que le bât blesse : selon le Corriere della Sera, le nouveau gouvernement de Giorgia Meloni envisage de céder une part de 65 à 70% toujours selon le quotidien italien, le ministère italien de l'Économie,  vient de donner à Lufthansa de nouveau accès aux informations financières ("dataroom") d'ITA Airways. Interrogé à l'époque par l'AFP, Lufthansa n'avait pas souhaité commenter, tout comme le ministère de l'Économie.

Nouvelle gouvernance

Toutes ces hésitations ont entraîné des changements de gouvernance. Mi-novembre, ITA Airways est pilotée par un nouveau président, Antonino Turicchi, et a réduit le nombre des membres de son conseil d'administration. Son prédécesseur, Alfredo Altavilla, avait démissionné avec fracas après avoir été désavoué à deux reprises par l'Etat italien, actionnaire à 100% de la compagnie aérienne. Fabio Lazzerini a été confirmé au poste de directeur général. Le nombre des membres du conseil d'administration a été réduit, passant de neuf à cinq.

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